Trappes : Didier Lemaire, professeur menacé, dénonce l’emprise islamiste et accuse le maire Ali Rabeh
Un professeur traqué
Didier Lemaire est professeur de philosophie à Trappes depuis vingt ans. Enfin : était, car il a décidé de partir, d'être « exfiltré », selon ses propres mots confiés au Point. En effet, depuis novembre, celui qui a défendu les principes républicains et la liberté d'expression et dénoncé l'obscurantisme islamiste affirme aller faire cours sous escorte policière. « Je suis sous escorte depuis le mois de novembre. Chaque fois que je monte en voiture, je vérifie que mes portières sont bien fermées, que je ne suis pas suivi. Je ne veux pas vivre dans la peur. Je n'attends plus qu'une chose : mon exfiltration. »
Un constat terrifiant sur une « ville perdue »
Didier Lemaire a été un témoin engagé et lucide de l'évolution de sa ville et dresse un bilan particulièrement sombre : « Il y a vingt ans, tout a commencé pour moi avec l'incendie de la synagogue en octobre 2000. Après ça, il n'y a plus eu de juifs à Trappes. Maintenant, ce sont les athées et les musulmans modérés qui partent. Les intégristes sont en train de réussir leur processus de purification. C'est effrayant ! Tout s'accélère, en deux ans, j'ai vu plus de transformation chez les jeunes et dans l'espace public que ces dix-huit dernières années. Aujourd'hui, les atteintes à la laïcité sont collectives et très bien organisées. »
Un maire contesté et invalidé
Mais avec ce baroud d'honneur, Didier Lemaire a aussi voulu dénoncer la responsabilité du nouveau maire de Trappes, Ali Rabeh.
« Le maire colporte dans la ville des accusations mensongères et haineuses qui me désignent en tant que cible potentielle. Il m'a traité d'islamophobe et de raciste. [...] Cette pensée est une arme de guerre idéologique et c'est de la calomnie. C'est surtout un procédé dégueulasse, après ce qui est arrivé à Samuel Paty. Il me jette en pâture et me met en danger. C'est absolument irresponsable de la part d'un élu de la République. Je demande aux partis, communiste, Génération.s, La République en marche et Europe Écologie Les Verts, de désavouer ses propos. »
Il se trouve que ce maire contesté a aussi fait l'objet d'un recours après son élection en juin dernier. Et, ce mardi 2 février, le tribunal administratif de Versailles a annulé l’élection d’Ali Rabeh à la tête de la ville. Ali Rabeh a fait appel de la décision.
Selon Actu78, « la Justice reproche à Ali Rabeh d’avoir continué, durant le premier confinement, à mener des actions de solidarité (distribution de masques, de colis alimentaires…) avec Cœurs de Trappes, association qu’il présidait à l’époque, et de s’en être servi pour les besoins de sa campagne électorale. Des actions non intégrées à son compte de campagne. »
Une vague d'indignation et de soutien, et le silence complice de beaucoup
Sur la Toile, les messages d'indignation et de soutien au professeur menacé affluent, essentiellement de la part de personnalités de droite, qui soulignent en particulier cette phrase : « Beaucoup d'enfants sont élevés dans la haine de la France. On n'a plus beaucoup de temps avant que ça dégénère. »
Le Point indique que le maire, contacté, n'a pas souhaité réagir. On n'a pas entendu, non plus, de condamnations fermes de la part des partis qui soutiennent M. Rabeh.
Mise à jour le 07/02 : l'Académie de Versailles a publié un communiqué (ci-dessous) pour clarifier la situation, suite à l'article du Point.
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