Le Président Macron, qui s'est déjà illustré en parlant d'une femme « expatriée en Guadeloupe » ou de « l'île de Guyane », a décidément bien du mal à comprendre la France d'outre-mer en général et les Antilles-Guyane en particulier. Parmi les Français qu'il compte « emmerder » figurent 75 % de Guyanais et 65 % de Guadeloupéens et Martiniquais.

Qui n’a pas lu Texaco, chef d’œuvre littéraire de Patrick Chamoiseau, lauréat du Goncourt 1992, ses maîtres Aimé Césaire, Édouard Glissant ou encore Raphaël Confiant et Daniel Maximin, ne peut comprendre les Antilles et l’état d’esprit des Antillais.

Leur histoire est celle du commerce triangulaire, de l’esclavage, son abolition n’a pas deux siècles et la relative récence de l’oppression reste souvent présente à l’esprit des familles antillaises.

Cela n’a rien ôté à leur patriotisme et ne les a pas empêchés de verser leur sang dans les tranchées, dans la « poche de Royan », à Ðiện Biên Phủ ou dans les Aurès.

Ayant déjà du mal à comprendre les Français de métropole en proie à des fins de mois difficiles, il est compliqué pour Emmanuel Macron d’entendre le désespoir de Français vivant à 7.000 kilomètres de son palais de l’Élysée. Il n’a pas voulu entendre parler des algues sargasses et a fait se défausser l’État de ses responsabilités sur les collectivités locales, là où le gouvernement de l’époque avait versé 300 millions pour les algues vertes de Bretagne. Recevant les maires ultramarins à l’Élysée après la crise des gilets jaunes (que Gérald Darmanin qualifiait de « peste brune »), le Président niait le caractère cancérigène de la chlordécone, un scandale pour lequel l'exécutif n'a, à ce jour, rien proposé. Le gouvernement a laissé, et laisse encore, un tiers de la population des Antilles sans accès à l’eau courante au prétexte qu’il s’agit du ressort des communes. Quelle grande nation laisserait, en 2021, et en pleine pandémie, une partie de sa population dans l’incapacité d’obtenir l’eau du robinet, et d’effectuer les gestes barrières, sous de fallacieux prétextes juridiques ?

Avec un mois et demi de retard, en urgence et sans discernement, le gouvernement a imposé la vaccination obligatoire et le passe sanitaire. Sous la menace et la contrainte, le personnel soignant, les mêmes que l’on célébrait le soir à vingt heures durant les vagues précédentes, s’est vu dans l’obligation de se faire vacciner sous peine de perdre son emploi au moment où le Premier ministre deux fois vacciné faisait la démonstration de l’absurdité d’une telle mesure en attrapant le virus ! Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas proposé de faire tester les soignants à leur arrivée aux CHU de Pointe-à-Pitre ou de Fort-de-France, là où tous les moyens nécessaires sont à disposition, ce qui rassurerait immédiatement les soignants et la population. Il a préféré la manière forte contre des médecins et des infirmiers furieux de se retrouver, injustement, sanctionnés pour avoir refusé une mesure qu’ils jugent inepte. Tout comme l’absurde logique d’interdiction de prescrire aux médecins... Pourquoi, lors des événements récents, le ministre Lecornu a-t-il refusé de se rendre immédiatement sur place, entamer dialogue et négociations, plutôt que de rester à Vernon ou s’occuper de sa future carrière de directeur de campagne du candidat Macron.

Une telle défiance à l’égard de l’État, conjuguée à un coût de la vie bien au-dessus de celui de la métropole, aux 90 % de jeunes vivant sous le seuil de pauvreté, à un chômage avoisinant les 25 %, on comprend que l’explosion sociale était prévisible. Cela n’excuse en rien les violences relevant de la correctionnelle et même de la cour d’assises. Souvent perpétrées par une minorité agissante d’extrémistes indépendantistes et africanistes disciples de l’agitateur béninois Kémi Séba venu proférer sa haine du Blanc et de la France dans les départements français de la Caraïbe. Le gouvernement aurait été mieux inspiré de faire preuve de fermeté et d’intransigeance en amont par la dissolution de ces mouvements d’activistes.

Même si la situation est, momentanément, plus calme, rien n’est réglé et le rideau de fumée statutaire de l’autonomie ne réglera rien, non plus à la Guadeloupe qui s’est prononcée deux fois, ces dernières années, pour le maintien de son statut de région monodépartementale. Méconnaissance, abandon, passivité, mépris et désinvolture conduisent aujourd’hui le Président Macron, qui n’a d’ailleurs pas cru bon de s’engager en faveur de la Nouvelle-Calédonie française comme l’y oblige notre Constitution au titre de la garantie de l’intégrité du territoire, à ouvrir la boîte de Pandore statutaire. « Quand les événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs », disait Clemenceau. Macron préfère, lui, s’en débarrasser en jouant au pompier pyromane.

 

3788 vues

16 janvier 2022 à 12:45

Partager

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

26 commentaires

  1. La réponse est dans la question posée par l’honorable signataire de cette chronique.
    Bien sûr que NON ! ! !

  2. je pense que le gouvernement Macron n’ayant aucune doctrine salutaire dans sa boite à outils, attend simplement que les solutions s’imposent d’elles mêmes sur place…(selon la méthode éprouvée du non faire..confiante en une providence immanente )

  3. il y a plus de 30 ans….Quand le bruit a courru sur les îles que Paris envoyait les Gardes Mobiles suite à un différent, toute la population s’est ruée à l’aéroport, garant les voitures sur les pistes. Quand les 2 avions remplis de Pandores sont arrivés, ils ont du remettre les gaz, voyant des hublots une haie de types en liesse, brandissant le fusil de chasse et faisant des bras d’honneur
    C’était à Saint Pierre et Miquelon
    Effectivement qu’est-ce que Macron peut comprendre à des vrais gens ?

  4. EM et les parties socialo caviar, gauche Ganelon et droite Gamelle ripoublicaine des félons, tous le groin dans l’auge, ce panier de crabes abandonnent nos Dom Com au profit de l’invasion arabomuz pour fabriquer des français de papier afin de tenter d’obtenir les électeurs français de souche qu’ils ont trahi. Ils seront la cause de la perte en refusant d’investir faveur de ces territoires au dépend de nos intérêts maritimes. Une vrai Honte. Comment osent ils traiter les FDS de racistes.

  5. Pourquoi devrait-il comprendre l’Outremer, alors qu’il ne comprend rien à la Métropole ? Comment un technocrate comme lui, accompagné d’une clique du même tonneau, pourrait-il se mettre à la portée des citoyens, lui qui veut déconstruire, donc détruire, l’Histoire de France, donc la France ? Comprendre le pays n’est pas sa préoccupation.

  6. votre titre est trop long: il n’y avait rien à rajouter après « quelque chose »! Mais vous dite comme beaucoup que Macron veut emmerder les non vaccinés, mais pas sur!: interdiction de manger assis, ou dans un train, concerna aussi (et surtout) les vaccinés, les réfractaires n’ayant pas le droit aux bistrots ou trains! donc Macron veut emmerder les français.

Les commentaires sont fermés.