La complexité de notre langue française est ce qui en fait sa beauté, rappelle le député, au micro de Boulevard Voltaire. Au sujet de l'écriture inclusive, il nous met donc en garde : « C'est tout un symbole quand on dénature une langue, c'est souvent le reflet d'une altération profonde de la culture et de l'identité. » Il souligne, enfin, l'importance de faire sauter les digues entre les partis pour travailler en bonne intelligence.

 

Il faudrait d’abord rendre à César ce qui appartient à César. C’est l’idée de Sébastien Chenu. Ce dernier est un garçon très sympathique qui fait partie de ces élus RN. Il a toujours été ouvert à la discussion avec ses collègues. J’ai échangé plusieurs fois avec lui. Je soutiens son idée et je crois même que mon tweet a fait un petit coup de pub. Je viens d’une culture politique qui n’est pas uniquement française puisque je suis en Suisse depuis très longtemps.
En Suisse, on a l’habitude de ces gouvernements de concordance. Les gens ont l’habitude de travailler ensemble. Ils défendent leurs idées et lorsqu’ils trouvent des points communs à défendre, ils le font.
En France, il y a cette idée qu’il ne faudrait pas franchir certaines limites. On a su changer des gens de droite, de gauche, du milieu ou de nulle part. Je continue cette démarche et je n’ai aucune honte de le faire, au contraire je trouve que c’est une belle idée symbolique et sociétale. Le sociétal compte beaucoup aujourd’hui pour donner des repères à la société. La complexité de la langue française fait partie des repères de la culture française. Elle est belle sous cette forme-là. La langue doit certes évoluer, mais pas sous une pression égalitariste et relativiste.

Selon vous l’écriture inclusive dénature-t-elle fondamentalement la langue française ?

Le point est une marque de ponctuation. Des règles d’accord existent. Elles sont très mal maîtrisées par beaucoup de nos enfants. On ne sait pas pourquoi. Il y a sans doute une forme de laisser-aller. Lorsqu’on voit l’écriture à la plume des enfants de l’école élémentaire au début du XXe siècle, leur lexique très riche et leur grammaire impeccable, je ne comprends pas comment a-t-on pu en arriver là. On en est aux pattes de mouche et aux fautes d’orthographe à chaque mot dans beaucoup trop de cas. C’est tout un symbole. Quand on dénature une langue, c’est souvent le reflet d’une altération profonde de la culture et de l’entité.

Derrière cette proposition parlementaire se cache une réalité assez grave. Vous ne voulez pas que ce soit dans les documents officiels d’organismes subventionnés. L’idéologie d’extrême gauche passe par l’argent du contribuable…

En effet, l’argent du contribuable est mal utilisé et peut-être utilisé à des fins de destruction à la limite du conscient des fondements de notre culture et notre langue. Aujourd’hui, il faut rester dans un cadre très pragmatique et très logique. C’est le respect de ce qui fait notre culture, notre identité et l’union des Français et d’autres origines autour du concept même de France. Le respect de cette langue est important.
Les Français vont devoir s’habituer, puisque Emmanuel Macron et la République En Marche ont fait cette promesse électorale de plus de proportionnelle. Qui dit plus de proportionnelle voire la proportionnelle intégrale dit un travail en commun et trouver des alliances et des moments pour des alliances improbables dans un système législatif sans proportionnelle. Évidemment, si c’est vers cela que l’on va, ces fameuses digues n’auront plus de raison d’être, puisque chacun défendra ses idées, mais les gens devront composer pour travailler ensemble pour le bien du pays.

 

3525 vues

03 août 2020 à 12:43

Partager

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.