L’Espagne encourage désormais « une immigration régulière, ordonnée et sûre »

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L’Espagne emboîte le pas à l’Allemagne qui faisait de même il y a deux semaines. Mardi, son gouvernement a adopté une réforme pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre. L’Espagne va ainsi procéder, selon les mots de son ministre de la Sécurité sociale José Luis Escriva, lors d’une conférence de presse, à « plusieurs mesures d'envergure » destinées à « encourager une immigration régulière, ordonnée et sûre » (TF1 avec AFP, 26 juillet).

Paradoxalement, l’Espagne, dont le taux de chômage (13,65 %) est l’un des plus élevés de la zone euro, est obligée de recourir à une main-d’œuvre étrangère pour répondre aux besoins de plusieurs secteurs d’activité (tourisme, agriculture, bâtiment, transport). Les différentes mesures adoptées favoriseront ainsi le regroupement familial, l’octroi de visas et la simplification des démarches administratives entre autres.

Quelques questions persistent. Si l’Espagne évoque une « immigration régulière, ordonnée et sûre » quid des migrants arrivés sur le territoire de façon irrégulière, désordonnée et violente ? Ceux-ci ne pourront-ils pas pourvoir ces postes-là ? Par ailleurs, comment expliquer que coexistent pénurie de main-d’œuvre et taux de chômage ? Le prix des logements dans les secteurs touristiques est un des facteurs freinant la mobilité des Espagnols dans leur recherche d’emploi. Jesus Cruz, professeur en droit du travail à l’université de Séville, explique (Marianne, 6 juin) : « Ce n’est pas rentable pour les saisonniers de se déplacer s’ils veulent se loger dans des conditions dignes. Ce qui n’est souvent pas le cas pour les immigrés, notamment sans papiers, qui sont plus disposés à se loger dans des conditions très précaires en échange d'avoir du travail. » Autre raison possible, le faible coût de la main-d’œuvre. Toujours dans Marianne, un syndicaliste s’indigne : « Que l’on soit espagnol ou d’origine étrangère, cela n’est pas normal de travailler pour 6 euros de l’heure comme serveur ou 5 euros dans les champs de tomates. »

Et c’est ainsi que, faute de régler les questions en amont, on pave la chose de bonnes intentions : l’immigration est favorisée, là-bas aussi, le « Grand Remplacement » facilité, quels que soient les conflits multiculturels, la violence ou l'insécurité que cela pourrait engendrer. La France aussi doit faire appel aux Tunisiens pour combler le secteur de l’hôtellerie-restauration. Marie Delarue rappelait, dans ces colonnes, qu’à la veille de l’été, il manquait 200.000 bras. Et pourtant, 71 %  des Français sont favorables à une forte réduction du flux d’immigration (sondage exclusif de l’institut CSA pour CNews). Finalement, Viktor Orbán semble être le seul dirigeant européen à saisir les enjeux à venir, défendre sa culture et son peuple en rappelant, dans son discours du 23 juillet, que « Bruxelles, renforcée par des troupes affiliées à Soros, veut simplement nous imposer les migrants ».

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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