Face à l’islam : un réveil de la conscience chrétienne européenne, vraiment ?

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Se fondant sur les résultats d'une étude récente menée par le Pew Research Center portant sur 24.000 participants, "Être chrétien en Europe de l'Ouest", Le Figaro titrait : "La présence de l'islam réveillerait la conscience chrétienne de l'Europe." Valeurs actuelles embrayait : « Europe : le réveil de l’identité chrétienne face à l’islam. »

Avant de hululer aux youyous de victoire, aux hourras contre les houria et tirer des conclusions, somme toute, hâtives à faire pâlir de jalousie Urbain II, un peu de sémiologie semble opportune.

La cohorte des individus analysés se divise en trois grands groupes : les chrétiens, pratiquants et non-pratiquants, et les non-croyants. La moitié des sondés se prévalaient du deuxième groupe qui, en sus d'être définis comme des sporadiques de la messe dominicale, étaient de ces chrétiens qui, dixit, ne croient pas au Dieu de la Bible mais plutôt en une « force spirituelle supérieure au sein de l'univers », et sont, dans leur écrasante majorité, en faveur de l'avortement et du mariage homosexuel. Vous avez donc bien lu : la conscience chrétienne se réveille.

Une forte proportion de chrétiens (de 35 % jusqu'à 70 %, selon les pays), qu'ils soient catholiques ou protestants, pratiquants ou pas, tombent par ailleurs d'accord sur le danger de l'immigration extra-européenne, jugeant l'islam fondamentalement incompatible avec leur culture, convaincus de la supériorité de celle-ci, et acceptent difficilement des individus d'origine musulmane ou juive au sein de leurs familles - l'inverse n'est-il pas éminemment vrai ? Mais passons.

Datte sur le loukoum (ramadan oblige), un certain Tariq Modood, cité dans l'étude, professeur en sociologie et sciences politiques à l'Université de Bristol, nous explique - âmes sensibles s'abstenir : "Certains experts expriment leurs craintes quant à la promotion de la culture identitaire chrétienne au sein de l'Europe, conséquence d'une peur et d'une incompréhension dans un contexte de grande hostilité envers les musulmans."

Et de conclure que les "efforts pour développer une culture chrétienne comme une idéologie en opposition à l'islam constitue un défi au pluralisme et à l'égalité, et un risque à l'encontre de la démocratie".

Émotifs anonymes, je vous avais prévenus, les heures les plus sombres, c'est dans les Évangiles, et uniquement dans les Évangiles que ça se passe. Reste à savoir combien de ces chrétiens qui s'en prévalent en ont "liké", un instant de grand ennui, au cours de leur existence.

Qu'en conclure ?

Que l'Europe majoritairement baptisée est spirituellement aseptisée, déracinée et symboliquement convertie à l'islam, embryon de califat en gestation avancée, dont les adeptes, par le biais d'un exhibitionnisme prosélyte, imposent une crédibilité et une fierté que les chrétiens de papiers ont perdu, cédant aux sirènes du progressisme, de l'oubli et de l'apathie.

Français de papiers, diront certains ? Et alors, leurs mosquées sont bondées, nos églises mourantes.
Chrétiens, combien de subdivisions ? Conscience chrétienne qui se réveille ?

Peut-être, réactionnelle, une fois l'an, la crèche de Noël des Ménard aidant, ou peut-être deux fois, après qu'un prêtre s'est fait égorger.

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