Nouvelle attaque contre le nom de famille : actuellement, à l’Assemblée nationale, la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République s’apprête à étudier la proposition de loi pour garantir l’égalité et la liberté dans l’attribution et le choix du nom, qui sera discutée en séance publique le 26 janvier prochain par les députés.

Comme le déplore Stéphane de Lestrade, de l’association Vieux noms français subsistants (VNFS), cette loi s’inscrit dans « une succession de lois qui ont dénaturé le mode de transmission ». L’association est née en 2004 dans le contexte des lois qui ont entendu mettre fin au patronyme comme mode de transmission normal du nom de famille et s’érige en gardien de cette part de notre identité que constitue le nom de famille. S’appuyant sur la puissance évocatrice que peuvent représenter les noms les plus anciens, l’association VNFS les compare, dans son dernier bulletin, aux « œuvres d’art, aux monuments et à la cuisine française ». Et, cette fois, les inquiétudes de l’association semblent justifiées.

La loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 relative au nom de famille, telle que complétée par la loi n° 2003-516 du 18 juin 2003 relative à la dévolution du nom de famille (entrée en vigueur le 1er janvier 2005), permet, en ce qui concerne les enfants nés à partir de 2005, aux parents de choisir si leur premier enfant (et ensuite l’ensemble de la fratrie) portera le nom du père, ou le nom de la mère, ou leurs deux noms accolés dans l'ordre qu'ils souhaitent.

Notons que les Français ont été peu nombreux à suivre cette loi. Ainsi, à titre d’exemple, pour l’année 2012, 82,8 % des enfants nés cette année-là portaient le nom de leur père, 6,5 % portaient le nom de leur mère et 8,5 % portaient les deux noms accolés (père-mère : 5,9 % ; mère-père : 1,6 %).

Mais ça n’empêche pas les majorités parlementaires qui se succèdent de continuer ce travail de sape. Ainsi, jusqu’en 2013, en cas de désaccord entre les parents, l’enfant portait le nom du père. Le terme « patronyme », bien que n’existant plus dans le Code civil, avait dans nos consciences encore du sens… Mais avec la loi du 17 mai 2013, bien connue sous le nom de « loi Taubira », les règles d’attribution du nom de famille sont modifiées, y compris dans le cas des couples hétérosexuels, puisque désormais, si aucune déclaration particulière n'est faite à l'officier d'état civil, l'enfant se voit attribuer le nom du parent à l'égard duquel la filiation a été établie en premier lieu ou celui du père lorsque la filiation est simultanée.

Mais, là encore, ça ne suffit pas. Le 21 décembre 2021, les députés LREM Patrick Vignal et Christophe Castaner ont présenté la proposition de loi pour garantir l’égalité et la liberté dans l’attribution et le choix du nom. L’exposé des motifs est clair, d’emblée : il s'agit de mettre fin au « régime de prééminence quasi absolue du nom du père ». La fin de ce qui est un mode de transmission millénaire entraînera « la disparition de milliers de noms historiques, au bénéfice d’autres, jugés plus valorisants », souligne l’association VNFS, ajoutant que cet « héritage multiséculaire fonde l’identité ».

De façon plus précise, la loi consisterait à permettre « non seulement de porter à titre d’usage un nom composé par l’adjonction du nom qui n’a pas été transmis », ce qui est déjà possible avec la loi du 23 décembre 1985 mais n’est pas codifié dans le Code civil, « mais aussi de procéder à la substitution du nom qui n’a pas été transmis ». En clair, le fils de M. Dupond et Mme née Durand peut abandonner le nom « Dupond » et choisir le nom « Durand ». Là encore, on expose de bonnes intentions : « faciliter la vie des mères qui élèvent seule un enfant qui a reçu à la naissance le nom de son père ». Éric Dupond-Moretti développe, dans un entretien avec le magazine Elle, en prenant l’exemple d’une femme qui élève seule l’enfant qui porte le nom du père. Pour des formalités très simples comme une inscription à un cours de sport, la mère « doit alors justifier de sa maternité et exhiber son livret de famille. Il y a quelque chose d’humiliant dans cette démarche. » Stéphane de Lestrade soupire en regrettant qu’on « fasse l’utilisation fallacieuse d’un exemple très particulier pour légiférer sur des situations générales ».

Tout en déplorant que cette loi « participe de la déconstruction générale », il alerte sur un point particulier : avant, les parents choisissaient un nom pour une seule fratrie. Désormais, on pourrait avoir, dans une même fratrie, un aîné qui porte le nom du père, un cadet qui porte le nom de la mère et du père et un benjamin qui porte le nom du père et de la mère. Non content d’attaquer le passé en démolissant la transmission, on veut rendre le présent incompréhensible. Et qu’en sera-t-il, à l’avenir ? Pourra-t-on choisir le nom de sa grand-mère ? Ou encore un nom fictif ? Celui de son héros préféré ?

