Gilles-William Goldnadel : « Conseil de discipline pour les généraux : j’appelle cela un simulacre de justice ! »

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Lundi, quatre généraux à la retraite signataires de la tribune étaient traduits devant un conseil de discipline au ministère des Armées. Leur défenseur, Gilles-William Goldnadel, s'exprime au micro de Boulevard Voltaire.

 

 

 

 

Vous défendez quatre des généraux signataires de la tribune. Comment s’est déroulée la procédure ?
C’est un simulacre de justice. La procédure est initiée à l’égard de généraux à la retraite par un ministre des Armées très politique. L’avis du conseil de discipline est purement consultatif, il est transmis au ministre qui donne son avis, puis le président de la République tranche.
C’est quelque chose de purement arbitraire. Et les raisons pour lesquelles les quatre généraux que je défends ont été traduits devant un conseil de discipline sont iniques. En effet, ils n’ont en rien attenté à la discipline à l’égard de leur chef, si tant est que ce soit encore leur chef. Ils n’ont pas attenté aux institutions ni eu un discours violent. Pour pouvoir blâmer quelqu’un, la jurisprudence réclame qu’il s’exprime publiquement, même s’il fait partie de la grande muette.
C’est un procès politique…
Évidemment ! Si M. Mélenchon ne les avait pas traités de factieux, et s'il n’y avait pas eu une telle réaction dans l’opinion publique, jamais le ministre ne se serait commis. Cela se passe dans la torpeur estivale. Ces quatre généraux n’ont pas voulu participer à ce simulacre de justice.
Comme je l’ai dit devant le nouveau chef d’état-major, pour lequel j’ai beaucoup de respect, 58 % des Français sondés soutenaient ce texte, donc je pense que les généraux qui étaient en face de moi n’étaient pas des adversaires. Je leur ai dit qu’il n’était pas totalement incompréhensible qu’un général français défende ses frontières, soit préoccupé que la nation soit en voie de séparation pour raison communautariste. Je leur ai dit que des magistrats en service avaient affiché sur le mur des cons le nom d’un général dont la fille avait été assassinée et que le ministre de la Justice ne les a pas traduits devant un conseil de discipline, on voit bien la différence de traitement pour idéologique.
Je leur ai indiqué que je ne voulais pas moi-même cautionner un simulacre de justice.
Quelles pourraient être les suites possibles ?
Ils vont émettre un avis qui sera transmis au ministre des Armées, qui est l’autorité poursuivante. Puis il va le transmettre au président de la République. Nous verrons bien. Par la suite, il y a un moyen de recourir au Conseil d’État, tout cela n’est pas fini. Les généraux sont droit dans leurs bottes.
Pourquoi avez-vous fait le choix de défendre quatre généraux ?
Parce que moi-même j’aurais signé des deux mains ce texte ! Ces généraux n’ont pas fait montre d’originalité, malheureusement. La situation est terrible pour le pays, donc ça me touche.
Jamais ils ne nous ont proposé que l’armée s'en mêle. Ils ont simplement dit que l’armée était à la disposition de la nation.

 

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G.-W. Goldnadel
Avocat et essayiste - Président de Avocats sans frontières.

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