Dans une tribune publiée par Libération à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale du 21 mars dernier, un collectif de personnalités issues des médias a annoncé le lancement de l’Association des journalistes antiracistes et racisé·e·s (AJAR) « pour s’attaquer au racisme dans le journalisme ». « Nous sommes, par nos histoires, nos origines ethniques, nos couleurs de peau, nos religions, concerné·e·s par le racisme dans la société française, y compris dans les médias », précisent les signataires, usant de leur plus beau langage inclusif. Au total, 170 journalistes – dont le producteur Sébastien Folin ou la « féministe intersectionnelle et décoloniale » Rokhaya Diallo –, le Syndicat national des journalistes (SNJ), le SNJ-CGT, l'Association des journalistes LGBT (AJLGBT) ou Prenons la une affichent leur soutien à cette énième association autoproclamée « antiraciste. »

Un seul mot d’ordre : discrimination positive

« Les rédactions, de gauche comme de droite, restent en grande majorité blanches, notamment aux postes à responsabilités. Il y a urgence à nous y faire une place », croit dénoncer l’association. Derrière cette nouvelle offensive communautariste se cachent deux journalistes d’extrême gauche : Arno Pedram (France 24 et InfoMigrants) et Khedidja Zerouali (Mediapart). Invitée du Média, cette dernière explique vouloir faire pression sur « les RH [pour qu’ils passent] les offres d’emplois pour qu’on puisse les partager à ceux d’entre nous qui n’ont pas encore de postes ». Jusqu'à faire prévaloir les droits victimaires du sang sur le mérite ou les compétences ?


La suite de la tribune est sans appel : « Nous voulons soutenir nos consœurs et confrères discriminé·e·s, exploité·e·s et marginalisé·e·s en école, en recherche d’emploi, en situation de précarité et en rédaction. Inspiré·e·s par les initiatives de l’Association des journalistes LGBTI (AJLGBTI) et de Prenons la une créée par des femmes journalistes, nous nous sommes réuni·e·s afin d’agir ensemble. »

Les membres de l’association dénoncent également une « obsession médiatique islamophobe [qui] frappe régulièrement les musulman·e·s, en particulier les femmes musulmanes portant un foulard ». Et d’ajouter : « Les dynamiques racistes méritent une attention sérieuse et une couverture médiatique exigeante. Cela passe aussi par le recrutement de personnes racisées et pas uniquement celles issues des milieux les plus favorisés. » En d’autres termes : dénoncer l’islamisation de la France et l’islamisme politique revient à de l’islamophobie. Et comme islamophobie = racisme... Manœuvre victimaire classique.

« Sortir de l’entre-soi »

« Dans les rédactions de presse écrite, c’est une catastrophe. Allez dans des rédactions de PQR, PQN, vous allez être atterrés. Y a des rédactions où les seules personnes racisées que l’on croise sont celles qui travaillent à la cantine ou font le ménage », déclare au Média la porte-parole et cofondatrice de l’association Khedidja Zerouali. Dernière cette dénonciation quasi obsessionnelle de l’absence de « racisé·e·s » semble poindre l’inquiétude de voir des « rédactions monochromes, entièrement blanches ». Racisme anti-blanc ? Mais non, voyons ! Simple bienveillance antiraciste…

Interrogée par Le Monde, Pascale Colisson, responsable pédagogique de la formation par ­alternance à l’Institut pratique du journalisme de Dauphine (IPJ)-PSL explique que « pour sortir de l’entre-soi, il faut plus de trans­parence et des critères de recrutement basés sur des compétences dans un vrai processus d’intégration ». Comment ne pas être d'accord ? Mais l’entre-soi, semble-t-il, dérange moins lorsqu’il est de gauche. Comme l’écrivait très justement le philosophe André Perrin, dans Postures médiatiques, « on s’alarme de la droitisation de la société, mais on ne s’est jamais inquiété de sa gauchisation ».

Décidément, les paroles du sociologue Jean Baudrillard à propos de SOS Racisme et de la tartufferie antiraciste n’ont pas pris une ride : « SOS Racisme. SOS Baleines. Ambiguïté : dans un cas, c'est pour dénoncer le racisme ; dans l'autre, c'est pour sauver les baleines. Et si dans le premier cas, c'était aussi un appel subliminal à sauver le racisme, et donc l'enjeu de la lutte antiraciste comme dernier vestige des passions politiques, et donc une espèce virtuellement condamnée » (Jean Baudrillard, Cool Memories, tome 2, Galilée, p. 134).

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22 mars 2023 à 20:00

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18 commentaires

  1. Je n’ai pas fait les comptes des intervenants sur les plateaux de télévision, journalistes ou assimilés (j’en serai incapable car nombre de médias télévisés me sont ignorés) , à priori leur supplique tend à montrer que la représentation ethnique n’est pas équitable , ils (ou elles) parlent de racisme , dans quelle graduation de couleur de peau peut-on évaluer la notion de racisme ? par contre il est un domaine télévisuel où la représentativité ethnique est bien marquée ce sont les spots publicitaires , à l’opposé de ce qui semble avancer ces plaignants , la diversité est bien présente , parfois même sans comme mesure avec le sujet de la réclame , mais là pas de remise en question possible !!!

  2. Je ne savait pas que « les droits victimaires du sang » était un critère d’embauche.
    La compétence, le potentiel, la motivation oui.
    D’ailleurs il faudra définir et expliquer ce qu’est ce charabia gauchisant.
    De plus sur cette planète nous appartenons TOUS à la race humaine.

