Législatives : le RN Philippe Vardon veut une alliance avec Zemmour dans le Sud

vardon

« Balayer les perspectives d'union, c'est sacrifier le RN dans le Sud. » Dans une lettre envoyée ce matin, le candidat de la troisième circonscription des Alpes-Maritimes, patron de l’opposition niçoise et figure haute en couleur du RN provençal, Philippe Vardon a jeté un pavé dans une mare de moins en moins calme. Vardon ne pouvait ignorer que sa position irait contre les consignes du parti : saigner Reconquête. La réponse du siège ne s’est pas fait attendre : le RN enverrait un candidat face à Vardon dans sa circonscription, d’après Le Figaro (2 mai).

Une situation qui ne surprend pas les anciens de la maison comme Jacques Bompard. Le maire d’Orange et patron de la Ligue du Sud martèle : « On a toujours eu le RN contre nous. C’est tout à fait dans leur philosophie. La leur est réduite même pas aux intérêts du RN mais bien à ceux de certains hiérarques du parti. »

Du côté du parti de Marine Le Pen, on a visiblement du mal à pardonner à Éric Zemmour et ses partisans leurs multiples provocations et mots durs, notamment cette fameuse responsabilité de l’échec qui pèserait sur le nom Le Pen, pour paraphraser le candidat de Reconquête. Du côté du RN, on paraphrase le gouvernement en reprenant à son compte le « quoi qu’il en coûte ». Pas d’alliance ou d’accords possibles. Le rôle de premier opposant vaut bien l’érection de quelques cordons sanitaires.

Au-delà de ces choix stratégiques, cet épisode politique a le mérite de rappeler une vérité sociologique ou plutôt géographique. Coexistent au sein du même parti deux Rassemblements nationaux. L’un au nord et l’autre au sud. Si le premier se retrouve dans le bloc populaire, le second mise davantage sur l’union des droites. C’est le calcul de Vardon, qui l’a rappelé dans sa lettre envoyée à Jordan Bardella : « Sans accord, la perspective est que la moitié des seconds tours pourrait échapper au camp national. Pire encore, ce serait tout simplement le cas pour l'intégralité des seconds tours dans les Alpes-Maritimes, potentiellement aucun candidat RN n'y participerait. C'est aussi pour cela que je considère que cet accord serait, de surcroît, largement favorable au RN. »

À l'heure de publier ces lignes, BFM TV indique que le Rassemblement national aurait investi un autre candidat face à Vardon, non à cause de ses appels à l'union, mais pour une affaire d'agression.

Le Rassemblement national n'a pas pu être joint, ce soir 2 mai, par Boulevard Voltaire.

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Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

82 commentaires

  1. On va payer cash ce refus d’alliance des cadres RN pour les législatives. Les électeurs RN et R! la souhaite majorirairement. Je vote pour le FN depuis 1974, les stratégie de MLP « ni droite ni gauche, les allers-retours programmatiques et idéologiques, la mise a l’écart de la partie conservatrice du FN … » ont laissé un boulevard a E. Zemmour que j’ai rejoint a la première heure. L’alliance des deux chapelles de la droite nationale est si évidente! je crains de ne plus jamais voter pour le RN.

  2. Le Patriarche pendant des décennies a défendu ses intérêts perso avant le reste …Marine suit le mouvement ! J’espère que s’ ils refusent l’accord, beaucoup feront comme moi : candidat Reconquête au 1er tour ; si il est absent au second , pas de vote RN pour son candidat si celui ci est qualifié ! On va pas refaire le coup du vote utile au 2e tour comme pour la présidentielle !! Le RN aura ses 10 députés….Le temps travail pour Zemmour .

  3. Si Marine refuse une alliance à droite (alors que la gauche se réunit !), elle trahit ses élus, ses militants et ses électeurs. Gare au retour de boomerang !

  4. « Marine, comme Poutine, a trouvé son Ukraine en Zemmour ».
    Relisez le cas échéant….

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