Oliver Ivanović, héros serbe des temps modernes, assassiné au Kosovo
Oliver Ivanović (Оливер Ивановић), un des responsables historiques des Serbes du Kosovo, a été assassiné devant l’entrée de son bureau dans la zone serbe de Kosovska Mitrovica, au nord du Kosovo. Quasiment vingt ans après les terribles bombardements de l’attaque illégale de l’OTAN sur toute la Yougoslavie, le martyre du peuple serbe se poursuit dans une violence inouïe qu’aucun autre peuple européen ne connaît depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Malgré les promesses de « démocratie » et de « respect des droits de l’homme » faites par l’OTAN, les Serbes continuent de subir la terreur au quotidien. Il fallait attendre un nouveau meurtre pour que les médias dominants reviennent sur le sujet du Kosovo.
Quel sarcasme, quand on pense que ce sont ces mêmes médias qui pleurent la mort d’Ivanović aujourd’hui qui, il y a vingt ans, ont travesti la vérité en faisant passer les Serbes pour des bourreaux alors qu’ils ne faisaient que défendre leur foyer et leur héritage national et chrétien. Depuis vingt ans, 250.000 Serbes ont fui le Kosovo et plus de 1.000 ont été assassinés et continuent de l’être aujourd’hui. Rien que depuis le début de cette année, les Povratnici, ces Serbes qui osent revenir au Kosovo depuis l’exode de 1999 de différents villages, sont attaqués, volés et ostracisés.
À Novake, près de Prizren, l’ancienne capitale impériale serbe, les Serbes ont eu leurs fermes attaquées à l’engin incendiaire. À Đakovica, des pèlerins orthodoxes serbes n’ont pas pu fêter Noël le 7 janvier dernier car des manifestants leur refusèrent l’accès à l’église. Pas une semaine ne passe sans qu’un tel incident ne se produise, et pourtant les Serbes restent. Silencieux, minoritaires, ils n’abandonnent pas leur terre. Ils n’implorent pas notre pitié mais ils méritent notre respect et notre soutien.
C’était le combat d’Oliver Ivanović, un homme qui n’a pas hésité à prendre les armes pour défendre son peuple quand des extrémistes albanais ont voulu exterminer tout ce qui restait de serbe au Kosovo et en Métochie à la fin des années 1990. Mais Ivanović était aussi, et avant tout, un homme de paix, un homme capable de faire le consensus et de trouver des solutions. C’était un homme courageux qui ne se cachait pas. C’est un homme qui a été jeté deux ans dans une prison albanaise au Kosovo, accusé injustement de crimes de guerre et qui fut libéré faute de preuves. C’était un homme, père de famille, fier, c’était un homme droit. C’était forcément l’homme à abattre.
Aujourd’hui, tous les Serbes pleurent un frère et la liberté pleure un fils, mais le peuple qui a résisté à l’occupation ottomane, qui a repoussé seul l’invasion du IIIe Reich et qui n’a pas eu peur de se défendre contre l’OTAN a quelque chose à dire à ses oppresseurs : « Nous ne partirons jamais. » C’était aussi cela, le message d’Oliver Ivanović, un vrai héros des temps modernes. Que son âme repose en paix.
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