Les mensonges cachés derrière le projet éolien de Saint-Nazaire

éoliennes

Ce jeudi 22 septembre, Emmanuel Macron, tout juste rentré des États-Unis, s’est rendu à Saint-Nazaire afin d’inaugurer le parc éolien du banc de Guérande (Loire-Atlantique). Le déplacement présidentiel ne vient pas cacher les nombreux mensonges sur lesquels ce projet a été bâti.

« Tellement de mensonges ont accompagné ce chantier », s’insurge un opposant à la construction d’éoliennes au large de Saint-Nazaire. Pour Alain Doré, coordinateur du collectif associatif contre le parc éolien joint par Boulevard Voltaire, « le plus gros mensonge a été un mensonge d’État »« Ils nous ont expliqué que le projet éolien du banc de Guérande allait contribuer à lutter contre le réchauffement climatique et les gaz à effets de serre, ce qui n’est pas vrai », développe-t-il. En effet, la France a d’ores et déjà une production électrique décarbonée à hauteur de 92 %, dont près de 70 % sont assurés par le nucléaire. L’implantation des éoliennes au large de la côte Atlantique ne constitue donc pas un apport majeur de ce point de vue. Au contraire, la production, dans un premier temps, et le recyclage, ensuite, des éoliennes restent hautement polluants. Les pâles, notamment, composées de matériaux composites à base de fibres de verre et de carbone demeurent difficiles à recycler. D’autre part, le caractère intermittent de l’éolien oblige à recourir à d’autres sources d’énergies, dont les énergies fossiles. À ce premier aspect environnemental s’ajoute un second. Bien que les promoteurs assurent « une compatibilité avec les enjeux environnementaux » locaux, les éoliennes ont été construites à seulement 12 kilomètres de la Côte sauvage, site pourtant préservé, reconnu d’intérêt européen et classé Natura 2000 (classement qui a vocation à protéger les milieux et espèces).

« Un choc visuel »

À ce premier mensonge s’ajoute une deuxième tromperie. En 2011, le gouvernement de Nicolas Sarkozy lance un appel d’offres pour la construction de plusieurs parcs éoliens en France, dont celui de Saint-Nazaire. « Notre objectif est de faire émerger une filière nationale performante pour construire ces moyennes de production », promet le chef de l’État. Seulement, dix ans plus tard, force est de constater que la filière d’excellence française n’est qu’un beau discours. Au lancement du projet, l’énergéticien français EDF est aux manettes, mais il est d’ores et déjà accompagné du leader mondial danois DONG Energy. Quatre ans plus tard, EDF change de partenaire. Les Canadiens Enbrigde et CPP Investments Board entrent au capital du projet de développement éolien en mer à hauteur de 50 %. « Les sous-traitants d’EDF, les actionnaires [...] quasiment plus rien n’est français », dénonce Alain Doré qui, avec son collectif, a épuisé tous les recours pour tenter de mettre un terme au chantier.

Mais les mensonges ne s’arrêtent pas là. Tout au long de la mise en œuvre du projet et du chantier, ses promoteurs n’ont eu de cesse de rassurer les habitants de la côte Atlantique. Alors que 80 éoliennes de 175 mètres de haut allaient voir le jour à 12 kilomètres seulement des côtes, Jérôme Pécresse, alors investi dans le projet, assurait aux riverains que celles-ci seraient à peine perceptibles. « Elles ne seront visibles que par très beau temps et l'on verra quelque chose à l'horizon qui sera plus petit qu'une tête d'épingle… », détaille, en 2012, le président d’Alstom ER (accessoirement mari de Valérie Pécresse à la ville) dans un entretien à la presse bauloise. Dix ans plus tard et les éoliennes construites, la réalité est tout autre. « Ça vous saute aux yeux, c’est un choc visuel », décrit Alain Doré qui, dorénavant, aperçoit chaque matin la ligne d’éoliennes à l’horizon. Certes, les promoteurs du parc éolien avaient mis en ligne plusieurs photomontages pour rendre compte de l’impact visuel, mais « la photo ne rend pas compte de la réalité, de la perception », détaille un opposant contacté par Boulevard Voltaire. De nombreux riverains et touristes partagent alors le même avis : ce parc éolien est tout simplement « une horreur » dans le paysage.

