« Quoi qu’il en coûte », nous a-t-on dit

Ce lundi 11 mai 2020 s’ouvrira, en France, le premier jour du monde d’après ; celui de l’hygiénisme cautionné par les experts médicaux, couplé au principe « d’extrême » précaution.
« Sauvez des vies en restant chez soi » est devenu le credo impératif de nos gouvernants depuis deux mois. Quoi qu’il en coûte.

Concrètement, allez voter aux élections municipales du 15 mars, mais restez chez vous ! Continuez à travailler mais restez enfermés à votre domicile. Les masques inutiles mi-mars - et introuvables - sont devenus quasiment obligatoires dans l’espace public, même s’il est toujours difficile de s’en procurer à quelques jours du 11 mai. Ausweis réglementaire pour mettre le nez dehors une heure par jour, menace permanente de survenance d’une deuxième vague forcément cataclysmique, logo « #restez à la maison » incrusté sur l’écran de votre téléviseur, décompte mortifère quotidien des décès, propos menaçants sur vos vacances. Plages, forêts, montagnes interdites au public, alors qu’elles ne présentent pas d’autre risque que celui de la rupture d’égalité entre les Français, face à la séquestration uniformément imposée à tous par l’État. D’un côté, l’image bucolique des promeneurs sur une plage et de l’autre, celle des soignants courageux et épuisés à l’hôpital. Insupportable.

Infantilisante et anxiogène, telle est la parole gouvernementale. À cela s’ajoute l’inextricable confusion quant à l’organisation impossible de l’accueil des élèves dès lundi prochain.

L’école se transforme en une immense garderie nationale proposant un service à la carte à des parents pour le moins désemparés. Pour les plus curieux, je vous invite à parcourir les 54 pages du protocole sanitaire de l’Éducation nationale. C’est tout simplement irréalisable, courtelinesque et kafkaïen. Le bon sens n’est donc pas de la partie, face au risque judiciaire pour les fonctionnaires en charge de cette « mission impossible ». Pourtant, Santé publique France (SPF) fait état, le 24 avril, que la transmission du virus par les enfants est « possible mais n’a pas encore été observée ». SPF affirme que les patients de moins de 18 ans ne représentent que 0,16 % des cas hospitalisés et 0,04 % des décès, soit 9 décès au total à cette date. Autrement dit, une quantité statistique négligeable.

Il est vrai que, depuis le début de cette crise, nos gouvernants s’ingénient à faire tellement peur aux Français qu’il ne faut pas s’étonner qu’ils soient très réservés à renvoyer leurs enfants sur les bancs de l’école.

En quelques semaines, le deuxième front, économique et social, a déjà bouleversé certaines de nos certitudes : mondialisation, consumérisme, course effrénée au profit, etc. Comme avec la crise financière de 2008, beaucoup dessinent déjà « le monde d’après », manière à peine déguisée de promouvoir leurs idéaux. Hidalgo qui rêve de faire de Paris le Pékin des années soixante inondé de vélos, le collectif des collapsologues et autres apôtres de la décroissance, les écolos qui invoquent la destruction des écosystèmes, les artistes et les « people » qui y vont de leurs tribunes à deux balles.

En attendant ce « nouveau monde », les milliards d’euros d’aide financière volent, valsent et tourbillonnent à qui mieux mieux pour tenter de sauver l’économie française de son effondrement dans les mois à venir. Certains économistes évoquent déjà la somme astronomique de 150 à 200 milliards d’euros. Qui paiera l’addition ? Notre Président à la pensée si complexe répondait déjà, le 6 avril 2018, à une aide-soignante du CHU de Rouen : « Il n’y a pas d’argent magique. […] c’est vos enfants qui paient quand ce n’est pas vous ! »

« Quoi qu’il en coûte », répétait-il, le 12 mars 2020, tel un mantra sauveur.

Une certitude, malgré tout : le Covid-19 tue en majorité nos vieux aujourd’hui et surendette leurs enfants et leurs petits-enfants pour demain.

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Bertrand Renault
Courtier en assurances

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