« On essaye d’inventer le racisme pour mobiliser les électeurs avant les législatives »

Charles de Meyer dénonce l'exploitation politique, par des médias et des associations communautaristes, de la simple vérification de l'identité d'une électrice portant un foulard lors du second tour. Deux jours plus tard, elle a porté plainte. Or, le président du bureau de vote n'a fait que respecter le Code électoral.

Une électrice d'Orange a annoncé qu'elle allait porter plainte après avoir été obligée de retirer son voile lors du second tour des élections présidentielles.Que s'est-il passé dans le bureau de vote ?

Le président du bureau de vote, c'est-à-dire un adjoint à la sécurité du maire d'Orange, a considéré qu'il n'y avait pas une correspondance évidente entre la photo qui était sur la carte d'identité d'une électrice qui était non voilée et le visage totalement apparent sur cette photographie, et la manière dont elle s'est présentée au bureau de vote.
Il a donc jugé, et c'est son discernement, que la ressemblance n'était pas évidente, et qu'à partir de ce moment-là, il devait lui demander d'avoir le visage plus visible.
Cela relève de sa fonction, de son devoir. Autrement, il ne peut pas accepter le vote.
On peut apprécier ou non le fait que c'était une prudence excessive, mais c'est au droit électoral d'en juger, pas autre chose.

Par ailleurs, une circulaire de janvier dernier précise qu'il est possible de voter avec un foulard. Elle précise, elle, qu'elle n'était pas en voile intégral mais avait simplement un foulard sur la tête.
Est-ce que ce n'est pas ajouter de l'huile sur le feu en période électorale ?

On réfute complètement cette question.
Évidemment, je ne réponds pas en tant que député qui aurait un point de vue sur la question. Mais là, en l'occurrence, il ne s'agit pas du tout d'une provocation au sujet de cette loi, il s'agit d'un discernement au moment d'un vote.
On ne voit pas pourquoi l'électeur lambda devrait accepter qu'on lui demande de retirer sa casquette, des lunettes de soleil, ou n'importe quel accessoire comme ça s'est produit dans ce bureau de vote et qu'ici, au motif qu'il s'agit d'un foulard et qu'il serait mis de telle manière, ce serait différent.

Considérer qu'il y a une présomption de culpabilité parce qu'il s'agit d'un monsieur de quatre-vingts ans qui est adjoint à la sécurité à la mairie d'Orange serait une sorte de discrimination à l'envers.

J'ai vu moi-même l'adjoint à la sécurité dont nous parlons le dimanche soir au moment où La Provence avait opportunément tenté de commencer à faire circuler cette histoire. Il ne savait pas comment agir. Pour lui, c'était un non-sujet.

On voit d'ailleurs que vos confrères ont bien fait leur travail puisque la plaignante est interrogée sur la place de la mairie, au soleil, de face, et que lui-même est interrogé au-dessus de son bureau, en bas, etc.

Il y a une sorte d'arrière-pensée de discrimination inversée, comme cela se fait dans d'autres journaux, qui me paraît vraiment mal appropriée et qui jette de l'huile sur le feu, avec une présomption de culpabilité.

J'ajoute que comme vous le savez il y a une forte communauté musulmane à Orange et que si réellement les présidents des bureaux de vote avaient eu comme consignes d'interdire, ou d'empêcher, ou de contraindre, ou de discriminer le vote des personnes portant un foulard, il y aurait eu largement cinquante, soixante ou soixante-dix exemples qui seraient dans la presse aujourd'hui. Je ne les vois pas. De ce que nous savons de cette affaire, la dame dont nous parlons a accepté de voter sans réaliser un esclandre important. Et ce n'est qu'ensuite que l'affaire a été récupérée sur les réseaux sociaux.
On le voit très bien avec le CCIS, Alcandre, et toujours les mêmes relais communautaires dont vous savez qu'ils sont subventionnés soit par l'État, soit par des structures para étatiques et qu'elles cherchent à dresser les uns contre les autres... on est toujours sur la même rhétorique depuis François Mitterrand. On essaye d'inventer le racisme pour pouvoir mobiliser certains électeurs à la veille des élections législatives.

Charles de Meyer
Charles de Meyer
Président de SOS chrétiens d'Orient, Collaborateur parlementaire

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