Sportif transgenre cherche à gagner

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Prenez une fratrie de champions : les Manaudou, Laure et Florent. Deux immenses nageurs français. Chacun a eu sa médaille d’or aux Jeux olympiques et glané quelques titres et médailles en championnat du monde. Mais si vous pouviez les faire nager ensemble dans un bassin de 50 mètres de long au niveau de leurs meilleures performances absolues sur 100 mètres nage libre, Florent avalerait la distance en 47 secondes et 98 centièmes quand sa sœur aînée, certes pas une spécialiste de la distance, n’a pas fait mieux que 58 secondes et 67 centièmes. Plus de 10 secondes d’écart ! Et même si vous le comparez à la meilleure nageuse sur la distance, la Suédoise Sarah Sjöström, dont le record mondial est établi à 51 secondes et 71 centièmes, vous avez un gouffre de presque 4 secondes d’écart. Parce que les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes morphologies. Gloser sur cette différence en lui imputant une injustice majeure ne changera rien à l’affaire, et même si je trouve le style de Laure plus élégant que celui de Florent, il nage plus vite qu’elle, et c’est ce qui compte dans une compétition : être plus rapide que tous les autres.

Mais il y a des malins ! Depuis que le sexe relève du choix des personnes, des athlètes hommes sont tentés de changer de sexe à l’état civil, de s’inscrire dans des compétitions comme femmes et, bien sûr, de les gagner : se confronter à une concurrence moins favorisée par l’anatomie est une bonne martingale. Et puis ce serait tellement transphobe de refuser à des athlètes le droit de changer de sexe…

Aux États-Unis d’Amérique, l’Idaho a voté, en avril dernier, une loi pour l’équité dans le sport féminin interdisant aux athlètes transgenres de s’inscrire dans une compétition compatible avec leur « identité de genre » : en clair, le sexe cible de leur transition. Bien sûr, des recours fédéraux sont intentés. D’autres États, comme la Louisiane, l’Arizona, l’Alabama et le Tennessee, envisagent de voter des lois similaires. Mais l’artillerie de la bien-pensance a effectué ses tirs de barrage : le 11 juin, la NCAA, une fédération sportive universitaire américaine, hurle à la discrimination induite par cette loi et menace de boycott. Le 30 juillet, 300 sportives américaines pétitionnent et demandent à la NCAA de ne pas boycotter l’Idaho et dénoncent haut et fort : laisser des athlètes biologiquement hommes concourir contre des femmes est inéquitable. Nous verrons la suite...

Bien sûr, les personnes intersexuées dont l’ADN, les hormones et les organes sexuels ne sont pas cohérents entre eux posent un problème complexe et qui doit sans doute être examiné au cas par cas, avec humilité, avec le double objectif de ne pas fausser l’équité (bien théorique) qui devrait exister entre concurrents dans le sport et de ne pas faire injustice à une personne dans une situation atypique, hors normes, hors case et hors de sa volonté. Bien sûr, laisser les personnes choisir le sexe de leur état civil est, a priori, inepte. Et surtout, il ne faut pas raconter d’histoire : un homme qui a été gavé d’hormones pour effectuer sa transition reste biologiquement un homme avec une musculature d’homme qui, opposé à des femmes en compétition, dispose d’un avantage outrancier.

En 1967, Kathrine Switzer devenait la première femme à courir le marathon de Boston avec un dossard, même si cela avait occasionné des échauffourées avec l’organisation qui ne voulait pas de mixité. En 1972, la course devenait mixte avec un classement féminin et un classement masculin. En 2020, il faut que des femmes se battent pour conserver des compétitions et des classements féminins. Si certains appellent ça du progrès... Moi, je dis : bonne chance Mesdames !

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