Propagande ad nauseam : pourquoi il faut résister jusqu’au bout
Cette fin de campagne est suffocante, avec un niveau d’embrigadement des esprits totalement inédit en démocratie. Les télévisions, radios, presse et même les quotidiens pour enfants nous dépeignent un duel manichéen entre le héros Macron et le diable Le Pen. Même FIP, radio habituellement consacrée aux musiques sédatives, passe des chansons anti-FN. Cette propagande fonctionne. Les Russes ont pleuré à chaudes larmes la mort de Staline. En France, les gens de droite, les patriotes, les chrétiens, les petits salariés du privé, tous ces dindons de la farce médiatique voteront dimanche en masse pour l’élu du système. Le temps des regrets viendra plus tard.
D’où viennent ces moyens colossaux de communication ? Macron est issu de la copulation de deux forces supérieures : le monstre étatique français et le macro-capitalisme. Ces deux mastodontes ont mutuellement besoin l’une de l’autre pour survivre. L’État, pour se financer et pour faire marcher ce qui reste de l’économie. Le macro-capitalisme profite d’avantages concédés par l’État : taux d’imposition très bas par rapport aux PME, concessions diverses comme les autoroutes ou les réseaux de communication, chantiers publics (Bouygues) ou aides pour les ventes d’armes (Dassault). L’État est à lui seul un oligopole de la communication avec des milliards de budget de des dizaines de radios et télés. Le macro-capitalisme français possède tous les médias privés. Le système est verrouillé de l’intérieur. La présidentielle ressemble à un combat de boxe truqué dont les résultats étaient connus d’avance.
Une fois Fillon éliminé, Marine Le Pen a fait les frais d’un massacre médiatique sans précédent. Tout y est passé. Dénigrements outranciers en allant jusqu’à l’insulte et les attaques personnelles (Dupont-Aignan traité de prostitué par un artiste subventionné, lui-même vendant ses charmes au système). Fausse information semant le doute, notamment sur la stratégie du FN liée à l’euro. Logique de peur. Le Pen dépassera à peine les 30 % mais les médias agitent le spectre du retour des nazis. Rien n’est joué, nous dit-on. Il faut se mobiliser. Le système ne se contente pas de gagner, il veut une apparence de légitimité.
Dimanche soir, ce sera la teuf chez les adeptes de Macron. Champagne et petits fours pour tous. La déception qui suivra l’élection sera à la hauteur de la propagande. Massive. Macron est un produit survendu. Sa marge de manœuvre est étroite comme un rail de coke, entre un service public qui ne souhaite pas changer, des syndicats protestataires et l’émergence de communautarismes vindicatifs.
Chez les gens de droite, la gueule de bois sera terrible. Cocus lors du premier tour, ils le seront lors du deuxième. Un tel acharnement confine au vice. Le troisième tour risque d’être un gigantesque chaos. Le pays étant irréformable, les risques de guerre civile seront alors au plus haut. RIP, la France. Souhaitons au moins un bon moment de fun dimanche soir. Profitons-en.
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