« La liberté des Français ne peut être soumise à aucune forme de marchandage »

rémi tell

Co-fondateur du collectif Peuple libre, Rémi Tell entend redonner voix aux citoyens dont la liberté se voit bafouée, notamment depuis la crise sanitaire. Pour lui, « la démocratie française est morte » avec les annonces d'Emmanuel Macron, lundi soir. Un discours « complotiste » pour les uns, un « combat juste » pour les autres.

Explications de Rémi Tell au micro de Boulevard Voltaire.

 

https://www.youtube.com/watch?v=bK3mhu0wRCc&feature=youtu.be

 

 

 

Où tirez-vous votre engagement pour la liberté ?

 

D’une révolte personnelle. Depuis un an et demi, j’observe comme beaucoup de Français notre pays changer. La liberté de ses habitants est très bafouée et restreinte. Il me semble que la crise sanitaire a servi de prétexte à beaucoup d’avancées de l’agenda politique progressiste. Parmi ces avancées, il y a le contrôle total sur la population. C’est ce à quoi nous sommes en train d’assister. Par conséquent, c’est la raison de mon engagement au sein de Peuple libre.

 

 

Comme la plupart des Français, vous avez sans doute entendu le discours d’Emmanuel Macron.

Peuple libre s’est créé en réaction à toutes ces avancées liberticides. Qu’avez-vous ressenti en écoutant le discours du chef de l’État ?

 

Pour être honnête, je n’ai pas été très surpris. Depuis plusieurs mois, une politique des petits pas est menée. Il y a une véritable ingénierie sociale pour faire accepter des choses qui auraient été considérées, il y a deux ans, comme inacceptables par tous les gens raisonnables. Il y a quand même une forme d’effroi. L’État de droit et la démocratie française sont définitivement morts hier. Ce qui est en train de se passer est très grave.

 

 

N’avez-vous pas l’impression d’en faire un peu trop ? La vaccination démontre une certaine efficacité dans la mesure où elle ne ralentit pas spécialement la contamination, mais elle atténue énormément les effets de la maladie.

 

Je crois que deux logiques s’affrontent. Il y a une logique des principes et une logique des intérêts. La logique des principes, c’est celle que l’on défend. Elle est de dire que la liberté et la dignité des Français ne peuvent être soumises à aucune forme de marchandage. À côté, vous avez une logique des intérêts qui est de considérer que pour retrouver un semblant de vie normale, il faut tout accepter, y compris vendre père et mère.

Je me souviens d’un pays dans lequel mes ancêtres se sont battus pour la liberté. Je vois bien que la politique sanitaire mise en place depuis un an et demi n’a pas permis d’enrayer le Covid-19 mais, au contraire, elle a précipité beaucoup de gens vers la mort avec des décès qui auraient pu, me semble-t-il, être évités. La liberté ne peut donc pas servir de variable d’ajustement à cette gestion absolument défaillante.

Pour la première fois, depuis longtemps en France, nous nous apprêtons à donner des droits différents aux citoyens sur le sol de leur propre pays, et qui plus est en raison de leur état sérologique.

Je demande à ceux qui nous écoutent de réfléchir à ceci. Si, dans les années 80, au moment de l’émergence de l’épidémie du VIH, on avait voulu restreindre aux personnes atteintes par le VIH l’accès aux transports, aux commerces, aux cinémas, aux parcs d’attractions, il y aurait eu une levée générale de boucliers. Des millions de Français auraient été dans la rue.

 

 

Le VIH ne se contamine pas par l’air et par le toucher…

 

Il se contamine par le contact humain, comme le Covid. On pourrait aussi dire que le taux de mortalité du VIH, surtout dans les années 80, était infiniment supérieur à celui du Covid-19.

On voit l’effondrement intellectuel qui s’est produit en trente ou quarante ans. Dans la plupart des médias, chez les responsables politiques, y compris chez les intellectuels, vous n’avez plus aucun réflexe éthique et plus aucune référence morale qui semblent prévaloir sur l’intérêt de retrouver une vie normale. C’est une promesse qui me semble bien illusoire. On apprend, aujourd’hui, que l’état d’urgence sanitaire sera encore repoussé au 31 décembre 2021.

 

À quoi attribuez-vous cette volonté de faire reculer les Français ?

 

Je pense qu’il y a une tentation qui est celle de tout pouvoir, depuis que la politique existe, d’abuser des prérogatives qui nous sont accordées et d’avancer tant que l’on ne nous arrête pas. Depuis un an et demi, personne n’a stoppé le pouvoir. C’est une mécanique politique assez naturelle.