Pour Alain Doré, ce parc éolien est, en définitive, « une magnifique escroquerie ». Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé, ce 22 septembre, sa volonté d'aller « deux fois plus vite » dans le développement du renouvelable en France, de nombreuses autres « escroqueries » énergétiques pourraient bientôt voir le jour.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 27/09/2022 à 8:50.
Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Allons Madame DE LONGRAYE, vous êtes certainement une excellent journaliste, mais il faudrait que vous puissiez réviser vos mathématiques…Souvenez-vous…: – La tangente d’un angle aigu est le quotient de la longueur du côté opposé à cet angle, par la longueur du côté adjacent à cet angle… – Dans le cas du Parc Éolien de St Nazaire la hauteur d’une éolienne de 175 m représente le côté A opposé à l’angle de vue sur terre…, la distance de 12 kms ou 12000 m est le côté B adjacent à cet angle… – La Tangente de l’angle de vue est donc de 175/12000 = 0.01458333 que nous pourrons arrondir à 0.0146 – Maintenant calculons la hauteur de vue depuis la terre à bout de bras soit à peu près 1m de distance… soit 0.0146*1 = 0.0146 m soit 1.5 cm…! En conclusion les « monstres » que vous décrivez dans votre essai, ne « saccageront » le paysage qu’à hauteur d’un cm et 1/2…! Effroyable… Non…?

    • Erreur! Habitant dans le sud du Morbihan ja peux vous assurer qu’on voit les éoliennes parfaitement se détacher sur la mer. L’impact visuel n’est pas de 1,5cm (ce qui ne veut strictement rien dire…)
      Raisonnement de techno à côté de la plaque de la réalité…

  2. N’y a t’il pas un moyen de mettre un terme à la nuisance de tous ces imposteurs mais ne rêvons pas , le degré de docilité des français est à son paroxysme , plus on les soumet et leur impose , plus ils sont demandeurs .

  3. Ils veulent en implanter à Oléron en Charente Maritime ! Ils essaient d’arroser en indemnisations les plus diverses les décideurs du coin et les gens qui interviennent professionnellement dans le secteur ;pêcheurs et ostréiculteurs .
    Cela va être un catastrophe pour le site ! les gens vivent aussi du tourisme ! Il faudrait évaluer le bénéfice de l’énergie produite avec le risque de polluer le champs visuel de façon durable . Mais on a bien compris que Macron ne parle pas aux charentais mais aux allemands et plus globalement au groupe écolo du parlement européen !

  4. On parle souvent , d’indépendance énergétique, le vent et le soleil sont les seules sources d’énergie qu’on achète pas.
    Mais comme elles sont intermittentes , on doit utiliser en complément des énergies fossiles (pétrole gaz uranium) à l »extérieur et parfois à des pays peu fréquentables. D’après vous que faisons nous au Sahel ? d’ou vient notre uranium ?

  5. Tout comme la manière dont a été géré le Covid 19, le programme éolien français est l’un des plus gros scandales d’Etat de ces dernières années, avec pour facteur commun, la corruption à grande échelle. Espérons que si (le plus rapidement possible) la droite revient aux manettes, elle fera payer très chers tous les coupables de ces façons de faire innommables.

    • il ne faut pas rever, la droite aux manettes je rigole. quand on voit les elections c’est magouilles et Cie. parlons de la vraie droite celle des patriotes, oui d’accord

  6. Il y a des choses vraies dans ce que vous dites. mais je ne comprends pas le titre de l’article: Rien de ce que vous mentionnez n’a jamais été caché…Paranoïa ?

