[Satire à vue] La capillophobie ne peut plus durer

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La longue liste des discriminations s'enrichit d'une nouvelle catégorie de victimes : les rejetés du monde du travail pour cause de coiffures excentriques. Le député Olivier Serva, du groupe LIOT, le constate : la pièce montée capillaire effarouche le DRH, les dreadlocks l'épouvantent, les tresses le stressent.

Selon l'élu ultramarin, le Code pénal et le Code du travail doivent être modifiés pour permettre aux capillo-discriminés de passer facilement d'un poste dans l'orchestre de Bob Marley au guichet d'une agence bancaire. Proposition de loi transpartisane déposée à l'Assemblée dans les mois à venir. L'exemple de cette phobie inédite fut illustrée par les démêlés d'Air France avec un steward portant coiffure afro pour lequel la Cour de cassation avait estimé qu'il ne pouvait lui être interdit d'exercer son activité en raison de la prestation de son coiffeur.

L'élu entend « lutter contre toutes formes de discriminations liées à la texture, la longueur, la couleur et la coupe du cheveu ». Dans son infinie bonté au service de coupes d'inspiration africaine, Olivier Serva semble ignorer que toute excentricité esthétique est, depuis belle lurette, des plus malvenues dans l'univers des métiers au contact avec le public. Depuis des lustres, le blondinet aux cheveux teints vert fluo peine à trouver à trouver un emploi de vendeur. Le pot de fleurs sur la tête est également moyennement apprécié pour occuper le poste d'hôtesse d'accueil.

La confrontation avec tous types de citoyens impose d'afficher une relative neutralité. Contrairement à la dénonciation de racisme induit dans la déclaration du militant capillaire, l'employeur n'a pas attendu les coupes afro pour exclure les candidats aux looks trop marqués. La course aux apparences revendicatrices d'une sensibilité culturelle ou ethnique suppose d'en accepter les inconvénients.

Le naturiste pratiquant évite de se présenter pour un job de chargé de clientèle chez Renault. À moins qu'un élu ne vienne crier à la discrimination ! Pourquoi refuser celui-ci qui ne peut travailler qu'en présence de sa maman et celui-là avec sa dizaine de clous plantés sur le front ? Les magasins de bricolage manquent de démonstrateurs. Les rayons « balais » sont dépourvus de vendeurs aux coiffures explicites. En choisissant le secteur adapté à sa particularité, le demandeur d'emploi est accueilli à bras ouvert par le DRH. À terme, un préposé bardé de tatouages, d'épingles à nourrice et flanqué d'un chien sélectionnera la clientèle d'un grand restaurant sur son allure. Pendant le macronisme, l'inversion continue.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Notre dette explose, notre industrie et notre agricultures sont mourantes, nos services publics (hors Breci) sont aux abonnés absents, la sécurité n’est plus qu’un souvenir pour les plus anciens, mais heureusement nos députés veillent, et préparent une loi pour le respect des coupes afro, tout va bien se passer.

  2. Que ces huluberlus soient embauchés à l’élysée pour servir les diners somptueux donnés par macron et son épouse et après on en reparle pour les faire entrer dans des entreprises qui ont encore une certaine classe .

  3. Et tous les partis soutiennent cette proposition de loi débile !
    Et bientôt ce sera pour les barbus, pour les roux, pour les gros, pour les maigres, les grands, les petits…
    Et tout cela ne changera rien au fait que l’employeur embauche qui il veut, heureusement.

  4. Dans l’ordre, nous avons eu l’australopithèque, l’homo habilis, l’homo erectus, l’homo néandertalien, l’homo sapiens, à présent, nous aurons l’HOMO TIGNASSE ! Nous avons depuis quelques décennies la diversité dans la couleur de peau, il est bien naturel que nous ayons la diversité dans la texture capillaire. Bonheur assuré pour le POUX c’est déjà ça de gagné pour lui ! Cela dit, je pense que cela va provoquer bien des problèmes au niveau de l’embauche. Par exemple, dans les restaurants, dans les boucherie-charcuteries, boulangeries, patisseries etc,…. la clientèle ne reviendra pas.
    Et après ça, on aura quoi ???? le retour du gourdin, la peau de bête sur le dos et l’os dans le nez peut-être ?

