Migrants en province : nouveau fiasco à Rennes, mais ils sont contents d’eux !

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Encore une « fake news » complotiste devenue réalité : le gouvernement a bien décidé de transférer en province les migrants de la région parisienne dont les campements feront tache sur la carte postale des Jeux olympiques. Pour désengorger l’Île-de-France, où convergent 50 % des flux migratoires en France, le gouvernement a donc adressé une circulaire aux préfets, le 13 mars, dans laquelle les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et du Logement Olivier Klein demandent de créer de nouveaux « sas d’accueil temporaire régionaux ». Autrement dit des hôtels, des centres de vacances désaffectés dans de petites villes de province.

L'opération est en passe de devenir le nouveau symbole d'une immigration débordante et incontrôlable, et un énième fiasco pour Gérald Darmanin après le Stade de France et Mayotte. Non seulement les populations locales réagissent et manifestent leur mécontentement, mais des maires de gauche, a priori favorables, sont contraints de jeter l'éponge, comme à Callac ou à Saint-Brevin. Et la grosse ficelle de la récupération politique par la gauche de la démission de ce dernier a fait pschitt, cette semaine, quand elle a été dénoncée par le maire lui-même. Mieux : Éric Zemmour comme Marion Maréchal, tout en condamnant fermement les violences subies par l'édile, ont martelé qu'ils continueraient à s'opposer à cette politique.

Mais cette semaine, la brillante trouvaille de l'État macronien vient de se heurter à un écueil de plus : des familles de migrants ont été délogées d’un hôtel social de Montgermont, près de Rennes, pour laisser place à... des migrants d’Île-de-France ! Les associations qui collaborent à ce turn-over migratoire ont déploré « la précipitation et l’inhumanité » avec lesquelles ce relogement a été mené. Les migrants délogés ont été envoyés dans les départements bretons. C'est beau, le mille-feuille administratif français : il y a toujours un échelon inférieur pour accueillir un migrant. Au bout du bout, votre commune, votre quartier. Rappelons, pour les naïfs qui croient toujours ce grand repeuplement possible, qu'il y a certes 36.000 communes en France, mais qu'avec plus de 200.000 entrées par an, le grand transfert de Darmanin va vite trouver ses limites, comme aujourd'hui en Bretagne. L'affaire de Rennes montre qu'il y a déjà engorgement. Au lieu de verser un trop-plein dans un trop-plein, l'idée de fermer le robinet ne leur est pas encore venue à l'esprit. Mais puisque Emmanuel Macron adopte les concepts de Renaud Camus, tous les espoirs sont permis.

Et pourtant, malgré ce nouveau fiasco qui n'a pas fini de faire parler de lui, la majorité est fière du dispositif. Un rapport parlementaire des députés Renaissance du Val-de-Marne, Mathieu Lefèvre, et du Maine-et-Loire, Stella Dupont, remis à M. Darmanin mardi, disséqué par Georges Michel et Arnaud Florac, fait un bilan favorable de cette politique mise en œuvre depuis janvier 2021, sous le nom d'« orientation directive ». Un rapport où l'on apprend que c'est un algorithme qui déterminera le point de chute - breton, corrézien ou provençal - du migrant. Si la majorité se félicite du dispositif, c'est qu'il a rempli sa mission initiale : il aurait « permis de desserrer la tension sur l’Ile-de-France ainsi qu’un accueil dans de meilleures conditions dans des zones où le logement est plus abordable et où le parcours d’intégration peut se faire plus facilement, loin des fantasmes véhiculés par l’extrême droite ». On appréciera la formule finale.

Mais nos députés Bisounours sont bien obligés de reconnaître que le dispositif souffre de multiples grippages démocratiques que la démission du maire de Saint-Brevin a fait éclater au grand jour. Ils affirment en effet qu'« à l’heure actuelle, les appels à projets lancés par les préfectures pour l’ouverture de places […] ne prévoient pas systématiquement l’information des élus locaux ».

