Un article du Canard Enchaîné en date du 25 janvier 2023 nous renseigne sur le rapport commandé par le ministère de l’Économie, des finances et de la relance en février 2021 au sujet du « modèle économique des sociétés concessionnaires d’autoroutes (CSA) ». On y apprend notamment les profits colossaux empochés par les concessionnaires de routiers, au point de préconiser la réduction des tarifs de 60 % sur près des deux tiers du réseau.

Ce rapport confidentiel, rédigé conjointement par l’Inspection générale des finances (IGF) et par le service d’inspection du ministère de l’Écologie, a tout bonnement été enterré par , sans doute mal à l’aise avec le diagnostic : les gestionnaires des deux plus importants réseaux routiers connaissent « une rentabilité très supérieure à l’attendu » de près de 12 %.

Ce constat illustre l’échec cuisant de la privatisation des autoroutes mise en place en 2006 par Dominique de Villepin et son directeur de cabinet Bruno Le Maire. Ainsi, depuis 2006, la hausse des a presque toujours été supérieure à l'inflation, alors que les dividendes des actionnaires sont en augmentation constante. Dans le même temps, à l’heure où le pouvoir d’achat des Français est en chute libre, la moyenne des tarifs des autoroutiers va, elle, bondir de 4,75 % à partir du 1er février. Un coup de massue supplémentaire pour les automobilistes au profit des intérêts privés et une honte pour un ministre qui prétendait ignorer ce qu’est un « superprofit » en août dernier, mais qui a pourtant caché ce rapport de manière délibérée.

En clair, alors qu’un rapport recommande à Bercy de s’impliquer davantage dans les négociations liées aux concessions (qui perçoivent près de 11 milliards d’euros par an de péages), celui-ci préfère ignorer cet avis et laisser les sociétés d’autoroutes se gaver en vidant le portefeuille des millions d’usagers de la route. Comme l’a proposé Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle, il est urgent de renationaliser les autoroutes et de cesser la spoliation des Français. Cela permettrait en outre de faire baisser de 10 à 15 % le prix des péages et de livrer un milliard et demi d’euros par an au budget de l’État afin de mettre en œuvre des politiques concrètes de réaménagement du territoire.

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27 janvier 2023

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32 commentaires

  1. Erreur d’analyse de M. Odoul : les autoroutes n’ont pas été privatisées et livrées à la concurrence : elles ont été vendues à prix d’ami à des proches du pouvoir pour constituer un ologopole. Cf. Alain Minc président de la société Rhin-Rhône. Un exemple de plus de la corruption de l’état.

  2. Encore une de ces bonnes choses dont nous avions hérité de la droite avec Monsieur de Villepin et son directeur de cabinet Monsieur Le Maire et que ce Monsieur Odoul veut encore révolutionner. Mais où allons-nous, où allons-nous ? Tout fout le camp !

  3. Les autoroutes ont été financées par les Français. Toutefois, comment expliquer que lorsqu’elles sont dans les mains du privé, elles rapportent, mais seraient en déficit dans le cas contraire. Français, on se moque de vous depuis des années et vous semblez aimer cela. Oui, il faut que les autoroutes retournent dans le domaine public et que le péage ne permette que d’améliorer et entretenir l’ensemble du réseau routier.

  4. Combien d’élus sont actionnaires dans ces compagnies, j’imagine aisément que des ministres et Emmanuel Macron lui-même ont des intérêts financiers dans ces affaires ,pendant ce temps en Allemagne les autoroutes sont gratuites tout comme aux Etats-Unis !
    Quel est le pays le plus capitaliste en Occident ?
    Votez RN !

  5. Il me semble qu’il faut rendre à César ce qui lui appartient, or en l’occurrence la nationalisation des autoroutes à été préconnisée par NDA bien avant que Marine Le Pen s’en empare, comme bien d’autres sujets d’ailleurs.
    Pourra t on un jour m’expliquer pour quelles raison cet homme intègre, plein de bon sens, et pensant FRANCE et FRANCAIS avant sa personne est dénigré à ce point même par ceux disant les mêmes choses que lui.

  6. En tant que directeur de cabinet : Bruno Lemaire était nul. Alors en tant que ministre : ce n’est pas mieux !

  7. c’est simple, ma règle de base est : Dès que je le peux, je privilégié les nationales .
    1) En plaine, ça ne vaut parfois plus le coup de prendre l’autoroute. Que gagne t’on avec ? Tout au plus 10 minutes en moins. Alors le calcul est vite fait et mon choix se porte sur les routes .
    2) En montagne par contre, le choix est plus ardu car l’autoroute permet un gain important en temps de trajet et donc je vais rester sur l’autoroute. Mais pas forcément tout le trajet, car l’on peut jouer sur le fait de sortir et de rentrer ce qui diminue le coût . Un truc simple qui permet de gagner quelques euros : Quitter l’autoroute et re-rentrer quelques Km plus loin peut vous faire économiser 2 à 3 euros à chaque fois, pour une perte de temps minime

  8. Je m’approprierais volontiers la formule « plus libéral que moi, tu meurs ». Mais en l’occurrence, je suppose que les investissements réalisés par les sociétés concessionnaires de l’exploitation des autoroutes sont, pour la plupart, amortis depuis longtemps. Je comprends que l’on ne les exproprie pas, mais j’adhère complètement à la double idée (1) selon laquelle les utilisateurs doivent être les payeurs (je fais partie des utilisateurs particuliers à qui cela coûte cher), et (2) selon laquelle les utilisateurs ne sont supposés enrichir ni les actionnaires des concessionnaires (au-delà d’un taux de rétribution « standard » des placements sans risque), ni l’Etat et ses contribuables. D’accord pour payer ce que cela coûte, tout ce que cela coûte, mais rien que ce que cela coûte.

  9. Ce n’est pas à l’état ( le gouvernement ) de vendre le bien des français. Les autoroutes appartiennent au peuple et à personne d’autre et encore moins à une société.

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