Macron et Sarkozy amis pour la vie, ou la fable de l’arrogance
Emmanuel Macron a beau être paralysé dans son discernement politique par un carcan idéologique puissant : celui du service d’un mondialisme politico-financier de gestion pour lequel les nations ne sont que des scories d’un ancien monde dépassé ; il n’en est pas moins issu, aussi, de cet indigénat « gaulois réfractaire » qui perdure.
Aussi trouvera-t-on, parfois, chez lui quelque étincelle de bon sens et, « en même temps », un certain courage dans les joutes verbales que lui impose la colère de la rue ; quoique ses décisions politiques unilatérales soient aux antipodes de l’intérêt populaire et de notre survie nationale, et qu’il nous faille donc les combattre.
Plusieurs options s’offrent à nous pour expliquer ses choix destructeurs de l’identité française.
On peut d’abord considérer que par un engagement mondialiste de bonne foi, lui-même endoctriné depuis sa prime jeunesse par une propagande louangeuse de l’idéologie européiste et maastrichtienne, il ait pu penser qu’il s’agissait de la seule voie d’avenir, seule porteuse de progrès et de bien-être général. Il ne serait pas, alors, blâmable d’agir pour ce qu’il croit ; en adéquation avec les utopies humanitaristes de ceux qui l’ont porté aux commandes de l’État.
On peut ensuite supposer qu’à l’image de beaucoup d’énarques et hauts fonctionnaires sans convictions véritables, poussés par une soif inextinguible de réussite personnelle, il n’ait orienté ses choix qu’en fonction de la loi des marchés, s’offrant ou s’abandonnant à l’idéologie dominante néolibérale par confort ; non par foi. Compréhensible, mais peu louable.
On peut enfin penser qu’avec la conscience de s’être élevé au rang des meilleurs – l’aristokratia étymologique –, il en soit venu à cette incapacité d’écoute, tellement perceptible durant la crise des gilets jaunes, et qu’on a fini par ne plus voir en lui qu’un orgueil démesuré – les Grecs auraient parlé d’húbris – que d’aucuns ont traduit de ce mot bien français : arrogance !
Les bruits de couloir du Landerneau politico-médiatique nous feraient accroire maintenant que son âme damnée serait Nicolas Sarkozy. Un allié de poids à l’école du mépris populaire et du néolibéralisme : on se souviendra de sa décision de ne pas tenir compte du résultat du référendum sur le Traité européen, massivement refusé par le peuple en 2005, pour l’imposer par le Congrès à Versailles, en 2008 !
Une complicité de façade, cependant. Nicolas Sarkozy ne consent pas d'assumer ses échecs : éviction lors de l’élection présidentielle de 2012 ; camouflet cinglant lors de la primaire des Républicains en 2016. Depuis, celui qui est sorti par la porte n’a de cesse que de revenir par la fenêtre ou par le soupirail. Et sans doute s’imagine-t-il assez bien dans le costume retaillé de l’homme providentiel en 2022.
Sans remonter jusqu’au Crétacé maastrichtien – période géologique bien connue de crise écologique –, nous posséderions, dit-on, un cerveau reptilien, responsable des réactions instinctives et des réflexes innés. Est-ce cet instinct indigène, niché dans le cerveau reptilien du président Macron, qui le met en garde contre son ami pléthorique ?
Alors que Nicolas Sarkozy voudrait se donner, devant l’opinion, l’image d'un sage fédérateur des libéraux, « faiseur de rois »… avec vue sur le trône, certaines de ses activités irriteraient son successeur : l’actuel locataire de l’Élysée lui reprocherait maintenant d’avoir participé, en coulisses, à la montée de Vivendi, propriété de la famille Bolloré, au capital du groupe Lagardère.
Surtout, le 27 juillet dernier, sur TF1, prévenant publiquement Macron contre l’arrogance, « un très grave défaut » – que lui-même n’aurait jamais eu ! –, Nicolas Sarkozy a montré trop de presse. La raison offense les grands, dit La Fontaine : « Si quelqu'un desserre les dents/C'est un sot. »
Si l'actuel César se souvient, selon l'adage indigène, que « les conseilleurs ne sont pas les payeurs », il essayera, le moment venu, n’en doutons pas, de lui rappeler avec élégance… de se casser !
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