Stéphane Ravier : « La police connaît les crapules mais n’a pas les moyens de les mettre hors d’état de nuire »
« La police n'est absolument plus respectée. » Au micro de Boulevard Voltaire, Stéphane Ravier dénonce le climat anti-flics qui règne dans ce pays et permet à certains délinquants de se croire tout permis.
Récemment, un jeune homme a été neutralisé par balles par la police dans le troisième arrondissement à Marseille après avoir refusé un contrôle. Que pouvez-vous nous dire de cette affaire ?
Ce drame aurait pu être évité si le jeune homme avait obtempéré dès la première tentative de contrôle qui avait eu lieu quelques heures auparavant. La seconde s’est soldée par la mort de ce jeune homme. Il n’a pas obtempéré, sans doute parce qu’il était en défaut d’assurance et de permis de conduire. Il a reculé son véhicule sur le fonctionnaire de police qui a usé de son arme pour se protéger. Cette attitude a été confirmée par le passager du véhicule.
Y a-t-il, à Marseille, une récurrence de ce type d’affaire ?
Malheureusement, il n’y a pas qu’à Marseille ! Partout, dans les grandes villes et même dans les moyennes, la police n’est plus respectée. Elle est méprisée, provoquée, insultée et caillassée. La police subit une campagne récurrente de critiques qui la met dans une situation compliquée face à des jeunes bien connus qui sont de plus en plus agressifs envers elle, alors qu’elle fait son métier. Les fonctionnaires sont contrôlés et condamnés lorsque c’est nécessaire. Je veux mettre un terme à ce que les amis de la victime veulent faire croire : il ne s’agit pas d’un excès de pouvoir de la police. Ce policier s’est comporté comme la loi le prévoit. C’est ce climat anti-policier qui règne depuis trop longtemps qui fait que certains individus se croient tout permis.
Que feriez-vous pour que cela change ?
J’avais proposé au Sénat une loi de présomption de légitime défense qui permettrait de faire savoir à ceux qui haïssent le flic qu’en cas d’attitude ultra-violente, ils risqueraient de recevoir la réponse appropriée. Évidemment, mes chers collègues de gauche et de droite ont ignoré cette proposition. Il faut protéger la police et lui donner les moyens juridiques, matériels et humains ainsi que le soutien du ministre de tutelle. Ce n’est pas le cas, actuellement, avec Gérald Darmanin, tout comme avec son prédécesseur Christophe Castaner qui avait envisagé de faire mettre un genou à terre aux policiers lors de la vague venue des États-Unis.
Il faut rendre à la police son autorité et il faut la soutenir car elle fait son métier dans le cadre fixé par la loi.
Les crapules, les racailles de cité, à Marseille ou ailleurs, la police les connaît mais on ne lui donne pas les moyens ni les ordres de mettre tout ce « beau monde » hors d’état de nuire. Il faut une inversion de la politique menée depuis une trentaine d’années et soutenir les forces de l’ordre, la police et la gendarmerie.
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