  3. A ce petit jeu, la Silicone Valley Bank s’est cassée la figure
    Disney à un coup dans l’aile
    Surtout les racise.e.s, continuez jusqu’au fonds du trou

  4. Libé _ et son fameux « esprit » _ est le porte-drapeau de ce libertarisme devenu woke ( plutôt pratique pour ces « faiseurs d’opinions », car paravent justificatif de la stagnation sociale ). Déjà, la ministre dite de « la culture » (animations diverses, souvent à alibi culturel + subventions à certains ) avait dit ce qu’elle pensait quant à certains médias… Nous allons doucement vers une société du contrôle permanent _ et ce, progressivement_ du politiquement convenable. La loi républicaine énonce t-elle le politiquement « correcte » woke ? A moins de créer des lois spéciales pour les journalistes.

  5. Comment avec ce genre de propositions soit-disant antiracistes on promeut le racisme. Ceux qui sont à l’origine de ces « initiatives » ne sont pas aussi bêtes qu’ils paraissent ; ils veulent vraiment promouvoir le racisme ; c’est toujours la même histoire à gauche, le chaos générateur d’une « nouvelle société »…

  6. Il est des termes tant galvaudés que çà fini par être de l’endoctrinement. Si nous l’additionnons au fascisme alors le slogan est complet. Quant on observe l’attribution de racisme à des personnes qui suggèrent que certaines personnes, issus de l’immigration, parfois illégale donc hors la loi, ne sont pas les bien venu, de racistes où encore ceux qui parle d’islamophobie alors nous sommes en droit de se poser la question de ce veux bien dire racisme. Galvauder les mots ne font certainement pas avancer le bouchon.

  7. Et qui empêche les journalistes de droite de monter des organisations antiracistes (il faut conserver le mot et surtout ne pas y rajouter chrétien ou européen) qui seront là pour lutter contre le racisme antiblancs et anti Francais? Mais il faut être aussi hypocrite que no adversaire, et avancer masqué !

    1. Racisme devrait signifier : stigmatiser une « race » ( qui n’existe pas , nous a t-on appris ). Il y a effectivement confusion des mots. Etre français n’est pas une race. Blanc ? On apprenait qu’il existe des peuples ou races océaniques etc Bref, en jouant sur les mots… on peut faire beaucoup de choses. Le travail du journaliste est de distinguer les faîts sans ségréger les personnes. Ah, les minorités veulent en être ? Sur quelle base ?

  8. Tous ces crétins se sont-il poser la question cruciale : Qui va vouloir lire des journaux fait par des incompétents notoires ? Mais c’est vrai qu’il y a les généreuses subventions volées dans la poche des Français.

    1. Déjà que les abonnés à ces journaux ne sont pas légion les inepties journalistiques de ces soi-disant « opprimés » feront fuir le reste des lecteurs.

    1. Je crois que la citation exacte est : « J’adhérerai à SOS racisme quand ils mettront un S à racisme ». Et, sauf erreur, c’est de Pierre Desproges.

  9. Etre « racisé », c’est tenir compte de la « race »*. Donc c’est du racisme. Comment peut-on être « racisé » sans être raciste ? C’est impossible….

    * qui n’existe pas en fait : une différence d’aspect n’est pas une différence de race

    1. « une différence d’aspect n’est pas une différence de race » : simplement une différence génétique qui nous permet physiologiquement à nous adapter dans le milieu où nos ancêtres sont nés, à avoir la nourriture (selon la biodiversité de l’endroit), la physiologie qui va avec, voire l’anatomie qui va avec (des muscles longs permettant de courir pour ne pas être attrapés par des animaux carnivores, sauter, couleur pour se protéger du soleil, etc…..
      Ce qui explique, en théorie, la difficulté physiologique de s’adapter à un environnement différent de celui pour lequel nous avons les gènes (mais la la gêne, hein)
      Les races physiques (anatomiques, physiologiques) existent.
      Ce qui n’a rien à voir avec le quotient intellectuel. Je lis quotidiennement la presse africaine et les discours faits par les dirigeants. Nous avons vraiment de vraies infos et les discours valent mille fois, les pauvres discours de macron et sa bande. Au niveau QI, ils dépassent véritablement leurs collègues occidentaux!

  10. Quand je lis ou entends « un collectif », j’ai le cuir chevelu qui dresse, ce qui pour un chauve relève du miracle.
    Pourquoi ne pas dire « une bande de gauchistes » ?
    Quand des journalistes « gauchistes » se réunissent autour de « l’antiracisme », c’est presque rigolo, eux qui n’ont pas de mots racistes assez forts disponibles dans leur vocabulaire, au point qu’ils en inventent, pour dire tout le mal qu’ils pensent de tous ceux qui osent ne pas partager leurs idées…

  11. Je poserai encore et encore jusqu’à l’épuisement physique et mental si nécessaire, les questions suivantes : dans la tête et dans la bouche de ces personnages, c’est quoi la race ? C’est quoi un racisé ? C’est quoi un raciste ? C’est quoi un antiraciste ?

  12. Si ces gens avaient réellement fait des études de journalisme au lieu de cours d’endoctrinement d’extrême gauche, ils se rendraient compte de ce qu’il y a de grotesque à se plaindre de la discrimination (montrer la différence) en utilisant l’écriture dite « inclusive ».
    J’imagine qu’ils ne voient pas non plus le problème avec l’indigènisme, la discrimination positive, voir le racialisme, cette notion qu’ils semblent apprécier alors qu’elle est en réalité ce qu’ils appellent racisme sans connaître la définition de ce mot.

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