Pédophilie et jeunes années… l’effet boomerang !

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L’Afrique du Nord fut, dit-on, pour André Gide, la « patrie idéale » : celle où il pouvait sans limites assouvir désirs et fantasmes, trop contraints dans le cadre moraliste sévère de la bourgeoisie protestante et parisienne des années 1900.

Son voyage « initiatique », aux côtés du peintre Paul Albert Laurens, en 1893-1894, le conduira à Sousse, en Tunisie, où il commettra le plaisir pédérastique, au sens étymologique, avec un jeune garçon, Ali : plus clairement, Gide était pédophile ! Confirmé et revendiqué !

Avec la déferlante #MeToo, celui qui fut adulé des bien-pensants de la gauche politico-intellectuelle sera-t-il frappé au nouveau pilon moralisateur après avoir jadis – en 1952 – été mis à l’index ? Car ce sont ses petits-enfants libertins qui sont aujourd’hui plus que montrés du doigt !

Faudra-t-il, alors, au bout du bout de cette inquisition, retoucher encore la photo officielle de notre César-Macron, comme à la grande époque stalinienne, pour faire disparaître du bureau élyséen Les Nourritures terrestres, son livre de chevet ?

Sanction pragmatique contre un vieillard libidineux : la rancunière Spingora, « tombeuse » de Gabriel Matzneff, a surfé sur la vague. Son Consentement s’est bien vendu – 75.000 exemplaires en janvier –, soit un joli pactole, même à faible intéressement ! Elle aurait pu laver son linge sale en famille – restons polis –, mais le bénéfice eût été moindre. Peu digne, mais efficace. Psychanalyse remboursée.

Effet domino, l’affaire Spingora a produit l’affaire Girard, accusé de trop de complaisances à l’égard de Matzneff, tout soudain honni et exclu du sérail germanopratin. Sa justification-réflexe a été maladroite. Sur Europe 1, le 22 juillet, l’adjoint à la Culture d’Hidalgo rejetait la responsabilité des amours spingoriennes sur la mère de l’innocente pervertie « à l’insu de son plein gré », pourrait-on dire sportivement, arguant de « la responsabilité des parents ». Il n’en fallait pas plus pour que les néo-féministes y décèlent une complicité machiste ; il a dû démissionner le 23. Trop de pression !

Girard, comble de l’ironie, s’est vu démoli par la part féminine du lobby hargneux qu’il a toujours armé. On sait maintenant qu’on devra séparer les lesbiennes des gays, bisexuels et transgenres : L n’est plus GBT, du moins au sein du conseil municipal de Paris, depuis les déclarations gratuites et sectaires de l’élue rouge-vert Coffin.

Mais les Érinnyes s’acharnent sur son crâne. Le voici lui-même accusé d’abus sexuel, dans les colonnes du New York Times, par un certain Aniss Hmaïd, Tunisien de 46 ans, qui aurait été entraîné par Christophe Girard, dès leur rencontre en Tunisie, quand il avait 15 ans, dans une relation abusive de près de dix ans, qui lui aurait laissé « des blessures psychologiques durables ». Girard a beau dénoncer des propos « sans fondement » (sic), il y aura des séquelles.

Aniss Hmaïd espère-t-il, à son tour, le pactole ? Qu’il se mette au roman. Mais qu’il médite, avant, cette sentence des Nourritures : « Ne désire jamais, Nathanaël, regoûter les eaux du passé. Nathanaël, ne cherche pas, dans l'avenir, à retrouver jamais le passé. »

Enfin, puisque nous parlions d’Afrique, nous barbotons, dans tout ceci, dans le marigot où se débattent les héritiers du système gidien et les parvenus boboïsés de la capitale. Le peuple – même s’il n’est un corps parfait, exempt des vices de « l’élite » –, a, je crois, d’autres soucis immédiats et d’autres attentes futures.

Qu’il me pardonne donc cette chronique d’un entre-soi parisien.

Pierre Arette
Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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