
Des petites mains jusqu’au sommet, des politiques aux chauffeurs des épouses qui se la pètent (Mme Cazeneuve en a trois !), le pouvoir fait tourner les têtes et garnit souvent les portefeuilles. Alors, quand il vous échappe et qu’il faut retourner à la vie du commun des mortels, la chute est rude. Il y en a, d’ailleurs, qui ne s’en relèvent jamais.
Des petites mains jusqu’au sommet, des conseillers aux présidents de nos « grandes puissances », ils sont quelques-uns, actuellement, sur la bretelle de sortie. En pleine incertitude sur « le jour d’après ».
Commençons par Mme Merkel, que tous voyaient bien partie pour son quatrième mandat. Mais les terroristes qui s’invitent au débat rebattent les cartes et Mutti risque fort de trouver un camion en travers de sa route, les Allemands ne lui pardonnant pas sa gestion de la crise migratoire et sans doute encore moins une traque du terrorisme passablement erratique.
De l’autre côté de l’Atlantique, Obama profite de ses dernières semaines à la Maison-Blanche pour peaufiner son statut de jeune premier. Il va désormais pouvoir vendre à prix d’or toutes les belles idées qu’il n’a jamais concrétisées en huit années de présidence : “Je suis passionné par les questions telles que le changement climatique, la réforme de la justice pénale, les campagnes pour les hausses de salaire et celles pour l’assurance maladie. Je veillerai à mettre [au service de ses clients] toutes les ressources ainsi que toute la crédibilité et la médiatisation qui sont miennes pour les faire émerger. C’est quelque chose que je pense pouvoir faire bien.” Le Figaro écrit qu’il pourrait également obtenir un poste de professeur de droit « dans une des universités noires, les HBCU (initiales pour historically black colleges and universities), comme par exemple l’université Howard, à Washington ». Pas mal, pour quelqu’un qui prétend tellement lutter contre la ségrégation !
Chez nous, c’est moins glorieux, forcément. Certes, on a bien avancé l’idée que Sarkozy, fauché par Fillon sur le chemin du retour, pourrait prendre la direction du PSG, mais ça n’est guère crédible. Quant à François Hollande, qu’on verrait bien sillonner les routes de Corrèze au volant d’une baraque à frites, il continue contre toute attente à nourrir de grandes ambitions. Il paraît qu’il « espère revenir dans le jeu ». Comme quille ou comme boule ? Le Point rapporte, en effet, qu’il confie à ses proches son regret de s’être retiré de la bataille qu’il estime pourtant « gagnable » pour le PS, et insiste lourdement : “Vous aurez remarqué que je n’ai pas annoncé mon retrait de la vie politique.” Son ambition : réaliser la synthèse de la gauche déclarée « irréconciliable » par Manuel Valls et redevenir, comme autrefois, le patron d’un Parti socialiste qu’il a lui-même fait exploser…
Au PS et à lui, alors, cette glorieuse mission : “battre le FN aux législatives et s’installer comme le premier parti d’opposition.”
Bref, du Hollande, quoi !
22 décembre 2016