[L’œil américain] Une élue démocrate propose d’appliquer aux Blancs une législation spécifique

Sheila Jackson Lee

D’un bord à l’autre de l’Atlantique, la lutte contre la « haine » est devenue le meilleur cheval de bataille de la gauche progressiste pour justifier ses atteintes à la liberté d’expression et faire taire ses opposants. Cette lutte contre les « discours de haine » et les multiples « phobies » menaçant le « vivre ensemble » s’accompagne d’une floraison de dispositifs de surveillance que l’on désignera, en France, du doux nom d’« observatoire » afin de ne pas inquiéter. Sur les réseaux sociaux, des « modérateurs » se chargent désormais de repérer les fâcheux, dont la langue trop bien pendue aurait fourché, grâce à un maillage toujours plus resserré qui associe GAFAM, associations spécialisées et subventionnées, autorités de régulation et services de l’État.

Le grand avantage avec cette notion de « haine » provient du fait qu’elle est suffisamment floue pour qu’on puisse y faire entrer tous ceux qui s’opposent à la doxa du moment. Or, l’air du temps nous venant, comme toujours, d’outre-Atlantique, on conseillera à ceux qui souhaiteraient anticiper les prochaines perturbations idéologiques de garder un œil sur les controverses qui agitent le petit monde de Washington (en photo d'illustration). Parmi les dernières nouvelles, on signalera la récente proposition de loi de Sheila Jackson Lee, 73 ans, élue démocrate du Texas à la Chambre des représentants sans interruption depuis 1995, qui vise à prévenir et poursuivre les complots et les crimes de haine « inspirés par le suprémacisme blanc ».

Depuis des années, Joe Biden ne cesse de le répéter, il y a une tache qui salit l’âme de la nation américaine : « la haine et le suprémacisme blanc ». Aux États-Unis comme en Europe désormais, la haine et le racisme ont une couleur : le blanc. On devrait même dire « le mâle blanc hétérosexuel » car, à en croire le livre de la genèse woke, c’est par lui que le mal s’est introduit dans le monde.

Une diabolisation des Blancs encouragée par les très à la mode « whiteness studies » dont la sociologue américaine Robin DiAngelo est une des figures de proue. En 2018, elle publiait un ouvrage qui développait le concept de « fragilité blanche » afin d’aider les Blancs à comprendre que, même s’ils n’en ont pas conscience, ils sont racistes, comme toutes les sociétés occidentales d’ailleurs. Son livre était devenu un best-seller lors des manifestations qui avaient suivi la mort de George Floyd, tué par un policier blanc en 2020. Elle y expliquait que « l’identité blanche est intrinsèquement raciste » et que les Blancs n’existent pas « en dehors du système de la suprématie blanche ».

Étant elle-même blanche, elle reconnaissait alors l’urgence, pour elle-même et ses congénères, d’emprunter la voie de la repentance et d’une rigoureuse rééducation : « Je m’efforce d’avoir une identité moins blanche pour ma propre libération et mon sens de la justice », affirmait-elle. Elle ajoutait : « Être moins blanc, c’est être ouvert, intéressé et compatissant envers les réalités raciales des personnes de couleur. »

On comprend mieux, dans cette perspective, la nécessité d’appliquer aux Blancs une législation spécifique. Ce qui est intéressant, avec la proposition de loi de Sheila Jackson Lee, c’est qu’elle ne se contente pas de vouloir créer la catégorie des crimes motivés par le « suprémacisme blanc » (en se gardant bien de définir ce dernier). Elle se donne également les moyens de brasser large en incluant la notion de complot « inspiré par le suprémacisme blanc ». Ainsi d'une personne qui publie des contenus dont on considère qu’ils font la « promotion du suprémacisme blanc », de la « théorie du remplacement » ou qu’ils sont dirigés « contre toute personne ou groupe non blanc ». Si ces contenus ont été « lus, entendus ou vus » par une personne qui s'est engagée dans la préparation ou la perpétration d'un crime de haine, son auteur pourra lui aussi faire l’objet de poursuites criminelles. Voilà qui fera réfléchir ces racistes blancs qui se permettent de dénoncer l’immigration de masse.

À ce stade, peut-être vous posez-vous la question suivante : « Qu’en est-il des Blancs qui seraient victimes du suprémacisme noir, jaune ou de toute autre couleur au choix ? » Mauvaise question qui dénote de votre part une mentalité marquée par le « privilège blanc ». Relisez Robin DiAngelo : « Être moins blanc, c’est rompre avec le silence blanc et la solidarité blanche, cesser de privilégier le confort des Blancs par rapport à la douleur du racisme pour les personnes de couleur, dépasser la culpabilité et passer à l’action. » Rien de compliqué, juste le signe qu’il est temps pour vous de vous désaliéner de votre culture blanche suprémaciste !

Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

43 commentaires

    • Wouah attention vous allez aller en prison. Je vous suis et pourquoi ne ferions nous pas un petit inventaire historique et comparatif des grandes découvertes du monde.

