Le chèque carburant est-il une usine à gaz et pompe à fraudes ?
2 minutes de lecture
Surprise et virage serré dans les palais du pouvoir, ce mardi. Pour éviter « une usine à gaz » - selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal -, la piste de la baisse des taxes serait de nouveau sur la table. Cette option, qualifiée, lundi, par Le Maire de « très coûteuse pour un résultat que les Français ne verront pas » - en effet, 500 millions de moins pour le Trésor pour un petit centime, ridicule et invisible de réduction -, est évidemment, en revanche, facile et surtout rapide à mettre en œuvre. Alors, un nouveau scénario, le bouclier carburant, apparaît, dont personne ne sait exactement de quoi il s’agit.
Macron s’engage à prendre une décision avant la fin de cette semaine. Gageons que les jours qui restent vont voir des manifs nombreuses, jaunes, blanches ou rouges, qui devraient l’éclairer !
Pour modérer la hausse brutale du prix des carburants, le gouvernement envisageait une aide visant certains usagers à revenus modérés : le chèque carburant.
L’injustice et la fraude pourraient trouver, dans cette énième et nouvelle allocation, un autre terrain particulièrement favorable. La France de la solidarité croule déjà sous le prix de l’escroquerie qui, par nature, est difficile à déceler et donc à combattre ! La preuve : deux rapports, l’un de la Cour des comptes, l’autre parlementaire, établis en septembre 2020 pointent l’impossibilité de chiffrer la fraude sociale. Elle serait évaluée entre 14 et 45 milliards d’euros. Colossale incertitude !
Ce qui confirme une évidence : la fraude prospère sur l’absence totale de contrôle des allocations dispendieuses faites sur déclaration et justificatifs des demandeurs…
Pour ce choix d’une aide ciblée plutôt que d'une baisse des taxes, le pouvoir cite l’expérience des Hauts-de-France bravo, Bertrand ! - où sont concernés salariés, étudiants, apprentis et même covoitureurs. Conditions : habiter à plus de 20 km du lieu de travail et utiliser son véhicule personnel pour s’y rendre. L’aide régionale est de 20 euros par mois pour les seules personnes ayant moins de l’équivalent de deux SMIC de revenu mensuel.
Dans la proposition évoquée par le ministre des Finances Bruno Le Maire, les salariés pourraient ne pas être les seuls concernés. « Une mère au foyer qui accompagne ses enfants à l'école ou une personne handicapée qui a besoin de prendre sa voiture doivent pouvoir être accompagnées, même si elles ne travaillent pas », souligne le porte-parole Attal. Il faudra, en revanche, bien posséder son propre véhicule. Inversement, la présence d'un réseau de transports en commun pouvant être emprunté s’opposerait à toute éligibilité au cadeau républicain.
Pour la mise en place de ce nouveau dispositif, et de l’aveu même du porte-parole, « l'équation s'annonce complexe ». C’est le moins qu'on puisse dire !
Vos commentaires
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées