Publicité déguisée : Sébastien Delogu n’en manque pas une

Cela n’aura échappé à personne : Sébastien Delogu, député LFI des Bouches-du-Rhône, a passé quelques jours en Algérie. Durant son séjour, il a multiplié les prises de parole hasardeuses. Au point que son parti, La France insoumise, se soit désolidarisé de sa tête d’affiche marseillaise. Ce n’est pas tout.

L’ancien taxi des quartiers nord a aussi profité de son voyage pour faire un peu de publicité à une entreprise locale. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il a déclaré : « Je suis venu en Algérie et j’ai été très bien accueilli, très bien pris en charge par cette compagnie. Je n’ai rien à redire, ils ont été là de A à Z pour m’aider à pouvoir me rendre aux rendez-vous en temps et en heure. [...] Je voulais leur faire un message particulier pour les remercier. »

Nouvelle polémique

La démarche aurait pu être saluée si le député ne montrait pas très distinctement le nom de l’entreprise en question et les services qu’elle propose. Or, à deux reprises, Sébastien Delogu met en avant la carte de visite de la société, DZ Escape, une conciergerie d’Alger. Chose que ne permet pas sa fonction, comme le précise l’article L.O. 150 du Code électoral et le chapitre II du Code de déontologie des députés : « Ils ne peuvent utiliser les locaux ou les moyens de l’Assemblée nationale pour promouvoir des intérêts privés, en cohérence avec l’article L.O. 150 du Code électoral qui interdit à un député d’exciper de sa qualité dans une publicité relative à une entreprise financière, industrielle ou commerciale. »

— Le député LFI Sébastien Delogu fait la PROMOTION de la société "Dz Escape", une entreprise algérienne.

Dans une vidéo, il affiche le logo de la compagnie et montre à deux reprises leur carte pour en faire la publicité.

La vidéo a été REPRISE par "Dz… pic.twitter.com/v8LuNLXkZQ

— Bastion (@BastionMediaFR) July 2, 2025

La restriction est compréhensible car, sans elle, des dérives pourraient être à déplorer. Les élus pourraient se servir de leur notoriété pour faire la promotion de tel ou tel produit et de tel ou tel service. Ce, pour le compte d’un ami ou d’un proche ou, pire encore, contre rémunération. La question de la prise illégale d’intérêts devrait, évidemment, alors se poser.

Pour Sébastien Delogu, c’est un deuxième faux pas en 48 heures. Après avoir été désavoué par les siens, il sert les intérêts d’une entreprise privée étrangère. Pour cela, il risque une mise en demeure ou une interdiction d’accès aux locaux de l’Assemblée nationale. Surtout, il pourrait voir une nouvelle fois les siens lui tourner le dos. À neuf mois des municipales pour lesquelles le député espère être tête de liste dans la deuxième ville de France, ce ne serait pas de bon augure. Manuel Bompard, secrétaire national LFI et aussi député des Bouches-du-Rhône, qui ne désespère pas de lui ravir la place de leader à Marseille, doit se frotter les mains.

Énième polémique

Au-delà de ces querelles internes et recherches de pouvoir, cette affaire montre encore une fois combien les députés insoumis s’affranchissent des règles de l’Assemblée, voire des règles tout court. Pour rappel, Sébastien Delogu a été condamné, en février dernier, pour « violences aggravées » et est actuellement au cœur d’une enquête pour « vol, recel de vol, harcèlement moral et mise en danger par révélation d'informations relatives à la vie privée ».

Dans un registre plus risible, le député LFI a, à maintes reprises, fait montre de ses lacunes en français et en histoire. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas rayonner la France. D’ailleurs, il semble avoir choisi un autre camp, un autre drapeau à embrasser. S’il venait à traverser la Méditerranée une bonne fois pour toutes, pas sûr que ses collègues, les Marseillais et les Français dans leur ensemble, le retiendraient.

Imprimer, enregistrer en PDF cet article