Retraite de Griezmann, l’enfant doré de la génération 2018

Griezmann annonce sa retraite internationale
Griezmann profitant de son titre de champion du monde 2018 avec sa fille

L’équipe de France perd une nouvelle légende et un nouveau cadre de la génération 2018, avec la retraite internationale d’Antoine Griezmann, après Hugo Lloris, Giroud, Raphaël Varane, mais aussi Paul Pogba et Blaise Matuidi. Dernier représentant d’une période des plus fastes de l’équipe nationale, son profil footballistique et humain le rendait unique.

Après avoir annoncé, à la rentrée, son intention de participer à la Coupe du monde 2026, il a finalement annoncé sa retraite internationale, à la surprise générale, dans un tweet émouvant : « C’est avec le cœur plein de souvenirs que je clos ce chapitre de ma vie. Merci pour cette magnifique aventure tricolore et à bientôt », paroles accompagnées de quelques images de sa vie en Bleu.

Au-delà des statistiques hallucinantes

Sur le plan collectif, champion du monde en 2018, vice-champion du monde en 2022 et d’Europe en 2016, il avait aussi gagné la Ligue des nations en 2021. Sur le plan individuel, 137 sélections, 44 buts et 30 offrandes : voilà pour les statistiques de Griezmann en équipe de France. Cela en fait le quatrième joueur le plus capé, le quatrième meilleur buteur et le meilleur passeur d'une équipe qu’il aura servie pendant dix ans, de 2014 à 2024. Ajoutez à cela un record absolu de 84 matchs consécutifs, il est placé par certains observateurs et certains médias juste en dessous de Zidane et Platini !

Mais le petit attaquant à la gueule d’ange, c’est bien plus que des statistiques.

Un jeu et une personnalité qui font l’unanimité

À la fois feu follet en attaque et métronome en tant que milieu offensif, Griezmann était le leader technique de son équipe et l’un des plus créatifs, à l’image de son expression capillaire : il nous a tout fait, des cheveux rasés roses à la belle crinière, comme les chevaux dont il est un fan absolu. Il rayonnait dans le jeu, comme le rappelle son coéquipier Hugo Lloris, et « en dehors du terrain, c’était un rayon de soleil ». Son sourire permanent ne saurait mentir.

Griezmann n’était pas individualiste et ne jouait pas la diva, malgré son talent et son statut : « Animé par un esprit collectif de tous les instants et un altruisme rare chez les joueurs offensifs, Antoine a toujours fait honneur au football et au maillot bleu. Il n'a jamais triché », plaide son sélectionneur. Son ex-coéquipier Laurent Koscielny confirme : « Il pensait à l’équipe avant de penser à lui-même » […] C’est un mec en or, très respecté dans le vestiaire. » Raphaël Varane plussoie : « Quel coéquipier exceptionnel, mon ami ! Non seulement l'un des meilleurs joueurs du monde, mais aussi une mentalité, un cœur […] à la hauteur de sa carrière. » Appelé « mon Grizou » par ses coéquipiers, Pogba, autre vedette, qui a très mal terminé, le considère même comme son petit frère, pourtant plus vieux ! « Antoine Griezmann, c’est le football », résume Alain Giresse, champion d’Europe en 1984. La nouvelle a dépassé le cadre du football, avec un hommage du Premier ministre et de Macron, passionné de football. S’il était aussi apprécié et spécial, c’est aussi parce qu’il est un grand enfant faisant montre de sagesse.

Sage et jeune d’esprit

Très concerné par les sujets de société, il avait lancé, à la rentrée de septembre, un message d’appel aux jeunes pour lutter contre le harcèlement scolaire. À l’occasion des législatives de 2024, marquées par l’hystérie collective, Griezmann a fait preuve de réserve, fait devenu rare pour une célébrité avec une communauté de 41 millions de personnes sur Instagram. « Tout ce qui est politique, c'est très sérieux, très compliqué, assez privé. Je suis là en tant que joueur de foot, je sais que j’ai beaucoup de notoriété, mais je n’ai pas à l’utiliser. Juste, allez voter… », avait déclaré Griezmann, en interview, pendant l’Euro 2024.

Une retraite qui interroge

Celui qui détenait les clefs du jeu durant de longues années a fini par tomber en disgrâce après la Coupe du monde 2022. Kylian Mbappé lui est préféré comme capitaine, pourtant bien plus jeune, et le jeu n’est plus bâti à partir de lui. Pourtant, Mbappé a fait preuve de compréhension au choix de son coéquipier dans un vibrant hommage : « Porter ce maillot demande toujours plus sans apporter parfois la reconnaissance qui va avec. » En vérité, Grizou comme on le surnomme, a révélé à son sélectionneur, Didier Deschamps, avec qui il est très proche, être usé par le calendrier et être désireux de plus profiter de ses enfants.

