Lola : ce qui indigne SOS Racisme et ce qui indigne les Français

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Indignez-vous ! Le petit livre du résistant, diplomate et écrivain Stéphane Hessel (1917-2013), vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires en France et à quatre millions d’exemplaires dans près de quarante pays, a longtemps servi de drapeau à la gauche. On y trouvait déjà, sur trente-deux pages, tous les principes de la gauche un peu bêbête, rehaussés par les références de l’auteur au Conseil national de la Résistance. Une certaine France très politiquement correcte s’était emballée devant cette litanie d’appels à la résistance. « Le motif de base de la Résistance était l’indignation », expliquait Stéphane Hessel.

Cette indignation, une certaine gauche en a fait un métier, dès avant la publication de cet opuscule. Quitte à la détourner, retourner et contourner.

« Plus jamais ça », hurlait l’extrême gauche à chaque occasion, SOS Racisme hurlant plus fort que les autres. L’association, véritable courroie de transmission du PS, a trempé dans toutes les exploitations de faits divers et toutes les manipulations contre l’extrême droite depuis les années 80, usant de ce mot d’ordre : Indignez-vous ! Un exemple : en 1990, toute la gauche, le ministre de l’Intérieur Pierre Joxe en tête, accuse « l’extrême droite », c’est-à-dire Le Pen, de la profanation du cimetière juif de Carpentras. Le 14 mai 1990, 200.000 personnes défilent à Paris « contre l’extrême droite », à l’appel de SOS Racisme entre autres. Le 30 juillet 1996, Yannick Garnier, un ancien skinhead devenu agent de sécurité, se présentera à la police et avouera être l'auteur, avec quatre complices, de la profanation de Carpentras. Mentez, il en restera toujours quelque chose ,disait Voltaire.

Mais les temps changent… Le 19 octobre, le même SOS Racisme, qui n’a certes plus l’influence d’antan, publie un communiqué sur le meurtre de Lola... une semaine après les faits. Le temps d’une intense réflexion tactique préalable à l’indignation. Car il fallait tordre les mots et les faits pour tirer la couverture à soi. Et oser. « De ce crime, l’extrême droite a tiré une polémique sordide », expliquent nos professionnels de la mobilisation de masse à partir de faits divers dramatiques. On trouve dans ce court texte le chapelet éculé des aveuglements volontaires : « stigmatiser », « logique de généralisation », « déchaînement raciste » ; on se sent comme en famille, parmi les vieilleries de ce musée de l'indignation obligatoire.

La mécanique habituelle est reprise sans génie : d'abord, nier le réel en s’appuyant sur une posture morale. « À l’Assemblée nationale, ce sont ainsi des députés de l’extrême droite et de la droite qui, de concert, ont cherché à faire de ce drame la démonstration de la prétendue dangerosité des immigrés, et notamment des immigrés en situation irrégulière, dans la plus pure tradition de ce qui naguère était encore identifié comme du racisme. » Le constat lui-même est interdit, comme avant. SOS Racisme a, du coup, trouvé un complice de la méchante droite, celle qui constate avant d’interpréter : elle accuse… Darmanin, « apprenti sorcier qui a, à plusieurs reprises, légitimé l’idée d’un lien entre immigration et délinquance ». Le ministre de l'Intérieur a osé donner des... chiffres. Que personne ne conteste, du reste, pas même SOS Racisme. Ce n’est pas la question : la question, c’est doit-on dire la vérité ou la cacher aux Français ? Pour SOS Racisme, il est donc urgent de la cacher.

Ce n’est pas tout car, dans la récupération honteuse, on peut aller encore plus loin. Ainsi lit-on, dans le même communiqué : « Aujourd’hui, nous apprenons que les parents de Lola, qui ont dû se réfugier loin de Paris pour fuir l’agitation autour du meurtre de leur fille, ont fait savoir qu’ils refusaient toute récupération politique. » Toute récupération politique, sauf celle de SOS Racisme, donc. Et ce bras (faiblement) armé du PS d’en remettre une couche, sans la moindre vergogne : « En ces instants très difficiles, SOS Racisme est présent en pensées auprès de la famille et des proches de Lola, comme l’est l’immense majorité des Françaises et des Français. » Haut-le-cœur interdit. Entre l'indignation feinte et l'indignité, il n'y a que l'épaisseur d'un communiqué... Surtout, ne vous posez pas de questions, dormez, braves gens, SOS Racisme vous dira ce qu’il est bon de penser et à quel point il est urgent de ne rien faire.

Pourtant, c’est bien Stéphane Hessel qui écrivait, dans Indignez-vous ! : « Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. » Leurs motifs d’indignation, les Français les ont trouvés. Sans l’aide de SOS Racisme et consorts.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Toute cette gauche sirupeuse et dégoulinante de bons sentiments à un gros problème à résoudre dans les affaires sordides qui jalonnent notre quotidien, celui de la hiérarchie victimaire. Ainsi, pour le passage à tabac d’un délinquant et clandestin guinéen par un père de famille d’origine et/ou de culture maghrébine : qui est le plus défendable des deux ? Rien à voir avec l’homme blanc qui est un monstre par nature, non ?

