Scandale de l’eau en bouteille : foodwatch porte plainte contre Nestlé Waters

DALL-E - Boulevard Voltaire
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Un nouveau scandale – non politique, pour une fois – secoue l'industrie de l'eau en bouteille en France. Après les révélations de nos confrères du Monde et de Radio France sur le traitement de certaines eaux de source et minérales, l’association de défense des consommateurs foodwatch a annoncé, dans un communiqué publié le 20 février dernier, déposer plainte auprès du tribunal judiciaire de Paris contre Nestlé Waters (dont Perrier, Contrex, Hépar, Vittel…), le groupe Sources Alma (entre autres Chateldon, Vichy-Célestins, St-Yorre) et l'État français.

Les allégations sont lourdes. En effet, l’association dénonce des filtrages interdits pour les eaux de source et minérales (filtres à UV, charbon actif, microfiltration) d’eaux destinées à être mises en bouteille et vendues sans que les consommateurs n’en soient avertis. Invitée sur RMC et RMC Story, Karine Jacquemart, directrice de foodwatch, dénonce « une fraude massive ». « Il s’agit totalement d’une fraude massive, insiste-t-elle. Ce qui veut dire que c’est totalement illégal. Une fois de plus, on est face à un système où des entreprises et des multinationales semblent se croire au-dessus des lois. » Si ces traitements ne constituent « pas de risque sanitaire pour les consommateurs », l’association estime toutefois que c’est un énième non-respect des consommateurs.

Une accusation en neuf points

« Nestlé Waters et Sources Alma ont fait croire à leurs consommateurs qu’elles leur vendaient de l’eau minérale naturelle, conformément à ce que cela implique en termes de bienfaits pour la santé et de qualités nutritionnelles, tandis qu’elles leur vendaient, en fait, de l’eau anciennement contaminée qui avait été traitée de façon illégale, accuse Me François Lafforgue. Ces techniques ont nécessairement eu un impact sur les constituants essentiels de l’eau, dès lors qu’elles ont eu pour effet de la purifier afin de la rendre potable. » Des pratiques « déloyales » que liste l’association en neuf points.

Entre autres accusations de « tromperie quant aux qualités substantielles d’une marchandise » et de « falsification de boissons destinées à être vendues », foodwatch relève d’autres manquements graves comme « l’utilisation de produits et procédés de traitement qui modifient la composition de l’eau dans ses constituants essentiels », « l’information fausse et de nature à induire en erreur sur les qualités substantielles du produit », la « non-conformité portant sur une qualité substantielle du produit », l’« absence de mention des traitements sur l’étiquetage de l’eau minérale », la « modification de la composition analytique de l’eau minérale », l’« absence d’information du ministre de la Santé » et l’« absence d’information de la Commission européenne des États membres par le gouvernement ». Des infractions qui contreviennent toutes aux directives européennes sur les eaux minérales, au Code de la consommation et au Code de la santé publique.

La France dans le collimateur

Dans une lettre adressée à la commissaire européenne à la Qanté et la Sécurité alimentaire qu’a pu consulter BV, l’association indique que « le gouvernement français est au courant des traitements non conformes depuis août 2021, date à laquelle Nestlé affirme avoir rencontré les autorités françaises. Nestlé aurait alors sollicité la possibilité de continuer à recourir à ces traitements, ce que les autorités nationales auraient accepté. »

Ce nouveau scandale révèle, une fois de plus, l'importance cruciale de la transparence et de la surveillance rigoureuse dans l'industrie alimentaire. Les consommateurs ont le droit de savoir ce qu'ils consomment et de faire confiance aux produits qu'ils achètent. L'affaire de la fraude de l'eau en bouteille met en lumière les lacunes dans le système de contrôle et souligne la nécessité de mesures plus strictes pour protéger la santé et les intérêts des consommateurs.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Au lieu de s’attaquer aussi conséquences, il serait plus sain de s’attaquer aux causes : mais qui pollue les nappes en profondeur ?
    Quant à cette association « bien pensante » qui comme ses copines fait de la délation : qui l’a finance ?
    Nous saurons prochainement qu’en France tout est mauvais et que la seule solution est de mettre ce pays sous tutelle de la commission européenne !!!

    • Non, Tara, pas en faute, mais vous n’éliminez pas les bactéries ni certains virus présents dans certaines eaux du robinet, dites potables. Ça dépend aussi de la région où vous habitez…
      Par sécurité, vous pouvez faire faire une analyse bactériologique de votre eau, par un labo d’analyse médicale… attention, demandez un devis, c’est pas donné ce genre d’analyse !
      Conseil d’un vieil ingénieur chimiste alimentaire…

  2. Quand le « Fric » devient Roi il n’y a plus de limite !! Normal il n’y a pas de punition !! Donc pourquoi se gêner!!

  3. sans parler du fait que ces industries pompent sans vergogne nos nappes phréatiques pour nous revendre la même eau en bouteille. Ca devrait être interdit : le sous-sol, comme l’espace, appartient à tout le monde !!!