Nouvel aveu que le gouvernement avait bien l'intention de faire ça en douce, dans le dos des élus locaux. De là à alimenter les fantasmes véhiculés par l’extrême droite dans toutes les communes de France...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 29/05/2023 à 21:34.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Nous connaissons une administration française dont le poids et l’alambique à déchiffrer n’a rien à envier à ce qu’était l’administration soviétique. Certainement par mimétisme, nous appliquons les mêmes méthodes que ces soviétiques, pourtant tant dénoncés lors de leurs jeux d’hiver, glisser sous le tapis tous les indésirables. Bravo le progressisme , le premier a donner des leçons de démocratie et d’humanisme à la planète entière. Ce régime macronien se présente sous ses vrais jours, dans la plus grande hypocrisie voire bassesse. Lorsque l’on gouverne en ne visant que le bout de son nez, voilà quels sont les expédients auxquels il faut faire appel. Il est dit « intelligent » paraît-il !

    •  » Lorsque l’on gouverne en ne visant que le bout de son nez » Plus exactement, on ne gouverne pas, on obéit. Et quand les ordres sont d’étaler le flux migratoire et que ses qualités de chef sont vite dépassées, on se retrouve dans la peau de l’apprenti sorcier, essayant à toute force de juguler l’inondation. On y est en plein.

  2. « Cachez cette misère que j’ai créée, mais que je ne saurais voir »… Durant les JO 2024.
    Ne vous faites aucune illusion, ces mêmes décideurs s’assureront que vous les gardiez après les JO.
    Ce sera le même programme pour les migrants d’ailleurs.

  3. Est-on encore en démocratie ? En fait , de plus en plus , notre pays devient une démocratie « populaire » (bien mal nommée !) , à l’image de la Chine et de la Corée du Nord … Le gouvernement ne demande plus l’avis du peuple ni de ses représentants , mais impose des décisions prises sans concertation ni discussion au Parlement . Nous sommes bien en dictature ;

    • Non, en effet, ce n’est plus une démocratie, c’est une forme de tyrannie qui se nomme « Macronie ».

  4. Bref, mon algorithme me dit qu’il est plus que temps de faire migrer ces Politiques de bas étage et leur mentor à la manoeuvre sur le 6ème continent constitué des cochonneries produites par les humains. Une chance pour la France … Pendant qu’on y est, la VAN DER LEYEN pourrait faire parti du convoi.

  5. A quand une véritable police des frontières …,comme je ne veux pas de mouches l’été …je mets une moustiquaire à ma fenêtre de cuisine ….le ministre ferait bien d’agir et vite .

  6. Les migrants, comme les éoliennes, sont implantés sans consultation des citoyens, la France est devenue un pays invivable !

  7. …un algorithme qui déterminera le pointe de chute – breton , corrézien ou provençal … ou corse ???

  8. C’est vrai que les migrants font tache à Paris, ils abîment l’image de notre belle capitale, lieu du pouvoir républicain ; il est urgent pour les jeux olympiques de 2024 de les disséminer comme certains lorsqu’ils font le ménage trouvent plus aisé de mettre la poussière sous le tapis. Le problème est que le tapis en question, c’est le peuple français.

  9. Ces immigrés devraient être déportés essentiellement dans des régions humanistes, celles qui votent à gauche et qui sont donc convaincues que l’immigration est une richesse. D’ailleurs, s’ils étaient honnêtes et cohérents, ces élus devraient se battre pour accueillir tous ces immigrés qui les enrichiront, non ? Pourquoi obliger les régions de droite, plutôt « fachistes » selon nos grands humanistes, à accepter des immigrés dont ils contestent l’accueil incontrôlé en France ? Au fait, combien d’immigrés ont été installés au Touquet, cette belle cité sans éoliennes et …. sans installations d’immigrés ?

  10. « avec plus de 200.000 entrées par an …  » croit savoir le chroniqueur. 200 000 ? Vraiment ? Vous êtes sûr, M Sirgant ? Je crains que cela ne soit bien davantage.

  11. Mais quelle est donc cette démocratie où on impose en douce des décisions que la très grande majorité refuse, en ajoutant, comble du cynisme, qu’on refuse de donner la parole au peuple parce qu’on sait qu’il est contre.
    L’Etat s’inquiète beaucoup du confort des migrant mais il oublie qu’il a surtout en charge le bien être et la sécurité de ses citoyens.
    Il ne semble pas beaucoup s’en soucier

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