Ces derniers jours le soleil est enfin revenu sur la partie ouest de la France qui souffrait, depuis le début de l'été, d'une météo peu clémente dont les effets sur le moral venaient s'ajouter à ceux de l'apparition de nombreux cas de contamination dus au variant Delta. Bien que le nombre de malades n'ait que peu augmenté tout comme celui des décès, les préfets du littoral ont imposé de nouvelles normes restrictives qui ont incité les Français à tourner leur regard vers les pays en avance sur nous en matière de vaccination, comme Israël, afin d'essayer d’y trouver quelques signes d'espoir. Hélas, la presse nous informe que les Israéliens envisagent un nouveau confinement si la situation ne s'améliore pas rapidement afin d'éviter l'effondrement de leur système de santé.

Dans l'État hébreu comme en France, on cherche à adapter l'épidémie aux possibilités de soins, et non l'inverse. Il y a encore quelques semaines, Israël était présenté comme un modèle du genre en matière de vaccination, mais malgré un pourcentage de vaccinés plus important qu'en France, le pays n'échappe pas à la progression du variant Delta et le pourcentage des vaccinés parmi les malades hospitalisés est important, contrairement à la France. Il est logique que ce pourcentage soit plus élevé qu'en France, car la population vaccinée est nettement plus importante que celle des non-vaccinés, cette dissymétrie se retrouve donc dans les cas hospitalisés, mais pose aussi le problème de l’efficacité du vaccin.

Le professeur Cohen, immunologiste israélien, dans un article diffusé par la Revue médicale Medscape, estime que l'immunité acquise après vaccination perd de son efficacité au-delà de 6 mois. Les vaccins utilisés en Israël sont, pour la plupart, des vaccins Pfizer. Qu’en est-il pour les autres (AstraZeneca, Moderna, Janssen) ? Pour l’instant, nous n’en savons rien.

N'ayant pas d'autre réponse à proposer à la population, les autorités israéliennes préconisent une troisième dose et, si besoin, un nouvel enfermement afin de ne pas surcharger les possibilités hospitalières. C'est sûrement la voie que choisiront les autorités françaises si le nombre de malades augmente : couvre-feu, confinement et 3e dose dans quelques mois. En attendant, on poursuit les vaccinations massives, car on a déjà pu juger de l'efficacité très relative des confinement successifs et des couvre-feux sur la progression de l'épidémie. À moins d'un confinement total (aucune sortie possible), la méthode n'a pas vraiment fait ses preuves, et que les pays aient imposé le confinement ou non, les courbes de morbidité se ressemblent. Mais apparemment, les autorités n'envisagent pas d'autre possibilité, tout comme elles éviteront sans doute de recommander aux patients de contacter leur médecin traitant dont les soins pourraient éviter bien des hospitalisations, à condition d'être débutés assez tôt.

La vaccination devrait pouvoir entraîner une immunité collective à terme, mais ce virus possède des capacités adaptatives que nous ignorions qui modifient les prévisions. Quelles que soient l'évolution de l'épidémie et les mesures prises, il faut garder en mémoire que cette maladie, pour l'instant, n'entraîne « que » un peu moins de 1 % de décès, et garder la tête froide face à des chiffres, tels qu'ils sont présentés dans les médias, qui ne peuvent qu'effrayer la population. Et, comme aurait déclaré le ministre des Finances israélien, il y a quelques jours : « Le coronavirus sera là pendant de nombreuses années, il y aura de nombreux autres variants et nous devons apprendre à vivre avec. » Il est, hélas, sans doute dans le vrai.

 

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/08/2021 à 8:01.

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12 août 2021 à 15:26

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