  5. Quand on recrute, on discrimine, on est même payé pour ça ! J’ai toujours écarté les excentriques (définition libre) avec des motifs inattaquables, ce n’est pas très difficile. Une entreprise peut s’enorgueillir d’être modeeerne et cool mais quand il s’agit de rapporter du fric, là on ne rigole plus !
    Au surplus, la coiffure proposée en photo pourrait relancer l’art topiaire.

  6. La dictature de la médiocrité.

    Les bien-pensants qui conduisent ce monde et dictent nos mœurs ont ré-ussi à monopoliser l’usage de la parole. Il n’y a plus qu’eux pour définir ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est moral et ce qui est immoral.
    Cela ne pourrait être qu’un petit inconvénient dû à la surexploitation médiatique de leur image.
    Le problème prend une tout autre dimension si l’on considère que, dans le même temps, ces hommes se sont totalement et inexorablement affranchis de l’usage de la pensée.
    L’émoi et le surmoi suffisent à élaborer les plus funestes vérités dont on nous enduit le crâne tout au long de notre vie.
    Nos cerveaux, pareillement maquillés d’un fard si sclérosant, finissent pétrifiés et statufiés dans ce petit musée des horreurs que d’aucuns appellent « le monde civilisé ».
    Cette société a créé le Pinocchio à l’envers : Vous naissez humain vous mourrez pantin.

    • « Les bien-pensants qui conduisent ce monde et dictent nos mœurs ont réussi à monopoliser l’usage de la parole. Il n’y a plus qu’eux pour définir ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est moral et ce qui est immoral. » Remplacer les lois et les mœurs, destinées à faciliter la cohabitation, par le Bien et le Mal, le Vice et la Vertu, est la signature du puritanisme. Avec un seul dieu, le fric, et un seul démon, le sexe, cette idéologie réductrice peut se permettre d’éliminer toute pensée autonome et transformer effectivement les humains en pantins décérébrés, esclaves ou transhumanistes au choix. C’est le programme affiché du trio maléfique Schwab-Soros-Gates, tous riches comme Crésus et puritains dans l’âme.

  7. Et il sonnt payés pour ça ces dépités !
    Comment peut-on parler de « société apaisée avec tous ces créateurs de phobies ?
    Remettons les compétences au cœur des métiers et tout ira mieux…

  8. Ce que nos élus ne comprennent pas, c’est qu’une loi ne change rien à cela. Un recrutement est comme un mariage et on se marie avec qui on veut. Et l’entreprise n’irait de toute façon jamais dire et encore moins écrire qu’elle a rejeté un candidat pour sa coiffure, ni pour son genre, ni pour sa race, ni pour sa taille, ni pour son tour de taille. Elle dira toujours qu’elle a trouvé la personne de son choix, ce qui est vrai.
    Quand le code civil, du travail ou pénal feront la taille de la tour Montparnasse, les avocats feront fortune, mais le « nul n’est censé ignorer la loi » n’aura plus aucun sens.

  9. Tout cela à l’image du pinocchio qui nous gouverne. Tout est inversé mais à mon petit niveau je ne rate jamais une occasion d’en remettre à l’endroit.

  10. la mode est aux cranes partiellement rasés, au coiffé décoiffé, à l’épinglé,etc.
    A vouloir se distinguer par son apparence plutôt que par l’usage de ses aptitudes mentales,
    on finit comme certaines voitures : customisé.

  11. Que la justice s’occupe des coiffures du personnel d’une entreprise montre le fond que notre pays a atteint.

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