  2. J’aime bien, le: « trouvez-vous votre motif d’indignation »… Comme une broche portée au revers de son vêtement. Ou l’ardoise du menu de restaurant, avec le titre: « Indignation du Jour » ou « indignation du Chef »!
    On vit dans un monde crétins, qui font de leur droit à l’expression une monopolisation de la parole.

  3. « Indignation » convenue (« dans les clous », quoi !) jusqu’à l’indigestion…Ca dure…Y croient-ils d’ailleurs vraiment eux-mêmes, à force ? Quant à la nôtre (c’est comme la morale d’ailleurs : comme elle diverge souvent de la leur…Ils disent alors qu’elle « dérape »), quand elle arrive à un peu – malgré tout – s’exprimer dans le brouhaha, ils nous intiment alors, avec l’élégance que l’on leur connaît, l’ordre de « fermer notre gu….! » A vot’ bon cœur, M’sieu-dames…

  4. Les Français ont perdu leur pouvoir d indignation.
    Ils acceptent tout.
    BFM leur intime l’ordre de se taire car manifester serait indécents et les français obéissent avec docilité.
    Ne s est il passé passé la même chose pour le Covid ?
    Nous aurions dû être des millions dans la rue pour Lola pour crier notre indignation.
    A Paris ils étaient 1000.

    • Je suis Breton et j’ai honte, je ne suis pas allé au recueillement pour Lola avec des amis par peur d’insultes et de violences d »être traité de raciste etc… du aux IslamoGauchistes Rennais.
      Mais il est trop tard aujourd’hui et pourtant j’ai le cœur brisé en pensant à Lola et ça famille !

  5. Oui je suis indigné, nous sommes indignés comme beaucoup de Français par cet assassinat, par ces meurtres antiblanc,
    anti-français, par les lâchetés des politiciens, magistrats, commis de l’état, par ce politiquement correct qui modifie profondément le mode de pensé de notre société, nous pouvons le dire, l’écrire, nous pouvons commenter et partager notre indignation mais à quoi bon si cela n’est pas suivi d’action sur le terrain, les chiens galeux détiennent les rênes de l’état et des médias.

  6. Sos racisme une association qui entretien le racisme en ne prônant que les étrangers ont droit à tous mais pas de devoir envers le pays qui les accueillent

    • Comme SOS Baleines s’attache à sauver les baleines, SOS Racisme s’attache à sauver le racisme, sans lequel la gauche serait boiteuse.

  7. C’est une association de malfaisants et de menteurs subventionnée par les contribuables pour défendre les intérêts des immigrés clandestins, des passeurs et de tout le business plan de gauche. Pourquoi Darmanin, si prompt à dissoudre ne s’occupe pas de leur cas alors qu’il est directement mis en cause ? A oui, j’oubliais ! On ne peut dissoudre que les associations de droite.

  8. Cette association anti raciste à sens contraire pour laquelle les blancs n’ont pas besoin du SOS n’a plus lieu d’exister. Il n’y a pas d’exploitation de l’assassinat barbare et horrible de cette petite fille si ce n’est le gouvernement qui dès le lendemain faisait venir à l’Elysée la famille, au lieu d’aller à sa rencontre pour expliquer sûrement ce qu’il ne fallait pas dire où faire. Les questions légitimes des députés ont géné. C’est pourtant leur rôle. Les différentes manifestations logiques du ras le bol de l’insécurité étaient légitimes également. Les français saturent du laxisme gouvernemental.

  9. SOS racisme et d’autre du même acabit sont les basses œuvres de la France. le grand timonier n’est que notre très écouté Mélenchon qui ne doit son existence qu’aux médiats mainstream payés par nos impôts et les assos banlieusards.

  10. je suis indigné moi aussi quand je vois à la télé Julien Dray nous donner la leçon de moral de haut niveau intellectuel, de l’entendre nous raconter ses balivernes d’autrefois et que finalement c’est lui le BIEN : nous ayons rien compris de ces humanités à lui. Pauvre de nous quand….faut le faire… ENCORE UN ARTISTE

  11. Groupement de parasites vivant grassement. (il n’y a qu’à voir Julien Dray) aux crochets de la France, et de la misère du monde. Riches et donneurs de leçons avec l’argent des autres. Combien de « potes  » (mot breton) ont-ils hébergé chez eux et à leurs frais ? Sans doute. 0 !

  12. Eh bien oui, moi aussi je suis indigné que cette association existe encore et que son mentor J Dray sévisse toujours dans les médias.

    • je vous rejoins à 100% ! Mais je ne m’inflige pas de regarder ni d’écouter les interventions televisuelles de J. Dray !

      • Merci pour votre article auquel j’adhère totalement. Je regarde souvent Cnw,mais je ne supporte
        Pas l’ancien fondateur de SOS racisme et je zappe. Un regard fuyant , etc ..

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