Pendant la pandémie, les assureurs engrangent les bénéfices et ouvrent le parapluie
Baisse de 80 % des accidents de la route depuis le confinement, baisse conséquente des accidents du travail, accidents corporels de tous types, chute de la délinquance, des vols de voitures et actes de vandalisme : les risques liés à l'activité ont fondu à due proportion desdites activités. Du tout bénef pour les compagnies d'assurance : baisse des indemnisations, poursuite des prélèvements, voilà un secteur qui a grandement profité de la crise pandémique. Mais qui se refuse, dans sa grande majorité, à indemniser la perte d'exploitation des entreprises.
En effet, selon la plupart des compagnies, le confinement lié au Covid-19 est un risque non pas individualisé, ni lié à une catastrophe localisée, mais un risque de nature systémique, impossible à couvrir dans son ensemble. Et on comprend, en effet, que les assureurs n'aient pas les reins assez solides pour couvrir les 24 milliards de pertes déjà accumulées par la seule filière cafés-hôtels-restaurants, par exemple, sans même parler du reste. Sauf qu'entre assumer seule tous les dégâts d'une décision unilatérale du gouvernement, décision extrême liée à ses manquements en termes de matériel sanitaire de base, et ne pas bouger d'un iota, il y a une marge...
On doit pousser la filière assurance à s'engager raisonnablement pour contribuer au redressement national : nul ne peut s'enrichir éhontément sur le malheur de la nation. D'ores et déjà, les groupes Crédit mutuel-CIC et Covéa (MAAF-MMA-GMF) ont annoncé qu'elles couvriraient partiellement les pertes d'exploitation pour faire face à l'urgence de leurs clients : ils viennent de décider spontanément de mettre chacun une somme d'environ 200 millions d'euros pour venir au secours de leurs clients TPE-PME, particulièrement dans les secteurs liés au tourisme. Cette décision relève du bon sens, car on ne peut profiter à l'outrance du marasme général sans conséquence : la faillite de la clientèle sera, demain, la faillite de l'assurance. On a grincé des dents dans le monde de l'assurance, depuis cette brèche ouverte par ces deux compagnies : il est évident que ces initiatives ont aussi une arrière-pensée publicitaire, et obligeront les autres à sortir de leur déni égoïste, faute de passer pour des profiteurs sans scrupule.
Mais dans tout cela, une question se pose : que fait le gouvernement ? Ce gouvernement qui se mêle de tout, inflige des amendes à la population pour des queues de cerise, qui intervient pour évacuer les quelques fidèles qui fréquentent les lieux de culte ou le canal Saint-Martin même après le déconfinement, n'a pas songé à convoquer une table ronde pour évaluer les profits d'aubaine réalisés par les compagnies depuis le mois de mars et les inciter à en affecter une part au secours des PME ? On parviendrait ainsi à limiter les dégâts de la crise, sans mettre en danger le secteur des assurances.
Mais le gouvernement a sûrement bien mieux à faire en ce moment, à commencer par le contrôle des internautes, évoqué récemment devant l'Assemblée nationale par Mme Avia...
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