Le vaccin ou le cercueil social

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Ca y est, nous y sommes. Pour se divertir, travailler ou se cultiver, les derniers bataillons de résistance seront bientôt acculés à devoir piocher dans leurs finances. La liberté a un prix, mais qui pourra encore le supporter, et pour combien de temps, alors que tout augmente ? Le cabinet du ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran vient de confirmer à Capital qu’à compter du 15 octobre, les tarifs des tests de dépistage contre le Covid iront d’au moins 22 euros, pour un antigénique (25 euros par les pharmacies, sauf le week-end, où ils seront facturés 30 euros), et jusqu’à 44 euros pour un test PCR. Et les autotests réalisés devant le pharmacien ne seront plus gratuits. Prendre un café en terrasse deviendra un luxe pour les personnes non vaccinées, travailler et se rendre régulièrement en réunion dans des lieux où le passe est imposé ne laissera plus guère le choix.

Il s’agit de traquer ces derniers résistants, égoïstes ou inconscients. À eux d’assumer leur choix et ne pas le faire porter par la collectivité. Notre bon Jean Castex le répète à qui veut l’entendre : « Il n'est plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables. » En revanche, les jeunes femmes de moins de 25 ans pourront vivre une sexualité de confort en toute légitimité et aux frais du contribuable, qu’il soit d’accord avec cela ou pas. Ce dernier devra financer le remboursement de la pilule devenue gratuite en janvier 2022 : quand le gouvernement veut rembourser, il le peut. Cet argument pseudo-économique invoquant faussement le bien commun est donc purement fallacieux et idéologique. Il n’a pour autre but que de relancer une vaccination qui commence à ralentir. Selon Capital, « en un mois, entre le 4 septembre et le 4 octobre, elle n’a progressé que de 8 %, passant de 67,3 % à 72,8 % des Français complètement vaccinés. À titre de comparaison, le taux de couverture vaccinale avait progressé de 25 % entre le 4 août et le 4 septembre. »

Autre preuve, s’il en fallait, que cet argument invoqué ne tient pas la route : il y a aura tellement d’exceptions listées (les personnes complètement vaccinées, les mineurs, les patients qui ont besoin d’un test pour se faire opérer sur présentation d’une ordonnance, les patients avec un certificat de contre-indication au vaccin et peut-être même [c’est en discussion] les élèves majeurs en cas de cluster dans l’Éducation nationale ou dans l’enseignement supérieur) que l’assurance maladie ne devrait pas faire tant d’économie.

Tandis que tous les indicateurs de l’épidémie sont à la baisse, qu’il serait grand temps de relâcher un peu la longueur de la laisse, on la maintient au contraire bien serrée, histoire d’empêcher la cocotte de déborder. Bientôt une troisième dose pour les doublement vaccinés, un abonnement semestriel à un vaccin qui perd de son efficacité, voire même, selon les mots de Gabriel Attal, fragiliserait les défenses immunitaires. Mais qu’à cela ne tienne, il faut sanctionner les derniers réfractaires. Mercredi, le Parti socialiste proposait un amendement pour imposer la vaccination obligatoire à compter du 1er janvier 2022, assortie d’une « sanction contraventionnelle en cas de non-respect de cette obligation ». Autrement dit, 135 euros, et « en cas de récidive au-delà de trois verbalisations en trente jours, cette amende sera portée à 1.500 euros ». Cet amendement délirant a été rejeté par la commission des affaires sociales du Sénat, pour l’instant. L’étau qui se resserre de plus en plus autour des rétifs ne laissera bientôt d’autres choix que celui-là : le vaccin ou le cercueil social.

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Iris Bridier
Journaliste à BV

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