À côté de cela, vous avez, notamment dans le monde occidental, un affaiblissement considérable des États et des États-nations. Les gouvernements tentent de compenser cet affaiblissement par une mise sous surveillance généralisée de la population, notamment avec l’aide du numérique et par le biais de la surveillance électronique. Il y a un deal un peu tacite qui est de dire « On sait que l’on a perdu le contrôle, mais au moins laissez-nous surveiller notre population ». C’est exactement ce qui est en train de se passer, puisque l’on s’apprête à fusionner l’identité citoyenne avec l’identité numérique. C’est le fameux projet du pass sanitaire.

 

Y a-t-il une confusion entre le complotisme et un combat pour la liberté ?

 

On est dans une ère de la postmodernité. Les grosses tendances sont de confondre son opinion avec la réalité et de mépriser la réalité scientifique au bénéfice de ses croyances. Le rapport déréglé aux faits depuis plusieurs mois s’est notamment manifesté du côté du pouvoir qui n’a cessé de mentir sur tous les sujets. Il nous a menti sur les masques, les tests et on commence à en apprendre un peu plus sur l’origine de ce virus. Il y a beaucoup de délires dans cette crise, et notamment du côté de ceux qui prétendent le dénoncer.

 

Quel moyen d’action vous reste-t-il ? Quel est le but de votre mouvement ?

 

Les Français se libéreront par eux-mêmes. J’ai une petite expérience dans le monde politique. À mon sens, il n’y a plus rien à en attendre. D’ailleurs, l’absence de réaction forte depuis hier le montre bien. Les Français doivent peser de tout leur poids pour faire entendre leur voix et leur droit.

Au Royaume-Uni, on a l’impression que les restrictions ont été levées par magie. Nous n’avions pas couvert le fait qu’il y a trois semaines, 500.000 Londoniens sont descendus dans les rues pour dire leur opposition à cette société du contrôle total. Je pense que si, demain, 500.000 Français descendent dans les rues, peut-être que cela ferait réfléchir le gouvernement.

 

 

On parle des 80 % de Français qui se sont abstenus de voter aux dernières élections régionales et départementales.

 

Tout est lié. Ce n’est pas la désaffection pour le débat public, mais la conviction que la représentation politique telle qu’elle est organisée aujourd’hui ne permettra pas de faire changer l’avis des Français. D’une certaine façon, ils ont raison sur cette question des libertés. Notre classe politique est diverse avec des gens qui défendent des opinions différentes. Sur ce sujet-là, ils ne semblent pas voir ce qui est en train de se passer.

 

 

Il y a une confusion totale entre le rôle du médecin et celui du politique. Aucun leader de l’opposition ne s’empare vraiment du sujet, comme si cette épidémie était gérée uniquement en politique.

 

Depuis un an et demi, la classe politique a été en dessous de tout. Le Covid, comme toutes les grandes crises, est un révélateur de l’effondrement de la classe politique française. Vous parliez de l’abstention, on sait bien que les personnes âgées sont sociologiquement celles qui vont le plus voter et sont celles qui ont été le plus frappées par le Covid-19. Vous avez une sorte de terreur des responsables politiques à ne pas vouloir s’engager contre les restrictions sanitaires parce qu’ils avaient tout simplement peur de déplaire à leur électorat. Je suis très peu surpris de voir la pauvreté de réactions de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon.

 

 

On achève un peu l’ère de la déconstruction…

 

Exactement. Leur attitude nous montre ce qu’est leur philosophie politique, celle d’un égoïsme total. L’égoïsme total de Mai 68 était de pouvoir jouir sans entraves. Aujourd’hui, c’est de pouvoir continuer à jouir sans entraves et, donc, sans risquer d’être contaminé par le coronavirus avec un rapport à la mort compliqué, car toute une génération aimerait rester éternelle. Par conséquent, il y a un égoïsme monumental.

Je me permets juste de dire - et ce n’est pas une attaque - que les gens qui ont détruit les écosystèmes naturels, qui ont contribué fortement à une forme d’effondrement civilisationnel, qui ont endetté la France et les nouvelles générations, sont aujourd’hui les mêmes qui se permettent encore de retenir tout un pays en otage au nom de la préservation de leur santé qui, encore une fois, n’est pas garantie. Cette politique n’a rien de sanitaire et ne permet absolument pas de combattre le coronavirus.

Rémi Tell
Rémi Tell
Co-fondateur du collectif Peuple Libre

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