L’aide médicale de l’État ? Ça coûte un pognon de dingue !
Comme il est de tradition, chaque automne, le Parlement étudie en ce moment le projet de loi de finances 2021, et celui-ci réserve quelques surprises de taille, notamment sur la politique menée par le gouvernement en matière d’immigration : il semble bien qu’elle échappe à tout contrôle. Nous voilà rendus bien loin de l’orthodoxie budgétaire si chère à Bruno Le Maire ou Pierre Moscovici.
Rappelant que le coût estimé de la politique française de l’immigration et de l’intégration sera de 6,9 milliards d’euros en 2021, la commission des finances du Sénat explique que ce budget a augmenté d’un milliard depuis 2018. À cela s’ajoutent les deux milliards d’euros à la charge des départements pour la prise en charge des mineurs isolés. Des chiffres et une augmentation forte et rapide qui donnent le tournis…
Emblématique de cette explosion du budget, celui dévolu à l’aide médicale de l’État : fin 2019, les étrangers en situation irrégulière bénéficiaires de l’AME s’élevaient à 334.546 personnes, soit une augmentation de 115 % depuis 2004 (160.000 personnes à cette date). Christian Klinger, rapporteur spécial du projet de loi de finances pour la mission santé, décrit une autre augmentation de 4,6 % de ces bénéficiaires pour les trois premiers mois de l’année (chiffres du 31 mars 2020) : leur nombre s’élevait alors à 349.844 personnes. L’apparition de l’épidémie de Covid-19 y est sans doute pour quelque chose. Coût prévisionnel de l’AME, en 2021 : un milliard et 61 millions d’euros.
Mais qu’est-ce, au juste, que l’AME ? Les bénéficiaires sont les immigrés résidant illégalement sur notre territoire depuis au moins trois mois. Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, et auteur d’un récent essai, Ce grand dérangement, l’immigration en face, paru chez Gallimard, explique : « Cette couverture santé prend en charge bien plus que les situations d’urgence, elle donne accès à un panier de soins quasi équivalent à celui des résidents […] Dans l’ensemble des pays européens, au-delà de l’urgence où la vie de la personne serait en danger, un sans-papiers ne peut prétendre à la même gratuité des soins et un demandeur d’asile est moins bien traité. » Il rajoute : « Nous sommes, avec la Belgique, l’unique pays au monde délivrant des titres de long séjour pour soins à tous ceux qui font valoir qu’ils ne peuvent accéder effectivement à un soin dans leur pays, même si le médicament existe. Plus de 30.000 étrangers malades bénéficient ainsi d’un titre de séjour », renouvelé tant que durent les soins. Premiers bénéficiaires : des malades du Maghreb et d’Afrique.
Une enquête réalisée en 2019 par Le Figaro explorait les méandres de l’AME, ce tabou de la politique française. Tel qu’il est conçu, ce système engendre toutes sortes d’abus : « Des filières de passeurs se sont mises en place, drainant un flux continu de candidats aux soins gratuits. » Et la journaliste Guyonne de Montjou d’évoquer, par exemple, la filière géorgienne, avec l’augmentation de 256 %, en 2018, du nombre de demandes de visas émanant de ce pays. Un tourisme médical qui n’est pas justifié par le manque de soins là-bas, mais bien plutôt par la perspective des soins « gratuits ». Elle cite encore ce médecin de Grenoble qui déplore « la volonté de cacher le fait que la gratuité de l’accès aux soins permet de transformer une situation précaire en situation durable qui ouvre à un statut et à des droits à l’aide sociale ». Ainsi, dit-il, « on a vu arriver à Saint-Étienne plusieurs enfants polyhandicapés du Maroc, accompagnés de traducteurs, qui ont eu des interventions chirurgicales lourdes et qui ont pu se sédentariser en France et bénéficier du regroupement familial ».
Aujourd’hui, les aides sociales représentent, en France, 32 % de la richesse nationale. Une variante du fameux « quoi qu’il en coûte » qui laisse au contribuable français, l’un des plus taxés au monde, un goût bien amer.
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