  7. Nous vivons à l’époque des dogmes, comme autrefois avant la Révolution française. Il n’y a que l’opinion autorisée, diffusée par les médias de la pensée unique. Ceux qui ont des doutes sont anéantis par le silence de mort ou économiquement. Les Allemands font actuellement l’amère expérience des énergies dites renouvelables, notamment en ce qui concerne le prix de l’électricité. Les Allemands payaient jusqu’à présent environ 24 ct/kWh et devront s’habituer à 35 ct/kWh. Mais ce n’est pas encore la fin. Les boulangeries et les entreprises mettent déjà massivement la clé sous la porte en raison de l’augmentation astronomique des coûts de l’énergie. De plus, il faut une réserve conventionnelle pour l’électricité éolienne, car le vent ne souffle pas toujours quand on en a besoin ou il souffle lors les jours de fête quand on n’en a pas besoin. Aucun des décideurs élitistes ne peut citer librement les consommations d’énergie actuelles et la manière dont elles se répartissent, car la question des énergies renouvelables est devenue une idéologie.

  8. Sarkozy, Pécresse, on retrouve dans ce désastre les habitués de la trahison, suivis au grand galop par Hollande et Macron. Cette méthode de gouvernement porte un nom : corruption.

  9. Macron , Monsieur  » éoliennes  » a-t-il conscience que les vibrations produites par ces machines dérèglent « les sonars et les gps  » des grands animaux marins , font fuir les poissons , polluent la mer par des tonnes de béton et vont mettre des dizaines de Marins pêcheurs au chômage !
    Déjà que les porte containers ont envahi nos autoroutes maritimes et provoquent pollution et mort , maintenant les éoliennes ( non recyclables et venant de pays dont l’écologie et le moindre de leurs soucis ,pour remplir les comptes en banques de certains politiques pour peu de rendement !!!

  10. Il faut ajouter à cette liste ce que beaucoup oublient : le béton !
    Il faut des quantités astronomiques de béton et par voie de conséquence des quantités astronomiques de sable et de gravier… « en même temps » le signal d’alarme sur la pénurie de ces matériaux est tiré depuis un moment…
    Ne pas oublier le coût exorbitant du transport de tout ce béton avec le CO2 qui l’accompagne !

  11. La solution « éoliennes » pollue avant, pendant et après, pour ne produire que de temps en temps. J’attends un bilan écologique de l’éolienne, de l’extraction des matières servant à sa fabrication à sa destruction complète. Je pense que les écolo vont être surpris

  12. Excellent article, j’ajouterai deux petits points, la nuisance visuel, visible que par beau temps, on sait très bien que les vents sont faibles par beau temps donc pas rentable, par temps de brouillard on ne les verra pas non plus sauf que là non plus, pas de vent. Deuxième point, la nuisance sonore, par grand vents d’Ouest le vent apportera les sons à la côte sauf qu’on ne parle pas des sons dans le milieu marin qui se propagent bien plus loin et perturbent le milieu aquatique que les verts défendent farouchement, les navires font autant d’effets sonores mais ils se déplacent et en un lieu déterminé c’est a court terme. Il parait, les scientifiques le disent, que l’échouage des cétacés sur les côtes peut être la cause des effets sonores, en effet, on a pas vue de cétacés échoues au Touques.

  13. Les bilans des autres pays devraient faire réfléchir les « décideurs » » … sauf que les promoteurs de ces parcs éoliens savent « convaincre » les « politicards qui signent les autorisations d’installation.
    Les conditions climatiques en mer, les « coups de vent » seront les seuls arbitres qui sanctionneront violement ces machins. Il ne faut orienter le débat sur le « beau » mais savoir pourquoi les environs perdent de la valeur immobilière; il faut insister sur l’efficience de ces machins qui sont au max à 25 %. Les « bobos-écolos » sont -ils capables de valoriser le recyclage de ces tonnes de béton et de carbones ?
    Il faut savoir aussi que sont les « très proches » de certains politicards ( ceux qui cautionnent cette installation
    ) qui se gavent lors de la mise en place de ces inepties technologiques.

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