Requalification des faits du meurtre de Philippe Montguillot : un deux poids deux mesures juridique qui pèse sur les familles

Véronique Monguillot

« On n’assassine pas quelqu’un qui fait son travail… Et pour un ticket de bus et un masque, c’est pas possible ! La justice doit vraiment en prendre conscience à un moment donné, mais vite, très très vite, par contre ! Parce que ça, ce n’est pas la France ! […] Aujourd’hui, tout le monde se dit on va travailler, mais est-ce qu’on va rentrer la maison le soir ? Il faut vraiment que la justice prenne conscience de ça ! » Le désarroi de Véronique Montguillot était immense, le 26 juillet 2020, lorsque Boulevard Voltaire l’interrogeait après le meurtre de son mari, Philippe, chauffeur de bus à Bayonne battu à mort par deux individus lors d’un contrôle des titres de transport, le 5 juillet 2020. Initialement jugés pour « homicide volontaire aggravé », les faits ont été requalifiés par le juge d’instruction en « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le juge d’instruction a également décidé de faire comparaître les deux principaux accusés devant une « cour criminelle » et non devant les assises. Véronique Montguillot, profondément sous le choc de cette décision de la justice, déclarait, le 18 mai, au micro de CNews : « J’ai l’impression qu’on le [Philippe Montguillot] traite comme un déchet. Il va être jugé a minima alors que pour nous […], ça reste un meurtre. […] C’est un énorme coup de poing », lâche-t-elle avant de réprimer, avec peine, un sanglot. Elle raconte ensuite, avec une mine épuisée par la douleur, les faits qui sont arrivés à son mari, en concluant que son mari « est bafoué ».

Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Les exemples de familles meurtries par l’assassinat d’un de leurs proches puis, dans un deuxième temps, meurtries par la justice, arguant toujours d'une bonne raison pour ne pas prendre mesure des faits comme ces familles l'attendaient, se multiplient. Dans la nuit du 4 au 5 avril 2017, Sarah Halimi était assassinée après avoir été torturée par Kobili Traoré, un délinquant d’origine malienne. Ce dernier a finalement été déclaré « pénalement irresponsable », par la cour d’appel de Paris (décision confirmée par la Cour de cassation, le 14 avril 2021) à cause d’une bouffée délirante aiguë qui lui aurait altéré le jugement. Altération du jugement due à une forte consommation de cannabis depuis une quinzaine d’années, et particulièrement le jour du meurtre, qui a permis à l’assassin de bénéficier de l’article 122-1 du Code pénal qui définit le régime d’irresponsabilité pénale…

Pour les mêmes motifs de consommation de drogue, le réfugié afghan de 34 ans qui a assassiné Timothy, alors âgé de 19 ans, le 31 août 2019, ne sera pas jugé. Il sera simplement placé en hôpital psychiatrique.

L’avocat Gilles-William Goldnadel, au micro de Boulevard Voltaire, constatait que « lorsqu’il s’agit d’antisémitisme islamique, par une sorte de déni idéologique, le sort des victimes passe après l’obséquiosité avec laquelle on traite les soi-disant nouveaux damnés de la Terre ».

Un constat d'autant plus frappant si on compare les affaires ci-dessus citées à celle du Pont-Neuf : le soir du 24 avril dernier, un policier a ouvert le feu contre une voiture qui fonçait sur lui sur le Pont-Neuf. Bilan : deux morts et un blessé. Immédiatement, le policier a été mis en examen pour homicide volontaire, c’est-à-dire pour meurtre ! Autrement dit : il est accusé d’avoir tué délibérément, sans nécessité de protéger sa vie. Peut-être que s’il avait été alcoolisé ou sous l’empire de drogues, la Justice aurait fait preuve de plus de clémence… À moins que le problème ne se situe à un autre niveau, entre minorités opprimées et violences policières.

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Matthieu Chevallier
Etudiant en journalisme

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Des familles de victimes assassinées à qui on refuse toute justice, des femmes violées, des personnes pougnardées, battues, qui voient leurs agresseurs libérés, des gens courageux ayant tenté de se défendre traînés en justice et condamnés ! Je ne sais pas vous, mais moi, je me demande : quand Macron a-t-il signé l’armistice qui a fait de nous un peuple vaincu, occupé et asservi privé de tous ses droits ?

  2. Chez ces magistrats c’est l’idéologie qui les guide , ils sont ultra conscients des décisions prises mais il faut être dans le tempo où l’accusation est inversée , le logiciel a changé .

  3. « Même si l’on pas l’intention de tuer, le Résultat est là » !
    Pas de Pitié !

  4. Notre justice est pourrie jusqu’à la trame; il faudra un jour faire table rase de ce cloaque idéologisé et mettre en place une vrai justice du peuple avec pour logique oeil pour oeil, dent pour dent ! sans cela les limites de l’ignoble seront toujours repoussées

  5. Combien de drame comme celui là depuis des décennies en FRANCE ?Combien de « marches blanches » ,de ne plus jamais ça ? De déni de la « Justice » qui ne protège que les racailles -raclures ?Tous les jours des agressions et nous en sommes toujours au même point . Bayonne connu jadis pour ses fêtes ,a rejoint elle aussi le cortège des villes ou un chauffeur de bus peut mourir comme dans une grande ville, ou les agressions sont quotidiennes .Il n’y a pas de justice en FRANCE depuis longtemps !

  6. j ai un ami chauffeur de bus a Paris il m en a racontées de belles sur le ministere de s transports notemment une il y avait eut plusieurs agressions sur sa ligne de banlieue la hierarchie a alors réunie tout les conducteurs de bus et leur a servi le spitch suivant  » ne les regardez pas dans les yeux lorsqu ils montent dans votre bus ,les gens agressés ont du faire ça

    • Vous venez de donner la définition de la dhimmitude ! La peur doit absolument changer de camp…Et les magistrats gauchos, biberonnés aux « valeurs » soixante-huitardes, doivent être condamnés pour complicité de crimes !

  7. Honte à cette magistrate qui par sa décision, donne à la racaille un énième signal de lâcheté, de laxisme, et d’indulgence coupable. Notre pays est en pleine décomposition, et ce genre de magistrat y apporte sa contribution. Si cette décision n’est pas annulée en appel, ces racailles s’en sortiront avec quelques années de prison, car bien sûr, ils bénéficieront de généreuses remises de peine.

  8. L’immense majorité des français rejettent cette justice laxiste à l’égard des assassins.
    Ces juges qui officient en toute impunité puisqu’ils n’ont aucun compte à rendre.
    Un véritable état dans l’Etat.

  9. A quand l’inscription de ce malheureux chauffeur de bus et sa famille au « Mur des Cons »? Les magistrats en ont fait bien d’autres et cela leur a plutôt rapporté de l’avancement. Cet exemple montre bien combien leur attitude avait été odieuse et porteuse de haine.

  10. Je soutiens de tout coeur la famille de Philippe Monguillot, cette requalification du meurtre par la juge rouge (qui sans doute n’a pas apprécié l’entretien entre la veuve Monguillot et Éric Zemmour) est une profonde injustice (encore une après d’autres affaires) et j’espère que l’appel de la partie civile contre cette décision sera gagnant comme en a décidé le parquet et les assassins finalement jugés aux assises devant un juré populaire.

    • Oui sur le principe mais en attendant notre belle justice se dit débordée, on voit par quoi ! A faire du bien aux mouches :) !

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