Les gueules cassées du macronisme étaient réunies dans les jardins de l'Élysée. Lundi 29 août, sur invitation de leur mentor, députés et candidats battus aux législatives s'étaient déplacés à leurs frais pour ce qui fut appelé « la soirée des losers » par l'un des participants.

Entièrement plâtré, Christophe Castaner se tient debout et fait office de portemanteau. Richard Ferrand est le second héros de cet hommage aux grands blessés de la dernière guerre électorale. Emmanuel Macron les fait applaudir. « Vous me manquez », leur dit-il. L'émotion est à son comble. Élisabeth Borne, également présente, se mouche bruyamment. Par cette réunion, le chef de l'État a tenu à marquer sa reconnaissance et son affection à ses vaillants soldats terrassés par l'adversaire.

Le rétablissement éclair d'Emmanuelle Wargon force l'admiration des convives. Nommée à la tête de la Commission de régulation de l'énergie en un temps record... La chirurgie réparatrice est en progression constante. La miraculée fait savoir aux dépités de LREM que ses équipes se tiennent prêtes à apporter un soutien vers une réinsertion ou une reconversion professionnelle. Si, pour Christophe Castaner, une carrière dans le prêt-à-porter semble acquise, de nombreux participants sont placés face à une certaine réticence des entreprises du secteur privé. L'étiquette « made in Macronie » rebute notamment salariés et clients des sociétés convoitées. Certains semblent condamnés à faire figurer sur leur CV « ex-candidat d'Éric Zemmour ».

Le clou de la soirée réside en une généreuse distribution de « en même temps ». L'aide promise aux éventuels chômeurs se voit agrémentée d'une improbable promesse de conquêtes futures. « La vie politique ne s'arrête pas à un combat, qu'il soit gagné ou perdu. Il y aura d'autres échéances, et je compte sur vous à cet égard. » Le grognard inscrit à Pôle emploi reprend espoir. Les fidèles doivent « se tenir prêts », lance le Président. Oui, ils le sont ! « Nous ne sommes pas installés et nous ne savons pas si nous devrons retourner devant les électeurs. » Une armée de réservistes se profile. Naufragés de la politique et gonflés à bloc pour une prochaine bataille. Ils seront les deux à la fois. « Nous aurons besoin de vous pour les européennes, les municipales, les sénatoriales. D'aucuns pensent déjà aux présidentielles, le menu est bien chargé ! » ajoute ironiquement Emmanuel Macron. 2024, 2026, 2027... Dissolution ? Les plus optimistes osent imaginer un retour à la case départ. Tous repartiront les poches remplies de petits fours mi-figue mi-raisin... De quoi tenir jusqu'au prochain Waterloo.

8018 vues

01 septembre 2022 à 11:24

Partager

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

18 commentaires

  1. Ça y est! Les manifs recommencent ce samedi 3 septembre à Paris. La Marseillaise sera chantée et les drapeaux agités. L’hiver va être chaud, même sans gaz et électricité. La marche sur Versailles et la fuite à Varennes. Vous connaissez?

Les commentaires sont fermés.