Le Qatar soupçonné de corruption : une vice-présidente du Parlement européen interpellée
Le vendredi 9 décembre, l'eurodéputée socialiste grecque Éva Kaïlí, une des vice-présidentes du Parlement européen, a été interpellée à son domicile à Bruxelles pour être auditionnée, informe l’AFP, d’après une source proche du dossier. Elle est la cinquième personne interpellée dans cette affaire de soupçons de corruption qui impliquerait le Qatar.
Des faits de corruption et de blanchiment d’argent
Quatre hommes avaient également été arrêtés le même jour : le compagnon d'Éva Kaïlí, Francesco Giorgi, qui est assistant parlementaire, ainsi qu'un directeur d'ONG, le dirigeant syndical italien Luca Visentini, ainsi que l'ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri. L'enquête, menée par un juge financier bruxellois, vise des faits de « corruption » et de « blanchiment d'argent » en bande organisée, selon le communiqué du parquet fédéral. Le Qatar est soupçonné d'« influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen, en versant des sommes d'argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants », poursuit-il. Les bénéficiaires sont des personnalités ayant « une position politique et/ou stratégique significative » au sein du Parlement.
600.000 euros en liquide
Au cours des seize perquisitions menées par la police dans la capitale belge, « environ 600.000 euros en liquide » ainsi que « du matériel informatique et des téléphones portables » ont été saisis.
Les cadeaux ou avantages offerts pourraient être liés à la volonté du Qatar d'améliorer sa réputation en matière de droits de l'homme et de traitement des travailleurs étrangers.
Réaction de l'eurodéputé Jean-Paul Garraud
Contacté par Boulevard Voltaire, l'ancien magistrat Jean-Paul Garraud, député et président de la délégation RN au Parlement européen, a réagi en déclarant : « Manifestement, cette affaire n'est qu'à son début. Les perquisitions et arrestations ont été minutieusement préparées. C'est déjà un énorme scandale qui met en cause des élus, responsables syndicaux et d'ONG qui se paraient de toutes les vertus et qui sont pris les mains dans le sac. Le Parlement européen doit, dés à présent, prendre toutes les mesures qui s'imposent. Dès lundi, début de la session plénière, je demanderai à en débattre ainsi que la création d'une commission d'enquête. Ceux qui s'y opposeront pourront être considérés comme protégeant un système opaque de réseaux d'influence. Il est temps de sortir des collusions et compromissions d'arrière-boutique grassement rémunérées par des systèmes de type mafieux. »
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