Julien Aubert, sur la réforme des retraites : « Au Sénat, ils auront au moins le plaisir de pouvoir débattre du fond »
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Julien Aubert, député LR de Vaucluse, réagit après la décision du gouvernement de passer en force par le 49-3 sur la réforme des retraites.
Le gouvernement d’Édouard Philippe a utilisé le 49-3 engageant sa responsabilité dans la notion du texte relatif à la réforme des retraites. En réponse, deux motions de censure ont été déposées, dont une par votre groupe. Pourquoi cette motion de censure ?
La procédure de l’article 49.3 est la seule manière d’avoir une chance d’empêcher le passage de ce texte. Il n’y aura pas de vote sur le texte. En revanche, si par miracle la motion de censure était votée, cela empêcherait la réforme des retraites.
Le 49.3 est-il le seul moyen d’en finir avec ce débat parlementaire qui n’en finissait pas ?
Le groupe Les Républicains avait fait un choix différent qui était de parler du fond et de présenter un contre-projet alternatif. Son intention n’était pas forcément d’obstruer les débats de manière à empêcher l’examen du texte. Les stratégies étant parallèles, celle des Insoumis a, évidemment, cannibalisé le temps disponible car nous ne voulions pas, non plus, trop en demander. Elle a aussi échoué puisque, de facto, elle a forcé le gouvernement à passer à la vitesse supérieure et à faire adopter le texte avant les municipales. Cette motion de censure nous permet de montrer clairement notre position et de mettre chacun devant ses responsabilités.
Certains ne sont pas satisfaits par cette motion de censure. Je pense, notamment, au député Ruffin. Il demande une dissolution de l’Assemblée nationale. Selon lui, ces motions de censure sont « jouées » d’avance. Partagez-vous ce constat ?
Lorsqu’il y a une majorité, la motion de censure est jouée d’avance. Normalement, la procédure de l’article 49.3 est utilisée lorsqu’il n’y a pas de majorité ou qu’on n’est pas sûr de la majorité.
Concernant la question de la dissolution, elle est un peu contradictoire avec l’argument de M. Ruffin. S’il y a une majorité pour repousser la motion de censure, on se demande bien pourquoi le Président dissoudrait.
Ce texte va être porté au Sénat. Gérard Larcher a demandé quinze jours de report.
Avez-vous des espoirs concernant les débats au Sénat?
Au Sénat, il y a une majorité qui est bien plus proche de nos idées. Ils auront, au moins, le plaisir de débattre du fond et de modifier le texte. Comme on est dans une procédure accélérée et où l’Assemblée nationale a le dernier mot, leur travail serait annulé par le gouvernement.
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