Face aux menaces sur les tarifs douaniers, l’Union européenne prête à agir

Donald Trump aime les bras de fer. Dans une annonce faite mercredi 26 février, le président américain a menacé l’Union européenne de hausse des tarifs douaniers. « Nous avons pris la décision, et nous l’annoncerons prochainement, ce sera 25 % », a assuré le nouveau locataire de la Maison-Blanche. Une hausse des tarifs douaniers que devraient également subir les produits canadiens et mexicains, dès le début du mois d’avril prochain. Outrée, la Commission européenne n’a pas tardé à réagir et assure, dans un communiqué, que « l’UE protégera toujours les entreprises, les travailleurs et les consommateurs européens contre les droits de douane injustifiés ».

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Lundi dernier, la visite du Président français à Washington s’est pourtant déroulée sous les meilleurs auspices, à en croire les spécialistes. Le sujet de la hausse des droits de douane évoqué, Emmanuel Macron a fait entendre la voix de l’UE. « Ce n’est vraiment pas le moment d’augmenter les droits de douane », a-t-il commenté, la veille des déclarations de son homologue américain. Un fin observateur de la vie politique états-unienne basé à New York, trumpiste convaincu, nous confiait : « Les Français n’aiment peut-être pas Emmanuel Macron, mais c'est un individu très intelligent et habile – il sait comment manipuler Trump. » Manqué ! Éternel insaisissable, le chef de l’État américain reste surtout un grand imprévisible.

Le milliardaire new-yorkais accuse une balance commerciale déséquilibrée pour les États-Unis en faveur de l’UE. « 300 milliards de dollars », selon Donald Trump, 157 d’après la Commission européenne. Si l’on peut comprendre sa prise de position protectionniste et patriote, sa stratégie du coup de poing permanent irrite. Affichant l’intention ferme de ne pas se laisser faire, l’Union européenne a pour autant laissé la porte ouverte aux négociations.

Quelle réponse de l’UE ?

Au Parlement européen, les réactions aux propos du président américain se font vives, en particulier du côté de la commission du commerce international présidée par le social-démocrate allemand Bernd Lange. Contacté par BV, ce dernier espère « éviter toute escalade » mais assure qu’en cas d’échec, « des mesures de rééquilibrage devront être immédiatement prises ». « Nous sommes un marché de 450 millions de personnes, martèle le député européen. Nous ne nous laisserons pas intimider, ni par des tarifs douaniers, ni par des menaces contre notre législation. »

Bernd Lange ne prêche pas dans le désert. À gauche comme à droite, on souhaite une réponse sans concession. Interrogé par BV, Lukas Sieper, député européen allemand non inscrit, juge que la décision de Donald Trump est « une mauvaise décision économique » et « un coup direct porté au commerce transatlantique ». De son côté, Bram Dhooge, eurodéputé belge de gauche, appelle l’UE à ne pas faiblir « face à ses tactiques d’intimidation ».

À droite, Nicolas Bay, député européen membre des Conservateurs et Réformistes européens, préconise une attitude similaire à celle de Trump, tant « au niveau européen qu'au niveau national ». Si l'élu juge que « l’UE n’est pas en position de supériorité dans ces négociations », celle-ci dispose malgré tout de « leviers ». Quoi qu'il en soit, pour l'eurodéputé, Trump donne une leçon à Bruxelles : « Nous devons assumer de défendre notre économie, y compris par des protections douanières si c’est utile, pour gagner en indépendance. » Donald Trump réussira-t-il son pari de faire plier une UE qui semble bien déterminée à résister ? Rien n’est encore signé.

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