La petite musique commence à faire entendre sa mélodie. L’air de rien. Petite musique qui, petit à petit, s'accompagne de la grosse caisse, comme celle de la fanfare, le 14 juillet. Pas possible d’imaginer que le général en chef puisse quitter son poste alors que la guerre fait rage à l’Est. Bien sûr, on ne peut pas reporter les élections – la Constitution ne le permet pas -, alors que faire ? C’est très simple : faire entrer dans le crâne des Français qu’il n’y a pas d’autre solution que de réélire Emmanuel Macron. Un triomphe romain serait d'ailleurs du meilleur goût. Samedi, à l’inauguration du Salon de l’agriculture, le Président n’était pas là pour taper sur le cul des vaches ou se goinfrer de stand en stand, comme au temps des années bonheur. Non, d’emblée, il a mis le troupeau au pas cadencé. Le visage fermé, la tête des mauvais jours, il a prévenu : « Cette guerre durera… Il faut nous y préparer avec beaucoup de détermination. » Notez que se préparer à ce que la guerre soit longue n'a rien à voir avec se préparer à la guerre.

Lundi, le Président recevra « toutes les forces politiques de la nation » afin de leur donner « le meilleur niveau d’information possible » sur cette crise. Rien de plus normal mais rien de tel, aussi, à moins de deux mois de l’élection présidentielle, pour se bricoler, vite fait bien fait, une image de rassembleur de la nation et, par la même occasion, se refuser à descendre dans l’arène électorale avec le vulgum pecus. Après avoir fracturé comme jamais le pays pendant près de quatre années, faut reconnaître que ce serait idiot de ne pas profiter de l’effet d’aubaine (on dit comme ça, je crois, dans les écoles de commerce). Et puis, il ne faut rien laisser au hasard : si le général en chef est à la manœuvre, les petits soldats n’en ratent pas une, non plus, pour raccrocher le wagon de la campagne électorale à celui de la campagne d'Ukraine. Ainsi, ce samedi matin, des militants LREM distribuaient, dans les rues de Paris, des bracelets aux couleurs de l’Ukraine. C'est ce qu'on doit appeler faire la guerre avec des bouts de ficelle. Comment ne pas approuver cette charmante initiative ? Récupération. Non mais, vous n’avez pas honte, de dire des choses comme ça !

La semaine dernière, un admirateur inconnu du Président tweetait : « Macron tient tête à Poutine : qui imagine Mélenchon, Zemmour ou Le Pen [on remarquera que Pécresse n’était pas citée. Dans l'esprit de ce twittos, elle doit faire partie du même camp : celui de la raison et tout ça…] en faire autant ? Pour la France, pour l’Europe [l’aurait pu ajouter « pour l’univers », tant qu'à faire], pour notre souveraineté, il faut un Président fort et respecté sur la scène internationale. Il nous faut Emmanuel Macron, pour 5 ans de plus. » Libé n’avait pas réussi à entrer en contact avec ce thuriféraire masqué de première classe et LREM avait affirmé n’être pour rien dans ce panégyrique digne de la Corée des grandes heures. Sans doute. Mais lorsqu’on les écoute tous, l’idée y est bien.

Bon, malheureusement, les choses ne se sont pas tout à fait passées comme l’imaginait cet admirateur. Mais un clou chassant l’autre, la guerre étant là désormais, faute d’avoir été Talleyrand autant essayer de reprendre sa panoplie de Bonaparte qui lui allait si bien, il y a cinq ans, en début de mandat, quand tout était tout beau, tout neuf. Avec une ou deux retouches, cela devrait le faire. Et hop, prêt à repartir pour cinq ans !

 

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 01/03/2022 à 15:25.

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27 février 2022 à 11:40

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75 commentaires

  1. Depuis cinq ans nous avons apprécié l’amateurisme de ce petit président. Ses réflexions ironiques aux gens du peuple qui ne sont rien. Son mépris pour les travailleurs qui n’ont pas d’emploi alors qu’il suffit de traverser la rue. Ses échecs de négociateurs etc. Alors stop on n’en veut plus.

  2. Au secours, les cireurs de pompes aux ordres font, feront tout pour faire croire qu’il en va de l’intérêt de tous! L’intérêt de Machin surtout et de ses aficionados profiteurs, depuis 5ans l’incompétence destructrice de ce paltoquet imbu de lui-même sévit dans notre pays à l’intérieur comme à l’international! Stop çà suffit on a donné place au suivant Zemmour de préférence qui croit en la grandeur de la France et veut lui redonner sa voix sans soumission à l’OTAN ou autre machin anti-français!

  3. Je viens de voir que selon les sondage, Macron est monté à 28 % d’intention de vote.
    Décidemment 28% au moins des français sont des veaux ( Dixit De Gaulle)

  4. Suivant ce raisonnement, Winston Churchill n’aurait donc pas pu être nommé au Pouvoir en G.B. en pleine guerre de 39 ! et d’autres nombreux aussi…..
    Bien au contraire cette guerre en Ukraine demande de changer de Président vu ce quinquennat catastrophique, qui n’a agit que pour son hégémonie….

  5. Macron n’a jamais fait reculer Poutine qui le méprise totalement et s’est bine moqué de lui. Pas un média frnçais , aux ordres, n’a mentionné que lors de sa visite, Poutine ne l’a pas accueilli ni à l’aéroport, ni au Kremlin et que ce dernier à quitter la conférence de presse avec Macron trotinant derrière lui. Et il vient juste de rappeler Poutine. Il veut tout faire seul pour faire croire que si cette abomination s’arrete, ce sera grace à lui. Il est pitoyable.

  6. Un peuple qui élit par pression médiatique un inconnu, qui s’aperçoit ensuite que c’est un malade mental, et qui en reprendrait pour cinq ans, ce n’est pas un peuple mais une volée de poules mouillées.

  7. Voter Zemmour au 1er tour pour assurer la réélection de Macron au second. Message reçu 5 sur 5 (que je ne vais naturellement pas appliquer !)

  8. 85 milliards rien que pour 2021 + plus de 60 mds par an depuis 2017 + la dette colid + l’argent hélicoptère, qui dit mieux

  9. Cette guerre en Ukraine , conduite par un Poutine encerclé depuis des années par l’Europe hostile et l’Amérique hostile, est une « divine surprise » pour le candidat pas encore déclaré Macron. Campagne électorale minimaliste, oublié le bilan de cinq années d’immigrations incontrôlée, de soumissions aux organisations musulmanes conquérantes, d’augmentation des inégalités, d’augmentation de la délinquance, de terrorisme islamiste toujours présent et meurtrier sur notre sol, les déficits.

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