L’élu EELV s’insurge contre la pollution des bateaux à voile

bateau à voile

Lorsque madame le maire UDI de Vincennes demande à son hurluberlu EELV d'expliquer pourquoi il ne vote pas la subvention pour le « yacht-club » de la ville, sa réponse tombe, tel un couperet sur une saucisse vegan : « Nous ne subventionnons pas des sports qui émettent des polluants. »

Dans la tête de ce conseiller municipal, des yachts imposants sillonnent les petits lacs du bois de Vincennes. Après une traversée de trois minutes, le bâtiment rejoint la berge opposée puis repart en sens inverse pour une autre croisière de rêve parmi les canards et les mies de pain jetées par les promeneurs. Dans « yacht-club », il y a le mot « yacht ». Yôôôte ! Saint-Tropez, milliardaires, débauche de carburant. Pas un sou pour ce va-et-vient de bateaux réchauffeurs de planète.

« Des quoi ? », demande le maire. « J'ai pas entendu. » Quelques rires fusent dans l'assemblée. Le sketch s'annonce très amusant. Le conseiller avance son argument massue : « Ben... le yacht-club... c'est des bateaux » Le constat est implacable. « à voiles », enchaîne calmement l'édile. Ah, heu... Le pourfendeur de paquebots dans une baignoire avance une explication incompréhensible dans laquelle il est question de port irlandais et de convention.

Sans aucune pitié, Mme Libert-Alabanel achève le naufrage de son conseiller : « C'est de la voile et ça avance avec le vent... un bateau. » Dans la salle, les rires redoublent. « On est à peu près sur le même niveau de polémique que les aviateurs... Donc, en fait, la raison de votre abstention, c'est parce que la pratique de la voile est polluante. » Au plus mal, l'écolo ajuste son masque, se grattouille, jette un œil sur son ordinateur portable. Pas un seul canot de sauvetage à l'horizon. Pas une seule bouée canard... Le Titanic EELV repose au fond d'un lac du Bois de Vincennes. Affreux.

Durant les années de leur mandat, les père Ubu de l'écologie ont encore le temps de dénoncer les méfaits des montgolfières, pédalos, avirons, planeurs, parachutes, équitation, bouts de ficelle et selle de cheval... Du pain bio sur la planche en bois d'arbre mort.

Revenu miraculeusement à la surface, l'expert maritime Quentin Bernier-Gravat présente ses excuses sur Twitter. « J'avais bossé mes partiels, un peu moins mes dossiers, mea culpa. » Partiellement compétent, le bobo vincennois n'avait, semble-t-il, pas remarqué la taille des lacs non loin desquels il réside. Besoin d'examiner le dossier ! Des people sujets au mal de mer venaient peut-être se prélasser sur le pont de yachts énormes voguant au large du périphérique. La réalité était à deux pas... des années-lumière, pour un élu EELV.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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