
Une comète, lorsqu’elle se consume, éclaire le ciel mais, à la fin, il n’en reste rien. Celui qui fut l’évènement médiatique de cette élection présidentielle veut éviter ce destin. Eric Zemmour et ses ralliés savent qu’ils jouent gros. Certains, comme les vice-présidents de Reconquête Nicolas Bay et Guillaume Peltier, se rappellent l’aventure Bruno Mégret, cet ancien vice-président du Front National parti avec pertes et fracas pour créer une structure entre le RPR et le FN. En vain. Les trois vice-présidents de Reconquête ont récemment réuni plusieurs centaines de cadres locaux en région parisienne. « On a compté plus de 400 élus locaux, deux sénateurs et plusieurs eurodéputés », rappelle Philippe Vardon. L’ancien patron du RN niçois parti en claquant la porte du parti de Marine Le Pen a posé ses valises chez Eric Zemmour après avoir plaidé pour un rapprochement des deux formations.
L’histoire toutefois est connue : à vouloir se situer au carrefour des droites, on finit vite à la droite de l’extrême droite, et lorsqu’on se ménage un créneau, on doit compter sur la faiblesse de ses voisins, sinon on risque de finir écrasé. En bref, Reconquête cherche à durer, jusqu’aux élections européennes pour les plus pragmatiques ; « jusqu’à la prochaine présidentielle », souffle un militant parmi les plus optimistes.
Dans les faits, le parti présidé par Eric Zemmour revendique plus de 100.000 adhérents à jour de cotisation, et Peltier, Bay et Maréchal savent que l’enracinement est nécessaire. D’autant que Reconquête assure sa présence sur les réseaux sociaux et sur le terrain. Par exemple, la plateforme Protégeons nos enfants réunit 47.000 personnes appelées "parents vigilants", d'après R ! Les manifestations organisées à Callac contre l’installation d’un village de migrants ont aussi démontré une belle capacité à mobiliser. « Trouvez moi une seule formation politique qui peut mobiliser plusieurs centaines de personnes sur un week-end un peu partout dans le territoire », fait mine de demander Vardon. Effectivement, si le RN occupe le terrain des institutions, le parti d’Eric Zemmour occupe encore la rue.
Sous le pavé, la racine
« On avance et on voit ». La maxime bonapartiste répétée à l’envi par Eric Zemmour garde son actualité. Si l’absence de députés pénalise Reconquête, tant l’Assemblée Nationale bénéficie de toutes les attentions médiatiques, restent les médias pour se faire entendre et crever la chape du silence. Et dans ce jeu, il faut reconnaître qu’Eric Zemmour est talentueux.
Eric Zemmour sur CNEWS : La colère des Français est globale !
Regardez la vidéo maintenant : https://t.co/Seo6NHBlSX#LaMatinale pic.twitter.com/97JTN9wPkW
— RECONQUÊTE ! (@Reconquete_off) February 13, 2023
A rebours des oppositions classiques, l’ancien journaliste du Figaro avait jeté un pavé dans le débat et réclamant la paternité de… la réforme des retraites portée par la majorité. Finie l’époque où Eric Zemmour était vu comme l’opposant principal à Emmanuel Macron « seul à pouvoir le battre contrairement à Marine Le Pen » pour reprendre l’argumentaire de ses troupes. Entre cette sortie et l’affaire Lola, Reconquête se démarque du RN et de LR et tente d’imposer sa marque dans les territoires. « Il y a encore des attentes de la part des gens partout sur le territoire », s’enthousiasme un ancien candidat aux élections législatives. Lui, comme la moitié des délégués départementaux, n’avait aucune expérience politique avant d’adhérer chez Reconquête.
Les Européennes en ligne de mire
« Pour eux, le temps est compté » affirme le politologue Guillaume Bernard. « Leur principal défi reste les élections européennes. Comment vendre un projet politique se démarquant du RN et de LR sans tomber dans le souverainisme pro-Frexit ? » Tout le problème est là. Durer. Rester audible. Sans tomber dans l’excès et dans la facilité des slogans. Aller à rebours, c’est se démarquer mais c’est risquer aussi le hors-jeu. Le fan de football qu’est Eric Zemmour connaît la règle. Il est si facile d’être poussé à la faute...
On peut toujours gloser et établir des comparaisons : » il n’y a rien de nouveau sous le soleil » en effet.
Mais la question est de savoir si le pays va pouvoir sortir de l’engrenage infernal où l’ont enfermé les politiciens qui gèrent nos destinées alternativement depuis 40 ans….
Ne décourageons pas une initiative novatrice dont la particularité est de vouloir ranimer un esprit national dans le grand désordre de la configuration mondiale actuelle…Il ne suffit pas « d’attendre et voir » , chacun peut (et devrait..) essayer de comprendre les enjeux des futures batailles électorales. C’est le prix à payer pour être en règle avec sa conscience.
Bon courage aux « gens de bonne volonté »..pour améliorer le sort de notre pays !..
Pour rappel, lorsque Éric Zemmour s’est « jeté » dans l’arène politique, il l’a fait en désespoir de cause car nos politiques
de métier le comprenaient mais ne s’engageaient sûrement pas sur la voie du courage politique, trop soucieux de préserver leurs avantages. Eux n’avaient rien à perdre, mais tout à gagner; lui, c’était: rien à gagner, tout à perdre. Soutien de la première heure (adhérent n°2734, adhésion renouvelée pour 2 ans), je lui reste fidèle. Il faut bien le dire,
aujourd’hui qui a vraiment conscience de ce qui se passe dans le pays si ce n’est lui? Pour celles et ceux qui se seront
donné la peine de l’écouter sur C.NEWS, face à Laurence Ferrari, il a clairement que 1/ le RN courrait derrière la gauche
(un de ses députés, et pas des moindres, était favorable au « mariage pour tous » – destruction de la famille voulue par Hollande);
2/ LR n’est plus qu’un astre mort et sert d’appoint à la macronie pour faire passer ses textes. Que nous reste-t-il face
à ça? Macron et sa clique ? Non merci pour une 3ème édition déjà programmée.
3ème édition avec le même ou son clone que peu sauront reconnaître. Il faut persévérer.
Adhérente militante N°64309, adhésion renouvelée pour 2 ans.
Le RN s’imagine-t-il que ses 89 députés lui viennent de ses électeurs, il faudrait tout de même qu’il se rende compte que
beaucoup ont été élus grâce aux voix de tous les souverainistes. De même la présence de Marine Le Pen (qui ne veut surtout pas être Présidente) au deuxième tour, provient de souverainistes qui ont eu peur de voir un second tour Mélenchon/Macron et ont préféré voter pour elle au premier tour.