[L’œil américain] Submersion migratoire : Biden pris à son propre piège

biden

Quel chemin parcouru ! Lors de la campagne présidentielle de 2020, Joe Biden n’avait pas de paroles assez fortes pour fustiger la politique migratoire de Donald Trump et dénoncer la construction d’un mur à la frontière sud. Quatre ans plus tard, face à une situation devenue incontrôlable, non seulement le président démocrate a été contraint de relancer la construction du mur en octobre dernier, mais le voilà qui désormais reproche aux élus républicains du Congrès de ne pas lui permettre d’adopter le paquet de réformes « le plus dur », selon lui, « que le pays ait jamais eu » afin de sécuriser la frontière. « Cela me donnerait, en tant que président, une nouvelle autorité d’urgence pour fermer la frontière lorsqu’elle est saturée. Et si on me donnait cette autorité, je l’utiliserais le jour où je signerais le projet de loi », a-t-il récemment plaidé dans une déclaration qui tenait plus de la supplique.

Une crise provoquée par les démocrates

Le chemin parcouru par Joe Biden en matière de politique migratoire aura donc fini par dessiner une boucle. Parti du mur de Trump, dont il affirmait qu’il ne construirait pas un mètre supplémentaire, le voilà revenu à son point de départ : face à un mur ! Le mur du réel. Celui d’une crise que les démocrates ont provoquée, notamment en élargissant les critères des demandes d’asile, et qui prend désormais des proportions vertigineuses.

Car il s’agit d’une crise à la fois démographique, sécuritaire, humanitaire, législative, électorale et même constitutionnelle avec la révolte de Greg Abbott, le gouverneur républicain du Texas qui a décidé de prendre lui-même la situation en main face à l’incurie du gouvernement fédéral.

Engagé dans un bras de fer judiciaire avec l’administration Biden, à la suite des mesures qu’il a décidées pour sécuriser son État, Greg Abbott a publié un communiqué, la semaine dernière, dans lequel il a publiquement exposé ses griefs. « Le président Biden a violé son serment d’exécuter fidèlement les lois sur l’immigration adoptées par le Congrès. Au lieu de poursuivre les immigrants pour le crime fédéral d’entrée illégale, le président Biden a envoyé ses avocats devant les tribunaux fédéraux pour poursuivre le Texas pour avoir pris des mesures pour sécuriser la frontière », a-t-il déclaré.

Le gouverneur du Texas a reproché au président démocrate d’avoir, en raison de sa politique frontalière, laissé plus de six millions d’immigrants illégaux traverser la frontière sud en seulement trois ans. Pour Abbott, en agissant ainsi, le gouvernement fédéral a rompu le pacte qui l’unissait aux États. Des accusations et une confrontation aux allures de nouvelle guerre de Sécession, puisque le gouverneur du Texas a reçu le soutien de nombreux autres gouverneurs républicains qui ont déclaré se tenir à ses côtés. « Le Texas essaie de faire respecter nos lois et de maintenir notre souveraineté, tandis que le gouvernement fédéral ignore la loi et ignore sa responsabilité de protéger nos frontières », a déclaré, sur X, Ron DeSantis. Le gouverneur de Floride a également annoncé, jeudi, qu’il allait envoyer des membres de sa Garde nationale pour « aider » le Texas « dans ses efforts pour arrêter l'invasion à la frontière sud ».

Joe Biden pris en tenaille

Pendant ce temps-là, le Sénat tente péniblement de parvenir à un accord bipartisan combinant des mesures frontalières plus strictes avec une aide à l'Ukraine et à Israël. Depuis plusieurs mois, Joe Biden et les démocrates se heurtent à la volonté d’un certain nombre d’élus républicains du Congrès, souvent proches de Trump, de conditionner le vote de toute nouvelle aide à l’Ukraine à la prise de mesures fermes pour faire face à la pression migratoire à la frontière mexicaine. Des élus qui n’ont pas l’intention d’accepter des mesures au rabais. Le 26 janvier dernier, Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des représentants, a déclaré que l’accord de financement du Sénat sur l’immigration et l’Ukraine serait « mort dès son arrivée » à la Chambre s’il ne correspondait pas au projet qui avait été déposé par son groupe. « Neuf mois se sont maintenant écoulés depuis que nous avons envoyé notre loi sur la sécurité des frontières (HR 2) au Sénat. Comme nous l’avons expliqué à plusieurs reprises, ce projet de loi contient les réformes législatives fondamentales nécessaires pour contraindre l’administration Biden à résoudre la catastrophe frontalière », a-t-il indiqué, dans un courrier adressé à ses collègues. Joe Biden se retrouve désormais dans une situation de plus en plus précaire, pris en tenaille entre des élus républicains soutenus par Trump, qui n’ont pas l’intention de relâcher la pression, et l’aile progressiste de son parti, qui manifeste sa colère face à ses revirements qu’elle considère comme une trahison. Certains élus démocrates de la Chambre allant jusqu’à menacer de s’opposer à une future législation qui irait dans le sens des demandes des républicains.

En attendant, les sondages montrent l’exaspération d’une majorité d’Américains face à la situation actuelle. Une récente enquête Harvard CAPS/Harris a indiqué que l’immigration était passée à la première place des préoccupations de l’opinion, en janvier. 64 % des personnes interrogées ont indiqué considérer que le problème à la frontière s’était aggravé et 68 % que l’administration Biden devait durcir sa politique frontalière. Un véritable naufrage pour le président candidat qui tente désormais, mais bien tardivement et sous contrainte, de se recentrer sur le sujet de l’immigration après avoir cédé aux exigences idéologiques des activistes woke de son parti.

Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

22 commentaires

  1. En résumé ! Il ne faut pas se voiler la face ! Il s’agit pour les Etats Unis d’Amérique une crise identitaire et existentiel majeur ! La meilleurs preuve ! Que 26 états soient d’accord avec la décision du Gouverneur de Texas, monsieur Abott en est la meilleure illustration et la meilleur preuve ! Les Etats Unis se trouve dans la même fracturation économique et sociale, qu’à la veille de la guerre de cession ! Et le pire c’est qu’ils veulent nous donner des leçons ! Je n’ai qu’une conseil à leurs donner, c’est qu’ils règlent d’abord leurs problèmes existentiel et identitaire, avant de nous donner des leçons de Démocratie et de droit de l’homme ! Et que le Président Joe Biden quitte la Présidence et qu’il aille se reposer dans un Ehpad où dans une maison de retraite de luxe ! C’est la où est sa place ! Amitiés à tous Hervé de Néoules !

  2. Merci pour ces excellentes informations !
    J’ajouterai à l’intéressant message de Syclams, ci-dessous, que le temps semble venu pour que les USA s’effondrent sur eux-mêmes!
    Seule une crise interne pourrait faire tomber le géant et sa chute serait peut-être le salut des peuples européens ? Espérons toutefois que nos pays ne seront pas entraînés dans ce potentiel naufrage !

  3. Ce serait drôle si ce n’était pas dramatique! la France vit exactement avec Macron le même scénario que les USA avec Biden. La souveraineté et la défense des frontières était un mot interdit hier et c’est devenu le nouveau catéchisme de Macron et d’Attal.
    La nouvelle conversion de Macron à la « souveraineté  » est encore un tout de pass pas pour vider la « souveraineté  » de son sens et des décisions urgentes à prendre! Ras le bol de ces girouettes aveugles et bornées.A Lerte

  4. Et pendant ce temps , en France , farce démocratique grotesque sur l’immigration , le parti au pouvoir fait voter une loi qu’il se dépêche de faire démolir par le Conseil constitutionnel composé de politiciens recasés faisant passer leur idéologie avant le droit . Et les migrants continuent de nous envahir .

  5. Biden a exactement le même comportement que des Macron, Ursula et Cie. Ils font passer leur idéologie personnelle avant l’intérêt de leur pays et la volonté de la population, laquelle a certainement le bon sens commun supérieur à celui d’une individualité. Des prétentieux qui se révèlent dictateurs. Des narcissiques à courte vue. Macron trahit les français en développant l’Union au détriment des Nations, ce qui n’a jamais été dans son contrat électoral. Le mouvement agricole a été révélateur de ce que certains dénonçaient depuis longtemps, sans succès. Et Macron se maintiendra dans cette ligne de trahisons envers les agriculteurs donc envers les français. En effet, comment concilier « Souveraineté alimentaire de la France » avec « Souveraineté alimentaire de l’Europe » tout en signant de multiples accords commerciaux avec des étrangers. Nous ne pouvons que devenir de plus en plus dépendants. A noter qu’en parallèle, l’écologie punitive ne produit pas de bons fruits : les cas de cancers augmentent d’année en année. Là aussi, leur prétentieuse obstination nous conduira au désastre, à l’anarchie. Ils poussent à la décroissance. Comment nourrir l’humanité si « leur excellent théorie » est appliquée par tous les pays ?

  6. Si seulement les Français pouvaient enfin comprendre, se dessiller et prendre enfin les bonnes décisions. Déjà aller voter et permettre de changer complètement la face de l’Europe pour la ramener à ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, un marché commun au bénéfice des membres. Alors les errements stupides d’un Biden sénile auraient été utiles à quelque chose.

  7. Les Etats-Unis se convertissent au socialisme, il ne faudra pas chercher ailleurs la cause de leur déclin. Le socialisme est le communisme à petite dose, mais dans les deux cas, le chaos est au bout du chemin.

  8. tant mieux et que ces élections Européenne et présidentielle américaine arrivent vite pour remettre le monde à l’endroit !!

  9. Partout dans le monde où les socialistes ont régné les problèmes ce sont multipliés et aggravés. Donald Trump avait vu juste et la construction d’un mur anti migrants était nécessaire. Il en va de même pour notre nation France le rétablissement des frontières est devenue une priorité mais de tous temps nous avons 15 ans de retard sur les USA, ça promet surtout avec des Macron et van der leyen

    • Il ne faut plus 15 ou 20 ans comme on disait il y a 50 ans, maintenant quelques jour suffisent. Un Floyd est abattu dans une rue inconnue dans une ville improbable aux USA et dans la semaine s’est l’agitation entre Lille et Nice en passant par Montigny-le-Bretonneux, Damartin-en -Goëlle… !

  10. L’immigration excessive a toujours été une catastrophe. Ainsi est né le proverbe disant : « Chacun chez soi et les poules seront bien gardées ».

  11. Tant mieux au moins les américains ont compris et vont l’éjecter parce que comme chez nous c’est vite vite des promesses et quelques mesurettes avant les élections et une fois élus on oublie tout et on recommence à spolier le peuple . C’est pourquoi i ne faut plus être dupes et naïfs mais voter contre ceux qui depuis plus de 40 ans nous ont fait des promesses jamais tenues , tous aux urnes .

    • J’espère que les Français, cette fois-ci, se réveilleront , et iront voter aux élections européennes ! Mais si le taux d’abstentionnistes reste toujours aussi important, tant pis ,hélas , pour les Français, nous récolterons ce que nous avons semé !

    • Pépé Biden remporte la primaire de Caroline du Sud et la primaire de son parti dans le New Hampshire , Etat du nord-est des Etats-Unis. Ceci sous entend que chez les démocrates, il va de soit qu’il faut continuer avec ce pauvre homme qui serait mieux dans une maison de retraite. Aussi, je me demande vraiment si les américains ont compris.

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