[Point de vue] Vaincre ou mourir : des critiques enférocées à gauche pour taire la tragédie vendéenne

Vaincre ou mourir

Le lancement du film Vaincre ou mourir consacré au chevalier de Charette et aux guerres de Vendée a déchaîné la fureur vengeresse de la critique de gauche. Rien qui ne puisse surprendre, car ces spécialistes du travestissement historique et du révisionnisme marxiste-léniniste ne pouvaient tolérer que l’on montre au grand public ce que fut la réalité de la Révolution française à partir de l’instauration de la tyrannie jacobine. En guise d’inauguration, la République première du nom encouragea les massacres de septembre (2 au 7 septembre 1792) où femmes, enfants, religieux et détenus furent dépecés avec sauvagerie. Il fallait frapper de terreur ceux qui auraient eu des velléités de s’opposer au nouveau régime issu du renversement de l’ordre constitutionnel. La Terreur « légale » allait bientôt suivre.

Pour la critique de gauche, venue du Monde en passant par Libération, Première ou Télérama, le mot d’ordre est à la démolition. Les arguments cinématographiques cachent mal le combat idéologique. Libération ironise sur les « méchants républicains » et les « bons royalistes ». Mais en effet, lorsque les républicains exterminent deux cent mille personnes en quelques mois (hommes, femmes, enfants et vieillards), il est permis de considérer qu’ils ont été très « méchants ». Dans mon propre village de Vendée, une des colonnes infernales massacra 102 personnes. Un révolutionnaire qui tenait un cahier précis des horreurs a noté : « La fusillade d’Apremont a ôté la vie à soixante-quinze hommes et vingt-sept femmes, en tout cent deux » et d’ajouter que, parmi les femmes, se trouvaient « trois jeunes filles très jolies et plusieurs femmes enceintes. Elles ont toutes été fusillées sans réserve. » Oui, M. Quinio, c’est en effet assez « méchant » et ceci s’est reproduit dans toute la Vendée.

Pourquoi tant de fureur ? Tout simplement parce que la Révolution est le mythe fondateur de la République. Clemenceau, en affirmant que « la révolution est un bloc », n’a pas rendu service à la cause car il rendit indissociables les espoirs du début de la Révolution et les ignominies jacobines, comme s'il eût été impossible d’avoir les uns sans les autres. Ce que l’Histoire de bien de nos pays voisins dément. La dictature jacobine fut bien le premier exemple de totalitarisme moderne : un clan qui investit les rouages de l’État et se substitue à lui, la suppression de toutes les libertés élémentaires, les persécutions religieuses, les guerres de conquête idéologique et territoriale, les crimes de masse légalisés, le changement de noms des communes, les discours fleuves plein d’enflure, la propagande et jusqu’au terme « citoyen » qui annonce le camarade du XXe siècle.

Les faits sont connus, indubitables : les massacres sur des populations désarmées, voulus, planifiés et légalisés. La confrontation des décrets adoptés, des ordres écrits donnés, des correspondances échangées doit être rapprochée de la jurisprudence du tribunal de Nuremberg, des horreurs de l’ex-Yougoslavie, du Rwanda ou encore du Cambodge. La conclusion est sans appel : la Première République a été coupable de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide. Le diplomate et juriste Jacques Villemain l’a clairement démontré (Génocide en Vendée 1793-1794 CERF).

Voilà qui écorne la fable officielle de la République apportant la liberté au monde. C’est donc intolérable pour la gauche, d’autant que la révolution jacobine a été l’inspiratrice de la révolution bolchevique. En 1918, Lénine n’avait-il pas fait adopter par le conseil des commissaires du peuple le décret sur la Terreur rouge, dont Trotski fut un exécuteur zélé. Et l’on peut affirmer que la division Das Reich aurait pu prendre pour exemple les colonnes infernales qui ont multiplié les « Oradour-sur-Glane » à travers toute la Vendée. Elles se sont distinguées, de façon sinistrement emblématique, aux Lucs-sur-Boulogne où furent massacrées 564 personnes, dont 127 enfants de moins de 10 ans (février 1794). Depuis les jacobins, le totalitarisme a pris plusieurs formes, marxiste-léniniste ou national-socialiste. Frères ennemis qui se firent la guerre mais qui commirent des ignominies similaires et méprisèrent la vie humaine avec la même cruauté et le même cynisme. Si bien des politiciens, des intellectuels et des artistes se sont aveuglés par idéologie sur cette réalité, un homme, chef spirituel et chef du plus petit État du monde, lui, ne s’est pas laissé abuser : Pie XI qui, à huit jours d’intervalle en mars 1937, a condamné successivement le nazisme (encyclique Mit brennender Sorge) et le communisme (encyclique Divini redemptoris). Rare lucidité d’un homme qui « incarnait la résistance des droits les plus sacrés des hommes aux assauts furieux de l’absolutisme totalitaire » (René Pinon, Revue des deux mondes, mars 1939).

La République française qui aime faire repentance et qui, depuis 1990, a fait du négationnisme des crimes contre l’humanité un délit passible de poursuites serait bien inspirée, pour ce qui concerne la Vendée, de s’appliquer à elle-même sa propre législation.

Stéphane Buffetaut
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

47 commentaires

  1. J’apprécie ces documentaires qui évoquent des faits historiques. Je déteste ceux qui les utilisent pour reécrire l’histoire. C’est la bouteille à encre c’est à dire sans fin et sans finesse.

