Julien Ravier : « J’ai déposé un amendement visant à reconnaître les racines judéo-chrétiennes de la France dans le texte suprême ! »

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Julien Ravier est député des Bouches-du-Rhône. Il a récemment cosigné un amendement (rejeté) pour inscrire les racines chrétiennes dans la Constitution.

Il s'explique au micro de Boulevard Voltaire. L'occasion de revenir avec lui sur cette volonté d'Emmanuel Macron de faire figurer dans la Constitution la préservation de l'environnement.

https://youtu.be/qwuPY6pE1O0

 

 

Vous avez co-signé un amendement visant à inscrire les racines chrétiennes de la France dans la constitution. Pourquoi cette initiative dans cette France qui débat de la laïcité et du séparatisme ?

 

Aujourd’hui, tout le monde peut le constater, la France est gangrenée par l’islamisme politique, radical, séparatiste et terroriste. Cette mouvance égorge nos professeurs, tue des croyants, menace nos libertés, nos valeurs, notre culture et nos traditions. Face à cela, le gouvernement a décidé initialement d’un projet de loi visant à lutter contre le séparatisme puis il a modifié son intitulé en l’appelant « conforter les principes républicains ». On constate dans ce projet de loi qu’il y a beaucoup de dommages collatéraux. En ne nommant pas le mal, on ne s’attaque pas au séparatisme et on crée des dommages collatéraux vis-à-vis de toutes les religions. On essaie d’imposer à travers ce gouvernement et ce président de la République, une laïcité au sens strict du terme. Ce n’est pas la conception que j’ai de la laïcité. Je pense que la laïcité peut très bien s’entendre lorsque des religions coexistent et qu’elles n’ont aucune menace et aucune action négative vis-à-vis des valeurs de la République. En voyant ce projet de loi qui attaque nos libertés et qui remet parfois en cause nos racines, nos traditions et nos cultures, j’ai souhaité dans le projet de loi constitutionnel, déposer un amendement visant à reconnaître les racines judéo-chrétiennes de la France.

 

 

Les reconnaître jusqu’à les inscrire dans la constitution.

 

Tout à fait les reconnaître dans le texte suprême. Si on les reconnaît dans le texte suprême, cela va nous permettre de protéger ces traditions et cette culture. On pense bien sûr aux crèches de Noël, aux sapins de Noël, à toutes ces processions que l’on fait partout dans nos territoires qui sont certes d’inspiration religieuse, mais qui aujourd’hui sont justes des éléments de notre culture. Je pense à Marseille où nous avons une procession à Notre Dame de Nazareth. Des croyants et des non-croyants y participent. C’est juste ancré en nous. Il y a aussi la Saint-Michel, fête traditionnelle. Tous ces éléments-là font partie de notre patrimoine et de notre culture. Je ne souhaite pas que le gouvernement, sous prétexte de devoir lutter contre le dévoiement d’une religion, l’islamisme politique radical séparatiste, en vienne même nous empêcher de cultiver ces racines et ces traditions qui font l’Histoire de la France.  Il faut absolument qu’elles soient maintenues.

 

 

L’amendement a été rejeté. S’il avait été accepté, ne craignez-vous pas que l’on vous reproche de créer une inégalité de faits dans le traitement des religions par la République ?

 

Lorsqu’on parle de racines judéo-chrétiennes, on parle bien de racine et non de religion. On n’est  pas en train d’affirmer la supériorité d’une religion par rapport à une autre. La République laïque, c’est reconnaître toutes les religions et savoir reconnaître et protéger notre Histoire. Notre calendrier est d’inspiration chrétienne. On ne va pas le remettre en cause par une volonté de vouloir appliquer une laïcité stricte sous prétexte qu’aujourd’hui nous avons une religion, qui lorsqu’elle est dévoyée, vient remettre en cause les valeurs de la République et menacer nos libertés. Je crois qu’il faut savoir assumer notre histoire et pouvoir ne pas être sous le coup d’une menace extérieure qui finalement voudrait s’attaquer à ce qui constitue nos fondements mêmes de notre République et de notre Histoire de France.