 

6059 vues

16 janvier 2022 à 12:00

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

22 commentaires

  1. Pauvres hommes vous voici une fois de plus émasculés, dépossédés de votre patriarcat et même de votre lignée. Le nom de vos aïeux aux orties, votre héritage familial avec. Désormais soyez contents si on vous permet de donner votre sperme, et après passez votre chemin en étant bien contant si l’enfant a le droit de vous connaître.

  2. On paie aujourd’hui très cher toutes les conneries fomentées sous l’ère du fossoyeur de la Vème République, Mitterrand.
    Par contre, ses successeurs n’ont jamais pris le temps de redresser la barre.
    Et dire que tout cela c’est avec notre pognon ! ! !

  3. Comment ne pas voir dans ces bafouillages une enième tentative de tuer la famille, cellule sécuritaire de base de notre organisation sociale …,??

  4. L’exemple parfait de la complète destruction morale, intellectuelle et réflexionnelle des soit-disant « élites » actuelles enfants et petits-enfants des lubies bourgeoises soixante-huitardes. Un grand merci au trotskiste Jospin d’avoir amorcé la pompe pour assassiner la société et à l’ex-communiste Chirac de l’avoir laissé faire..

    1. Pour Chirac le traître, il a non seulement laissé faire mais soutenu et approuvé. Cordialement.

  5. Ils sont devenus fous …c’est bien triste pour nous ..très fière de mon nom et aussi de connaître la généalogie .c’est très important .. à bas les destructeurs .

  6. Il faut rétablir la peine de mort mais seulement pour ceux qui prononcent le mot « famille ».
    Comment ça ,un père voudrait que son enfant porte son nom ?Quelle outrecuidance !

    1. EZ nous l’a bien expliqué un fois sur CNEWS.
      Seule la mère, parce qu’elle porte l’enfant, peut prouver qu’il est le sien.
      Le père ? il n’en est pas sûr à 100% ; La seule chose qu’il peut faire, donner son nom. C’est pour cela que la judéité ne se transmet que par la mère.
      Un juif n’est juif que par sa mère. Si le père est juif et la mère non-juive, l’enfant n’est pas vraiment juif.CQUFD

  7. Il nous faut à la tête de notre pays, une personne à poigne qui abrogera toutes ces lois anti valeurs familiales occidentales.

    1. On oublie Pécresse, qui fait péniblement face à un simple voyage dans le Doubs. Alors, redresser la France…

      On oublie Marinella, trop consensuelle.

      Il reste qui ?
      Le Z, bien entendu.

  8. Il est possible d’écrire que cette situation découle de l’ère Mitterand, lequel Mitterand asseyait une bonne partie de son pouvoir sur un laisser-faire en matière d’inepties en tous genres. Toutefois, ni Chirac, ni Sarkozy n’ont mit un frein pur & net à cette situation lamentable, Hollande ayant quasiment donné le coup de grâce aux valeurs familiales en nommant Taubira à la Justice. Quant à Macron, comme il n’a pas d’enfants, il s’en contrefout et Dupond-Moretti se prend pour Taubira.

  9. Si Mr Dupond se marie avec Mme Dupont. L’enfant s’appellera Dupond-Dupont qui se mariera plus tard avec Mlle Durand-Duran. À l’Etat civil il dira je m’appelle Dupond-Dupont-Durand-Duran. On pensera simplement qu’il est bègue ou qu’il se fiche du monde.

  10. Et dire que nous payons trés cher des députés pour pondre des inepties pareilles dont le seul but est de déconstruire la France pour mieux l’intégrer dans un monde assassin.

  11. Nous payons, probablement généreusement, des individus qui ont pour mission de nous déconstruire, nous anéantir, nous « anonymiser ».
    Petit à petit, nos repères vont disparaître.
    Bon courage à qui voudra retrouver la trace de ses racines.

  12. Il est a noté que ces lois de déconstruction ou d’ oppression sont justifiées par la liberté et l’égalité. Nous serons donc bientôt oppressés et déconstruits en toute liberté et égaux dans l’asservissement et la répression. Encore 58% des français approuvent ce matin dans le JDD. Pauvre peuple de France qui demande à être materner pour qu’on le protège d’une grippe. La société des passe-droit est en marche. La suite: Hunger Games.

Les commentaires sont fermés.