Les oublis révélateurs de Macron

Dans le discours présidentiel en hommage à Johnny Hallyday, un oubli m’a frappé. Le Président a présenté l’artiste comme "un chanteur de rock et de blues". Johnny a certes chanté "La musique que j’aime", titre fortement teinté de blues, mais le Président a purement et simplement gommé les chansons françaises comme "Oh Marie", "Que je t’aime" et tant d’autres… Oublis ?

Je relève dans sa pensée d’autres oublis inquiétants. Souvenez-vous, cher lecteur, pendant la campagne présidentielle, il nous avait révélé "Moi, l’art français, je ne l’ai jamais vu !" Pour un ancien étudiant des classes préparatoires littéraires, il y a seulement vingt ans, voilà qui était étrange. Car, enfin, après être passé en khâgne, ne plus se souvenir de l’art dramatique de Corneille ou Racine, de l’art poétique de Ronsard, Vigny ou Hugo, des musiciens du Grand Siècle ou de Berlioz, ou bien des œuvres de Rodin, cela me laisse « penseur », justement…

J’avais déjà proposé, en son temps, au Président de le conseiller en permanence sur l’Histoire et la géopolitique , à des conditions avantageuses : celles du coiffeur de Hollande. Une broutille, c’est l’État qui paye, aurait dit l’ineffable "Moi Président". Une telle offre promotionnelle aurait dû faire tilt dans l’esprit d’un banquier ! Pas de réponse.

Mais figurez-vous, cher lecteur, que j’ai d’autres cordes à mon arc. Les oublis du Président m’inquiètent. Je vais donc lui proposer, aux mêmes conditions avantageuses que les précédentes, un suivi diététique permanent afin de prévenir la formation des plaques amyloïdes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Un régime cétogène s’impose.

Ceci de sorte qu’il n’oublie pas trop tôt la France et les Français qui l’ont élu.
De sorte qu’il n’aille pas conter en Algérie que l’art roman poitevin doit tout à l’art mauresque hispanique. De sorte qu’il n’oublie jamais plus que la Guyane est bien solidement ancrée en Amérique du Sud.

Car, pour l’heure, je constate que ce n’est pas seulement l’art français qu’il perd de vue. J’ai peur que ce soit tout ce qui est français.

Daniel Rondeau rappelait, lors des obsèques, que Johnny, lui, disait : "Je suis français, Paris est ma ville, je suis catholique et je mourrai catholique." Lui se souvenait.

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