      • Non, Tara, un filtre peut arrêter certaines particules, pas des molécules, ni des bactéries !!! Désolé de vous décevoir ! Le traitement de l’eau est le casse tête chinois de tous les ingénieurs brasseurs, entre autres, car la qualité de la bière dépend de la qualité de l’eau… casse tête aussi de l’industrie des sodas, de toutes les conserves, en général ! La bataille de l’eau est un enjeu mondial…grave

  4. C’est le prolongement de la crise agricole .on met en place des normes intransposables dans le reel et comme çà on boira de l’eau d’ailleurs qui aura subie de pires traitements

  5. Foodwatch… c’est une organisation française ça ? Ou est-ce un bidule comme L214 qui fonctionne avec des fonds américains ?
    Les étiquettes de ces bouteilles détaillent les composants de chacune de ces eaux, donc soit l’étiquetage est faux, soit le traitement en cause n’altère pas les qualités minérales : c’est ça la vraie question…

    • On ne peut pas trop se fier aux étiquettes . Il y a peu, je lis la composition d’une bière sur la bouteille, pas de mention de sucre, j’aime bien sans, et puis, je lis l’analyse, et là, sucre !

      • Le sucre du malt (orge torréfiée) est transformé en alcool par la fermentation… haute ou basse température… s’il y a résidus de sucre, c’est du à une fermentation incomplète… ou on a rajouté du sucre ??? Pour quoi faire ??? Et puis surtout c’est interdit par la Loi de Pureté sur la fabrication de la bière… Vous avez peut-être trouvé des sucres das des bières de riz, ou de maïs , qui ne sont pas des vraies bières …!

    • On peine à croire ce que vous ne comprenez pas : le filtrage est in-ter-dit pour toute eau minérale, qui doit être sans altération. Qu’importe que FoodWatch soit française ou papoue ? C’est automatiquement du mensonge ? Pour l’instant aucun démenti des producteurs. C’est pour la dénigrer et acheter de l’eau du robinet, ou contaminée, filtrée ? Coca-Cola avait fait ça autrefois avec son eau Dasani (qui était de l’eau du robinet de la ville anglaise de Sidcup, super-extra-ultra filtrée à ce qu’ils disaient). Mme Panier-Runnacher a admis avoir couvert l’affaire. Les lois ont été violées : Pas d’alerte à tous les pays de l’UE : on a laissé boire les étrangers sans rien dire. Et les bouteilles ne « mentionnent à ce jour encore rien de ces traitements » : traité ce n’est plus de l’eau minérale. Tout ça vendu mille fois plus cher que l’eau du robinet (qui est « traitée » aussi) ça ne vous dérange pas ? Et bouffer du cassoulet au cheval écrit pur porc sur la boîte, non plus ?

  6. Avec la complicité du gouvernement français , mais sera t’il seulement inquiété pour ces faits , j’en doute . Entre l’eau , les pesticides utilisés à l’étranger et dont les aliments sont autorisés à la vente dans notre pays , le vaccin contre le covid avec ces effets secondaires dont on commence à dénoncer l’impact sur la santé du côté des USA ce gouvernement a t’il décidé de nous empoisonner , de nous éliminer à petit feu . Et pourquoi ces produits sont encore en rayon dans les supermarchés . Il y a bien un mot pour définir ceux qui agissent ainsi mais on peut pas le dire : censure oblige .

  7. Sinon a t’on des informations sur les sources de ces informations et sur les sources de revenus de cette
    « organisation « ??

    • C’est une vraie question !
      Comme pour l’eau d’Intermarché, qu’est ce qui pollue les nappes profondes et comment y remédier ?

  8. ce qui m’inquiète le plus, c’est que de l’eau qui devrait être potable au naturel est eu besoin d’un traitement pour enlever la pollution : d’où vient celle-ci ??? voila la question !!! mais chut! apparemment, on se focalise sur un manque de transparence

  9. En outre, vous noterez qu’à ce jour il est strictement impossible de savoir la liste complète des eaux incriminées; elle n’est nulle part sur internet. Voudrait-on que l’on continue de consommer des eaux frauduleuses? Pourquoi ce manque d’information du public?

  10. J’ai écouté avec attention cet interview; la France n’a pas honoré ses obligations statutaires d’avertir toute l’UE de cette fraude. Ce qui n’est jamais mentionné est que Mme Panier-Runnacher a autorisé la poursuite de la fraude, ce qu’elle a admis, couvrant de son autorité personnelle (différente de celle de l’état car elle n’est pas un sous-fifre) une pratique illégale, une tromperie car on vend quasiment de l’eau du robinet (« ultrafiltrée! ») pour de l’eau de source. Le ministre est donc justiciable, a minima, au titre du recel de délit, voire de concert frauduleux. Son cas sera-t-il examiné? Mon petit doigt me dit qu’il sera tout fait pour que ce soit évité.

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