 

 

Emmanuel Macron veut inscrire l’Écologie dans la constitution. Etes-vous favorable ?

 

On ne peut qu’être favorable à la défense de l’environnement. Je crois qu’aujourd’hui l’Écologie était déjà présente dans la constitution. La charte de l’environnement a été introduite dans le préambule. C’est d’ailleurs la droite qui l’a imaginé et qui l’a fait adopté. On en est très fier.. Les idées d’écologie et d’environnement ne sont pas l’apanage d’un parti politique. Ces idées sont transversales et je pense d’ailleurs que le groupe Les Républicains est capable de s’emparer de ces dossiers et de les porter correctement de la meilleure façon qu’il soit.

Or, aujourd’hui, on constate avec ce projet de loi que l’écriture de l’article 1 avec le terme « garantir la préservation de l’environnement » risque de générer de graves difficultés. Le Conseil d’État lui-même dit au gouvernement de faire attention avec ce terme « garantir ». Vous êtes en train de créer une quasi-obligation de résultat de préservation de l’environnement. Cette quasi-obligation de résultat en matière environnementale risque d’abord de générer des contentieux énormes. On sait que des groupes de pression attendent d’avoir des outils juridiques pour pouvoir porter des contentieux systématiquement sur toutes actions publiques, sur toutes nouvelles constructions d’usines et sur toutes actions qui seraient menées dans le domaine de la construction. On va donc se placer dans une instabilité juridique et très certainement dans une augmentation des contentieux et dans une judiciarisation de la société et de l’économie. Or, ce n’est pas ce que nous souhaitons. Ce que nous souhaitons, c’est éventuellement renforcer la charte sur l’environnement et pourquoi pas inscrire la préservation de l’environnement. Cette fameuse garantie va vraiment mettre en risque l’innovation et l’industrie de France et peut-être même aller vers une désindustrialisation.

 

 

Vous avez dit qu’Emmanuel Macron cherchait à draguer les écologistes avec cette initiative.

Pourtant, nous avons l’impression que votre électorat est visé, notamment avec la mise en avant de Gérald Darmanin qui fut de votre famille politique.

 

Le problème d’Emmanuel Macron c’est qu’il n’a pas de colonne vertébrale politique. Dans ces cas- là, on essaie de vider les autres de leur substance. C’est ce qu’il essaie de faire sur les questions de sécurité à travers Gérald Darmanin. Personne n’est dupe. On voit bien que la proposition de loi sur la sécurité globale est une mesurette. Bien entendu, on essaie de l’améliorer par voie d’amendement, mais on voit qu’il n’y a pas de véritable ADN de protection des Français. C’est exactement la même chose avec loi dite séparatisme. Elle est édulcorée ne serait-ce que dans son nom. On l’a vu conforter les principes républicains. Cela montre bien qu’ils ne sont pas capables d’appeler un chat un chat et de dire qu’aujourd’hui on fait cette loi, non pas pour conforter les principes républicains un peu partout et finalement mettre un principe de laïcité strict et empêcher les religions et la liberté d’association de se faire, mais simplement aller vers celui qui pose problème c’est-à-dire l’islamisme politique, radical séparatiste. Il fait exactement la même chose aujourd’hui en matière environnementale avec les écologistes. C’est une stratégie politique. Je suis persuadé que les Français ne sont pas dupes et que les groupes d’opposition que nous sommes sauront démontrer la supercherie d’Emmanuel Macron qui ne fait que de la com, du marketing et de la stratégie. Finalement que restera-t-il de ces textes ? Peu de gens sont capables de le dire. On est systématiquement sur des mesurettes.

Julien Ravier
Julien Ravier
Député des Bouches-du-Rhône

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