Macron toujours à 25 % ? Le Monde se sent obligé de nuancer

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Les sondages, c'est bien connu, ça va ça vient. Et Marine Le Pen, Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Jean-Luc Mélenchon en savent quelque chose : pour eux, ça bouge tout le temps. Mais curieusement, il en est un pour qui ça ne bouge jamais, ou presque, et auquel ils attribuent invariablement le même score, quoi qu'il dise, fasse, décide : le Président sortant, Emmanuel Macron, est systématiquement donné à 25 %. Nouvelle preuve de cette immutabilité jupitérienne, la dernière enquête mensuelle Ipsos-Steria pour Le Monde : de nouveau 25 %.

Mais cette constance devenant de plus en plus étonnante, voire suspecte, aux yeux de beaucoup d'observateurs qui voient, entendent, mesurent d'autres sons de choche sur le terrain, Le Monde s'est senti obligé de s'expliquer, et de nuancer. D'où ce titre : « Pourquoi les intentions de votes (sic) en faveur d’Emmanuel Macron se maintiennent... pour l’instant. » Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, s'est donc fendu d'un argumentaire en quatre points pour justifier cette étrange stabilité.

Le premier tiendrait à la gestion de la crise sanitaire et à l'appui massif des Français aux mesures gouvernementales. Mais justement, nous sommes à un moment où cet appui baisse fortement, de 7 points, comme le reconnaît d'ailleurs M. Teinturier. Et il n'y aurait aucune conséquence sur les intentions de vote au premier tour ? De même, les dernières enquêtes sur la cote de popularité d'Emmanuel Macron indiquaient, cette semaine, une forte baisse qui le ramenait à son niveau de 2020. Forte baisse confirmée ce dimanche par un sondage Ifop pour Le Jdd. Là encore, cela n'égratignerait pas son 25 % ? On aimerait comprendre...

La seconde raison de son maintien viendrait des préoccupations prioritaires des Français : les sujets régaliens (immigration, insécurité) seraient supplantés par le pouvoir d’achat, le Covid-19, le système de santé et l’environnement, ce qui l'avantagerait sur ses rivaux de droite. Mais si ces quatre sujets reviennent en force, c'est précisément parce que l'opinion est loin d'être satisfaite de la mauvaise gestion macronienne !

Le troisième facteur de sa pseudo-stabilité, M. Teinturier a raison, est plus intéressant : c'est la persistance de son « en même temps » politique de 2017 : la réunion des centres droit et gauche. Pour lui, « même s’il y a de la perte en ligne, ces segments résistent. L’offre à gauche et à droite ne convainc donc pas ces convertis, qui pourraient ainsi en partie le rester jusqu’au 10 avril. C’est un élément-clé du résultat final. » En effet, l'offre à gauche et le positionnement illisible de Valérie Pécresse sont de nature à maintenir le macronisme. C'est presque à se demander si PS et LR ne le font pas exprès...

Dernier argument avancé : la domination électorale d'Emmanuel Macron dans toutes les classes d'âge et toutes les catégories sociales... face à Valérie Pécresse. Qu'Emmanuel Macron ait gagné sa primaire face à Valérie Pécresse, on le savait depuis longtemps, avant même qu'elle ait été désignée.

Mais c'est dire, en même temps, que cette élection atypique apparaît, justement, comme une juxtaposition inédite de deux primaires : à gauche où c'est Jean-Luc Mélenchon qui mène la danse, candidature Taubira ou pas, à droite surtout, où Eric Zemmour cherche à s'imposer comme le catalyseur de l'union des droites. Les 25 % d'Emmanuel Macron s'expliquent donc surtout par ces compétitions latérales et la confusion qui règne des deux côtés demeure son meilleur atout. « Pour l'instant », comme dit Le Monde. Mais dès que des clarifications et des leaderships se dessineront à droite et à gauche, les choses bougeront.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

119 commentaires

  1. Il parait en effet insensé que le bloc de ses 24% d’électeurs en 2017 soit intact. Qui peut affirmer qu’une catégorie sociale et surtout professionnelle, soutienne en plein et mordicus aujourd’hui son œuvre quinquennale, à part peut-être quelques uns de nos concitoyens disposants d’un Yacht flottant en baie de St Tropez ou d’un Jet privé au Bourget et parfois même les deux. De cette stabilité réelle ou trompeuse, il faut cependant retenir l’évidence des 75% qui ne voteront pour lui. Une paille!

  2. A voir le niveau de détestation du personnage dans le pays , j’ai tendance à penser qu’il se situe plutôt sur un pourcentage à un chiffre dont il faut taire et faire taire à tout prix .

    • Les 2 sont nulles ! si ça se présente je voterai bien sûr pour Le Pen car Pecresse = Macron. Mais Le Pen ne gagnera jamais et elle le sait.

  3. Et comme par hasard, le macron le bouge pas grâce au magouillage des sondeurs alors que ce type ne dépasse certainement pas les 15%

  4. Diviser cela a toujours fonctionné et avec le pass de la honte il y a en plus une belle zizanie même entre personnes du même camp ! Bien joué les 18 mois de lavage de cerveau et de distribution de l’argent des autres !

  5. Ce qui m’étonne le plus, c’est qu’aucun sondage ne prend l’hypothèse que Macron ne se présente pas ! On ne voit que Macron au 2° tour et des sondages contre Le Pen, Zemmour, Pecresse, même Jadot ou Mélenchon, mais aucun sondage donnant Pécresse contre Le Pen ou Zemmour, pourquoi pas Le Pen contre Zemmour ?
    Curieux, non ?

    • Absolument! Macron n’a que misère et échec dans tous les cas de figure morale et gestionnaire. On voit mal un Pervers Narcissique intelligent, aller se mettre dans l’impasse de lui-même? On ne saura rien avant La Date..et l’Élection- piège- à- cons. Le seul slogan de 68 à être vrai et éternel.

  6. M. Teinturer très certainement un haut grade la franc maçonnerie (G.O.F.?) de la mouvance extrême macroniste, dont la politique est de liquéfier aux profits des Commissaires U E (non élus) toutes les souverainetés qu’il reste encore aux Etats de l’U.E par leur Constitution, ne peut qu’être aux ordres et donner le résultat qui arrange le « young global leader » (Macron). Rajoutons qu’il n’est pas prévu dans la Constitution de l’U.E. que les Commissions s’occupent de la Santé…Encore une imposture

  7. Le côté positif de la crise dite du COVID, c’est qu’elle aura révélé les défaillances de notre système de santé, et supposé des compromissions indignes au sein du système politico médiatique plaçant la santé sous l’égide d’une politique insensée. Quant aux sondages….force est de constater qu’ils font partie de ce même système suscitant méfiance et scepticisme.

  8. Ce chiffre de 25% bloqué depuis des semaines est douteux. Tout ça pour induire les indecis en erreur.
    Effectivement l infiltration des instituts de sondages par le Macronisme infectieux devient une tromperie organisée à l insu du peuple de France. La mafia des politicards se perd d elle même par le jeu pervers des manigances et manipulations honteuses. Le peuple n est plus dupe bien qu on l emmerde il n’a pas dit son dernier mot.

  9. De façon constante, les sondages se sont toujours trompés, parce que manipulés pour influencer les électeurs. Le maintien à un haut niveau de Macron est manifestement artificiel. Ce que l’on entend autour de soi sur lui est un sondage plus crédible.

  10. Cela fait longtemps que cette stabilité m’étonne !! Et si les électeurs faisaient mentir les sondages ????

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