Et si Maurras avait raison ?
Lundi 5 avril, sur C8, Élizabeth Martichoux, Élisabeth Lévy, Renaud Dély, Yves Thréard, et Laurence Ferrari étaient invités par Victor Robert, un ex du « Grand Journal » de Canal+, à commenter un documentaire de Céline Bittner : "Marine Le Pen est elle finie ?"
Il est question, dans le film, d’abord de la ressemblance entre père et fille, puis des conséquences de leur rupture il y a trois ans. Du « nom du père » au « non au père", en somme.
Vivant jusqu'à ses 48 ans dans le « château » paternel de Montretout, propulsée avec son aide à la tête du parti au détriment du dauphin attendu, Bruno Gollnisch, Marine bénéficie tout d’abord du « nom du père » et semble en parfaite osmose avec lui.
Le 21 avril 2002, émue aux larmes, elle fond de bonheur dans les bras de son père et la voix off dit que, de son propre aveu, c’était "le plus beau jour de sa vie".
"Elle ressemble beaucoup a son père", atteste par ailleurs sa mère, Pierrette.
Victor Robert commente : "Cette ressemblance explique son échec, elle est comme lui, elle ne veut pas le pouvoir." La preuve ? Le jour du débat, elle avait une « migraine ophtalmique, et dès 1993, candidate à l’élection législative à Hénin-Beaumont, elle avait été malade. Elle est donc fragile ! Elle somatise "à chaque élection".
Avec gourmandise, il repasse en boucle, pour étayer son propos, l’extrait désormais fameux du débat d'entre-deux-tours, puis les verdicts de ses « proches ». Pour Sophie Montel, proche en réalité de Florian Philippot, Marine "est usée, et n’y croit plus". Pour Lorrain de Saint Affrique, actuel collaborateur du « Menhir », "le compte à rebours a commencé".
Jean-Lin Lacapelle, un vrai proche, lui, explique qu’elle a été épuisée par des rendez-vous de campagne incessants jusqu’à la veille du débat. Laurence Ferrari a un doute : "C’est une femme. Pour un homme parlerait-on de somatisation à propos d’une migraine ?" Élisabeth Lévy, attristée par le débat, soutient que Marine Le Pen "n’est pas bête" et que l’enjeu énorme a pu la paniquer… Mais le diagnostic du psychanalyste Serge Hefez, qui explique que "comme Zidane par son coup de boule", elle s’est assassinée elle-même au moment où elle pouvait gagner, fait autorité. Marine Le Pen, affaire classée. Au suivant !
À la suivante, plutôt, car un jeune prodige, proche de la ligne du grand-père, le vengera peut-être : Marion. Ils en sont convaincus, elle reviendra et tentera, comme Macron l’a fait avec le PS, d’atomiser Les Républicains. "En 2022, auprès d’elle, même Macron sera vieux", dit l’un. "On prendra bientôt les candidats à la maternelle", plaisante l’autre. Victor Robert tranche : "Bon, donc, en 2022, il y aura une Le Pen. Le tout est de savoir laquelle." Serge July confirme : "On n’en a pas fini avec les Le Pen. Nous avons eu affaire à Jean-Marie et Marine, et mes enfants auront affaire à Marion." Il n’en semble pas contrarié. "Normal, s’écrie Élisabeth Lévy, la fin des Le Pen serait la mort de la gauche : l’anti-lepénisme, c’est ce qui empêche la gauche de sombrer !"
Et si Maurras avait raison ? La France est profondément monarchiste. Au point qu’en politique, une famille, même non régnante, ça fascine toujours. Ses adversaires comme ses partisans.
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