  2. Habitant les sables d’olonne, j’affirme que les ravages Jacobins ne sont pas terminés puisqu’on veut nous enlever la statue de Saint Michel situé place Saint Michel, devant l’Eglise du même nom.

  3. « Les discours fleuves plein d’enflure …  » : Je ne sais pas pourquoi, mais cela me fait irrésistiblement penser à Mélenchon …

  4. Il ne faut pas confondre la République avec la Terreur qui en est un dérive criminelle. On ne confond pas non plus la France avec le génocide occitan (XIIIe siècle). Plus récemment on ne confondra pas les communistes avec les  »communazis » qui de 1939 à 1941 on déserté (Thorez), trahi, saboté, collaboré (Marchais) sur ordre de Moscou dans la ligne du pacte Hitler/Staline. Des milliers de communistes avaient alors quitté le PC. Et Sartre après avoir flirté avec l’occupant nazi était devenu fervent de Staline, Mao, Ho Chi Minh, Ben Bella, Pol Pot… L’extrême gauche déteste qu’on lui rappelle ses complicités avec les criminels politiques.
    Oui il y a bien eu une politique génocidaire en Vendée mais ce n’est pas une raison pour rejeter la République ; pas plus que le génocide occitan (1 million de morts), ne l’est pour réclamer l’indépendance du sud

  5. Un film sur la St Barthélémy susciterait-il la foudre de la gauche ? Certainement pas, elle ne se sentirait pas concernée ! pourtant des massacres il y en a eut de tous temps. On sait faire repentance sur bien des sujets, l’esclavage, la colonisation, etc alors pourquoi ne pas reconnaître que la guerre de Vendée au même titre que la terreur qui suivit fut un crime contre l’humanité ? je pense que les vendéens auraient les mêmes droits à la repentance (ce qu’ils ne demandent pas, je crois), et ce n’est pas un crime que de faire un film sur leur histoire, juste un geste pour que tous ces morts ne tombent à jamais dans l’oubli, et rendre hommage à la bravoure, BRAVOURE ? Un mot désuet qui ne signifiera bientôt plus rien.

  6. 1. Avez-vous vu le film ?
    2. Tatata avec les médias gauchistes, Le Figaro ou Ouest-France disent aussi que c’est raté
    3. Avez-vous voté les 200 000 euros de subvention de la région Vendée? Ceci pourrait expliquer cela.
    4. Ce n’est pas parce que le sujet vous tient à cœur que le film est bon. Il y a eu un très mauvais biopic de Simone Veil cette année et pourtant le sujet était bon.
    5. Comprenez que les critiques s’attachent aussi à la réalisation, le montage, le jeu d’acteur. Sinon autant écrire un livre.

  7. Il faut absolument aller voir ce beau film avant mercredi prochain de peur de le voir disparaître des trop rares salles qui le projettent.

  8. Très bel article qui remet les pendules de la République à l’heure. J approuve chaque mot. Il serait temps que la France reconnaisse ses crimes perpetrés au nom de la….liberté, égalité et fraternité. Une devise qui ne colle poas vraiment à ce que la sanguinaire république de la fin du 18ème siècle a fait vivre aux Français.

  9. Cette république est prete a se mettre a plat ventre devant les africains ou les algériens pour s´accuser et se repentir de tous les crimes possibles et immaginables mais jamais elle ne reconnaitra le génocide vendéen perpétré contre son propre peuple..
    Les « colonnes infernales » de Turreau qui avaient ordre de tout bruler, villages, fermes, récoltes et de tout tuer, hommes femmes, enfants, bétail sur leur passage, ont fait de la Vendée une terre dévastée dans les années 1793 a 1797 et pour longtemps.
    Mais jamais aucune repentance officielle …

    • Tout à fait d’accord avec vous !
      Macron, au nom de la France, nous rend coupables de crimes contre l’humanité en Afrique alors que nous avons sauvé des centaines de milliers de personnes de la maladie en vaccinant et soignant.

  10. Nos « républicains » purs et durs ont du mal avec la vérité et surtout celle qui concerne les fameuses  » valeurs républicaines » qui sont manipulées à bon escient quand il s’agit de faire barrage à leurs concurrents (ou barricade, une spécialité de ces toujours révolutionnaires). Nier l’évidence de certains faits historiques gênants ne les dérangent pas, habitués à tout imposer par la violence de la pensée totalitaire et la complicité des médias dominants. On peut le constater tous les jours. Et si les plus violents, ouvertement admirateurs de Robespierre en avaient un jour le pouvoir, il est à craindre qu’ils puissent s’inspirer de leurs prédécesseurs sans état d’âme.

  11. il n’est pas étonnant que la gauche soit par contre si complaisante avec l’islamisme où l’on retrouve les mêmes tendances totalitaires

  12. Moi qui aime les belles reconstitutions historiques, j’ai été servi ! Laissons ces minables déverser leur bile. Comme pour la lettre des généraux, plus ils vitupèreront, plus ils donneront d’écho à ce grand spectacle.

  13. Et c’est pour ces raisons que la mérule gauchiste a réussi à répendre sa propagande. Les commissaires politiques qui peuplent notre nation et particulièrement la médiasphère sont en veille constante et réagissent unanimement et tres rapidement.

  14. Et pendant ce temps, Turreau des colonnes infernales, le meilleur ami de Washington, a toujours son nom inscrit sur l’arc de triomphe avec les gloires militaires nationales !!!

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