À 33 ans, cela peut paraître tôt pour un joueur dans une forme olympique, mais c’est un âge canonique pour d’autres personnages historiques. L’on parle déjà d’un possible retour pour la Coupe du monde 2026, à la manière d’un Zinédine Zidane en 2006. Mais d’ici là, nul doute que Grizou continuera d’éclabousser de son talent la Liga, où il est le facteur X de l’Atletico Madrid et s’éclate comme un gamin.

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

13 commentaires

  1. Perso, je ne me rappelle pas l’avoir vu attablé avec « les kadors de l’équipe de france » à jouer au UNO ! … Il en avait peut-être marre de passer « du temps » avec ces « pieds carrés » car il commençait lui aussi à « chasser le pigeon en vol » avec ses tirs ! …
    il m’a fortement déçu lorsqu’il a eu cette sortie « J’ai mal à ma France » alors qu’il était déjà loin de la dite France ! … Il aurait été inspiré d’être plus discret surtout après les attentats du Bataclan ! …
    J’attendrais longtemps si j’espérais un mot d’humanité pour Philippine de lui ou des autres de cette hypothétique « équipe de France » ! …

  2. Je ne pense pas me tromper, si je dis que Grizou donne toujours le max de sa personne et de sa technique, en pleine bourre au Barça, Messi refusait de jouer et de partager avec lui, Grizou est parti, sans se battre, au départ de Varanne chez les bleus le brassard, lui revenait, Didier Deschamps n’a pas su prendre la bonne décision, comme au Barça Grizou est parti, même qu’il avait encore de continuer. Le départ de Grizou du Barça, n’a pas porté chance à ce dernier, Faillite financière, départ de Messi, pendant que Notre Grizou faisait et refaisait les beaux jours de l’Athletico et des Bleus. Je pense aussi que Didier Deschamps n’est pas étranger au deux derniers départ des Bleus, d’Olivier Giroud et d’Antoine Griezmann, coïncidence ?, les deux avec 137 sélections aux compteurs. Merci champion

  3. c’est vrai que médiatiquement parlant , il ne s’est pas trop fait remarquer, en regard de son palmarès exceptionnel .
    Ce qui en dit long sur son état d’esprit qui privilégie l’équipe à l’individuel . Et pourtant il s’est fait remarqué par une grande prise de responsabilité devant les buts . Soi en passeur ou en buteur . C’est cela qui fait sa différence .
    je crois que dans la vie de tout les jours , c’est pareil il faut savoir un moment prendre des risque et ne pas avoir peur de l’échec, parce qu’une fois sur deux, cela marche. Excellente mentalité cet Antoine Griezmann.

  4. Surprise de constater que le seul joueur dont le prénom n’est pas cité dans cet article c’est… Giroud.
    Son nom serait-il devenu une antonomase ou est-ce un choix délibéré du journaliste à qui je rappelle, gracieusement , le prénom de ce joueur : Olivier.

  5. Il ne faut pas oublier que le sœur de Antoine Griezmann était présente au Bataclan le 13 novembre 2015 pendant les événements que l’on sait, pendant que Antoine Griezmann jouait sur la pelouse du stade de France, ciblé également un peu avant le Bataclan.

  6. Après Lloris, c’est à lui que revenait le brassard de Capitaine de l’équipe de France et non pas à Mbappé. Grossière erreur de Didier Deschamps, ça n’est pas la seule. Lors de la finale de la dernière Coupe du Monde, les argentins, qui avaient bien analysé son jeu, sa technique, qui en fait le meilleur passeur de l’histoire, l’ont « agressé » en permanence dans nos cinquante mètres. Pour simplement neutraliser nos attaquants. Un grand Monsieur, de la lignée des Lloris, Giroud, Zidane, Deschamps……

  7. Je ne connais rien au ballon rond (pour moi un ballon c’est ovale), mais je pense que ce garçon a été blessé par l’ingratitude de Deschamps qui a nommé Mbappé comme capitaine alors qu’il n’en a pas les épaules et n’est qu’un enfant gâté et capricieux, encore une erreur de la bien pensance.

    • Des positions publiques il en a pris, rappelez vous de l’affaire Zecler avec des policiers, puis celle de Georges Floyd, par contre pour Lola, Thomas, Philippine et d’autres,science radio.En dehors du fait que ce soit un bon joueur de football,je reste persuadé qu’il est comme la majorité d’entre eux. A d’autres la petite histoire…

      • Idem. Surprise par tous ces éloges concernant sa pseudo discrétion dans les médias au moment de certaines affaires. Ai surtout retenu un garçon suiveur du discours bien-pensant, sans avis tranché sur rien et qui a su récemment s’en tenir à ce qu’il sait faire le mieux : jouer au football.

      • Un sportif, un acteur de cinéma ou de théâtre, un artiste de tout poil et toute personne connue et célébrée pour son talent professionnel, n’a pas à donner d’opinion politique en raison de sa notoriété. dans son domaine propre En politique, il est un citoyen comme les autres et sa notoriété ne confère à son opinion personnelle aucune valeur supérieure à celle de n’importe quel autre citoyen.

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