« Rien de nouveau sous le soleil », « une tempête dans un verre d’eau », on peut utiliser l’expression que l’on veut, mais ce qui est sûr, c’est que tout cela aura encore fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose…

Énième numéro d’illusionniste pour le maître en communication de l’Élysée, le remaniement ministériel devait avoir pour but de marquer un tournant après l’épreuve du Covid-19 dans la politique du chef de l’État pour la fin du quinquennat et en prévision de 2022.

Cela faisait déjà un certain temps que l’exécutif cherchait à faire peau neuve et à se redonner les moyens de gouverner tant bien que mal une France qui traverse un moment difficile de son Histoire.

Après le surgissement inattendu, en 2018, d’une vague de protestations portée par un peuple dépossédé de ses richesses et de son identité, la technocratie macronienne avait déjà utilisé la pirouette du « grand débat » pour tenter de redonner un nouvel élan au gouvernement ; un cautère sur une jambe de bois.

C’est dès 2018 qu’apparurent les premières lignes de fracture qui allaient faire entrer le pays dans un trouble durable, et le gouvernement dans une impasse. Le soulèvement d’une majorité - ordinairement silencieuse - fut bel et bien la première barricade dressée sur une voie présidentielle tracée entre les ruines des vieux clivages partisans, et certainement la plus révélatrice de l’abandon, par les élites du peuple, de l’idée de nation et de toute recherche de l’intérêt général.

Déjà des idées de changement et de transformation avaient été mises sur la table par la galaxie jupitérienne : dissolution, réforme constitutionnelle, remaniement d’ampleur, mais la montagne avait accouché d’une souris, par quelques ajustements gouvernementaux et un bon coup de communication à dix milliards d’euros, naturellement aux frais du contribuable.

Et voilà qu’après une année 2019 pas moins éprouvante que 2018, et pendant laquelle les drapeaux rouges supplantèrent les gilets jaunes, vint une année 2020 qui n’allait pas arranger un gouvernement déjà en difficulté politique. La débâcle flagrante de La République en marche aux élections municipales, ajoutée à la gestion hasardeuse d’une crise du coronavirus qui a dévoilé au grand jour la nécessité vitale de renouer avec la souveraineté de notre production économique, ne permettait plus à Emmanuel Macron de continuer, au moins sur la forme, dans la direction européiste et mondialiste prise en 2017.

Les serpents de mer ont donc resurgi. Et même l’idée improbable d’une démission du Président fut évoquée lors d’un accès habituel de confiance et d’immodestie du Président. La Macronie s’était mise d’accord pour affirmer que l’ère du changement était venue. Mais les mots étaient encore une fois détachés de toute forme d’engagement et le Président toujours autant attaché à persévérer dans ses lubies européistes et libérales ; il lui fallait donc trouver un subterfuge pour donner l’impression de changer sans se transformer.

Le remaniement était donc une bonne solution sans risque politique pour donner l’illusion du changement tout en sortant un Premier ministre devenu encombrant. Nous n’avons assisté qu’à un ravalement de façade mais sans ambition de changer de politique : simulacre de décentralisation, faiblesse de l’autorité d’un État devenu un mammouth administratif et normatif ou encore dépenses non maîtrisées, cause d’une fiscalité asphyxiante.

Mais les Français ne sont, à présent, plus dupes des escamotages du prestidigitateur de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Comme disait un de nos anciens Présidents, « ça fait pschitt » !

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09 juillet 2020 à 13:02

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