    • Bonjour Volubilis, Il n’y a pas photo. En 2009, sur 155.900 brevets d’invention déposés dans le monde, 486 le furent par des africains, soit 0,3%. Sur ce total, les 4/5° le furent par des Sud-africains dont 90% par des Sud-Africains blancs, les 10% restant par des Sud-africains d’origine indienne. Cette année-là, le Maroc ayant déposé 46 brevets et l’Egypte 41, la part du reste de l’Afrique était donc inexistante. Source : Bernard Lugan.

  1. Attention ! Encore une idée qui pourrait bien traverser l’atlantique et arriver ici rapidement. Ce genre de concept entre les mains de Macron ou de LFI pourrait avoir un énorme succès ici.

  2. Un peu de patience… Examinons les faits démographiques : les blancs sont déjà submergés par les autres races, quantitativement. Mais, bizarrement, nous ne sommes pas considérés comme une minorité, ce qui nous ouvrirait des droits. Attendons quelques siècles, que s’établisse une suprématie nette des hommes de couleur, laissons les nous exploiter, nous mépriser, nous massacrer en masse même, ils en rêvent, alors nos lendemains chanteront…

  3. Décidément, les américains sont toujours racistes. Il n’y a que la couleur incriminée qui change de temps en temps.

  4. Ses parents sont des immigrants de la Jamaïque. Elle est donc venue aux USA pour haïr les Américains ! Elle n’est pas aussi vieille (73 ans) qu’elle en a l’air. Comme Sandrine Rousseau !! Les démocrates sont vraiment le meilleur allié de la révolution républicaine qui vient. Comme en France d’ailleurs : que Bardella, Zemmour, NDA, et les autres (Onfray, Philippot, Bigot, Asselineau, Poisson etc) nous montrent qu’ils nous aiment plus qu’eux mêmes et s’unissent enfin. Et la France refleurira

  5. Je suis Blanche et ma blanchitude ne devrait déranger personne puisque, après tout je vis en France, mon pays, qui fut aussi la terre de mes ancêtres. Les personnes allergiques au blanc devraient arrêter de se faire souffrir et envisager un départ, ou un retour, en terre africaine.

    • Je suis française, blanche, hétérosexuelle, catholique , donc tout pour déplaire aux islamo-gauchistes qui veulent « créoliser » la France !

    • Tsss, ça existe et pas d’aujourd’hui, ça s’appelle le Liberia, fondé par des descendants d’esclave africains qui pensaient qu’en retournant en Afrique ils pourraient mieux vivre, créer un pays idyllique, etc… C’est un des pays les plus pauvres au monde. Clair que pour s’opposer au soit disant suprémacisme blanc, rien de tel que l’infériorisme noir :).

    • Exactement on ne les oblige pas à nous supporter parce que en France ils ont la liberté de partir , dommage que trop peu profite de cette liberté .

  6. Si les blancs américains apprécient de mettre les genoux à terre, grand bien leur fasse. Ils seront servis et sans doute, beaucoup plus qu’ils ne croient. Personne ne viendra pleurer sur leur sort. Darwin est toujours d’actualité.

  7. Je pensais que le mot « race » devait être proscrit. Qu’il n’y avait d’ailleurs pas de race, et là on apprend qu’il y aurait un « suprémacisme blanc ». Mais qu’ils arrêtent un peu avec leur culpabilité à deux balles, qu’ils aient le courage de dénoncer qui pratique l’esclavage, qui exploite, qui spolie. En fait, l’homme blanc est le seul qui peut devenir vert de peur, bleu de froid, rouge de honte et jaune quand son foi lui joue des tours. Et ce ne peut être que cette difficulté à lui ressembler qui leur pose problème.

    • Obama, prix Nobel de la paix, lui a été attribué , plus, parce qu’il était noir ! Car en mat!ère de paix, cela a été plutôt le contraire !

  8. Cela fait 60 ans que de nombreux pays d’Afrique regorgeants de ressources minérales ne parviennent pas à retenir leur population à immigrer vers des pays peuplés de blancs. Existe-t-il un pays africain qui soit parvenu à un développement comparable à Israël ou à la Corée du Sud ? Pourquoi les noirs américains ne vont-ils pas se mettre à l’abri du suprémacisme blanc en Afrique ?

    • ++++ au Zimbabwé, des fermiers blancs ont été massacrés, leurs remplaçants ont été incapables de gérer et ont provoqué une véritable catastrophe alimentaire ! Idem pour l’Afrique du Sud, depuis qu’il est gouverné par un président noir, n’ayant eu aucune expérience du pouvoir, c’est aussi une catastrophe !

  9. Blanc et fière de l’être . Supprimons à tous ces racistes anti blancs ce que le blanc a inventé , produit , créer pou le bien de tous .Et ils oublient de quoi sont victimes les blancs partout , jusque dans leurs propres pays pour avoir accueillis , logés ,nourris et soignés des non blancs qui en remerciements les agressent . La bonne question est : c’est qui les vrais racistes ?

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