SNCF : ses grèves, ses grandes lignes hors service depuis des jours et ses feuilles mortes
Commençons par la fin du trajet : les feuilles mortes. C'est le plus poétique et le moins dommageable pour la SNCF. Sans doute soucieux d'apaiser la colère des usagers ballottés de grèves en suppression surprise de leurs trains, Le Figaro a eu la bonne idée de s'intéresser à l'une des causes des multiples retards de trains, cet automne : les feuilles mortes. Pas d'État défaillant ni de dirigeant imprévoyant ni de syndicats à incriminer : juste l'automne. Oui, c'est un fait : les feuilles mortes qui s'accumulent sur les rails entraînent des retards considérables. C'est technique et l'entreprise tente d'y remédier. Le sujet est d'ailleurs un marronnier.
Mais cet automne semble encore plus noir que les autres avec l'interruption longue, pour plusieurs jours voire plusieurs semaines, de plusieurs grandes lignes. Il y a d'abord eu la ligne Toulouse-Narbonne, inutilisable après un accident de trains de fret à Carcassonne, interrompant toutes les liaisons sud-ouest/sud-est : les TER entre Toulouse et Narbonne, mais aussi les Intercités Bordeaux-Marseille ou encore les TGV Toulouse-Lyon. Il vous est conseillé de reporter votre voyage, d'emprunter les liaisons en car. Et de patienter avec le sourire en contemplant votre carte « Liberté » de 400 euros. Que des trains déraillent, soit. Qu'il faille autant de temps pour remettre en service les voies, cela interroge. Une semaine après l'accident, le trafic reprenait un peu, sur une seule voie. Et voilà que l'on a appris, vendredi 9 décembre, que le trafic pourrait reprendre sur les deux voies « à partir du 16 décembre », mais « progressivement », et des ralentissements sont prévus « jusqu'au 9 janvier » !
Mais si vous vous réjouissiez d'échapper à cette pagaille méridionale en partant de l'autre côté via la ligne Paris-Toulouse, moins fréquentée et plus bucolique, votre bonheur aura été de courte durée : vendredi 2 décembre, un accident de trains de marchandises (encore) au niveau d'Issoudun a endommagé la voie et interrompu le trafic sur cette ligne historique : « Les dégâts sont importants, la durée des réparations pourrait être longue », selon La Nouvelle République. Un scénario comparable à celui de Toulouse-Narbonne.
Cette fois-ci, l'affaire fait plus de bruit car c'est tout l'enclavement du centre de la France qui est exacerbé. Jusqu'à faire la une du Monde. Surtout, cet accident est venu s'ajouter à la suppression de trains vers Paris préjudiciable à l'activité économique. Ce qui avait poussé Benoît Coquart, le directeur général de l'entreprise Legrand, basée à Limoges depuis 1865, leader dans le domaine de l'électricité et seule entreprise du CAC 40 à avoir maintenu (avec Michelin) son siège en dehors de la capitale, à écrire, fin novembre, à la SNCF et aux élus pour exprimer son « exaspération », en faisant peser la menace d'un départ à Paris si la SNCF et l'État, responsable de cette ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), ne s'engageaient pas à améliorer la desserte. D'où le réveil de nombreux élus locaux comme le président PS de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, qui a écrit à Clément Beaune, ministre des Transports. La ligne Paris-Limoges avait été le symbole de l'essor de la puissance française, elle est aujourd'hui une nouvelle manifestation de son déclin. Et l'élection de la gare de Limoges comme plus belle gare de France, cette année, n'y a rien changé.
Sinon, sur le front des grèves à la SNCF, tout est normal, comme les feuilles qui tombent en automne sur le Limousin et ailleurs : après celle des contrôleurs cette semaine, SUD Rail maintient son préavis chez les aiguilleurs du 15 au 19 décembre.
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26 commentaires
N’oubliez pas également les liaisons inter-cités. Ainsi donc il devient vraiment difficile de trouver une vraie raison de n’enorgueillir des performances de la SNCF notre ancien fleuron. Avons-nous même encore des services publics dans ce pauvre pays qui se tiers-mondise un peu plus chaque jour
Bonjour ! Je suis arrivé à me passer de la SNCF pendant 60 ans , tant en Utilisateur qu’en Fournisseur , je n’ai jamais eu l’impression d’avoir réalisé un » exploit » , je ne comprends pas ceux qui n’en font pas autant ! Je m’explique : En 1963 , j’avais 19 ans , appelé pour exécuter mon régiment en Allemagne , j’ai donc été amené à traverser toute la France en train . C’était la première fois que je prenais un train , ça a été l’avant-dernière (avant le retour 16 Mois plus tard ) ! Ce que j’ai vécu pendant ces 2 voyages , ( les détails seraient trop longs à énumérer ) m’a définitivement édifié sur ce qu’était cette Entreprise et ils ne m’ont donc JAMAIS plus revu ! Entreprise monopolistique d’ État où l’utilisateur est traité de Tout sauf de CLIENT ! Lamentable de constater qu’il en est encore ainsi , 60 ans après ! Qui peut encore s’étonner des » Délocalisations » d’Entreprises vers l’étranger avec un tel » Transporteur » ?
Pour résumer : 1) Les transports en commun sont toujours en grève quand on en a besoin. 2) les voitures deviennent bientôt électriques et seront 20% plus chères qu’avant, avec la moitié de l’autonomie des moteurs thermiques, et à recharger à des bornes en quantité insuffisante. 3) Les deux-roues sont désavoués par les autorités car ce serait générateur d’accidents, il faut d’ailleurs s’harnacher pendant 15 mns et pratiquement cocher une check-list pour pouvoir rouler dessus. 4) Les trotinettes commencent a indisposer les maires des grandes villes, même Hidalgo n’en veut plus … Esperons que l’hiver sera suffisamment enneigé pour qu’on puisse sortir nos snow-jets pour aller au boulot !
J’ai eu la chance de connaître la ponctualité du réseau ferré en France. L’amabilité du personnel et le respect des voyageurs. Ces dernières années seule la Suisse m’a gratifié de ce confort. Aujourd’hui ,en France, le passager est une marchandise, que l’on considère comme neu-neu et la moindre réflexion est prise de haut . Quant aux réclamations, elles restent lettre-morte.