Exposition d’une crèche à la mairie de Beaucaire : le maire Julien Sanchez envisage d’en appeler à la CEDH

Crèche provençale

Mardi, le Conseil d’État a rejeté le recours formé par le maire RN de Beaucaire (Gard), Julien Sanchez, après de multiples décisions de justice lui enjoignant de retirer sa crèche installée dans l’hôtel de ville, en 2017 et 2018. Saisi par le préfet du Gard – n’y avait-il rien de plus urgent ? - en décembre 2020, le tribunal administratif de Nîmes avait obtenu en référé la suspension de l’installation de la crèche : Joseph, Marie, l’âne et le bœuf avaient fait l’objet d’une forme d'OQTF, cette fois-ci exécutée. Le maire avait interjeté appel, plaidant que l’objet du délit avait un caractère « culturel, artistique ou festif ». La cour administrative d’appel de Marseille lui avait donné tort. Sans se démonter, le pugnace maire de Beaucaire avait alors décidé de porter l’affaire devant la plus haute juridiction administrative française et dénoncé une manœuvre discriminatoire. Las, le Conseil d’État a estimé, mardi, que les arguments de la mairie ne permettaient pas un pourvoi.

Contacté par nos soins, le maire de Beaucaire nie toute volonté de provoquer mais s’étonne d’une décision contraire à la jurisprudence : « Cette décision ne tient pas, il y a déjà eu des décisions passées du Conseil d’État qui avait donné des instructions pour des exceptions [à caractère festif, culturel et artistique, NDLR] comme, par exemple, lorsqu’il y a une exposition. Or, c’est le cas, ici, il y a des panneaux explicatifs, on rappelle la tradition des treize desserts, les traditions en Provence. C’est donc une exposition culturelle, artistique. Nous exposons par exemple les réalisations d’un artiste qui a créé des œuvres d’art avec des santons. » Julien Sanchez insiste et reprend ses arguments. « Il y a donc un caractère artistique mais aussi festif car cela s’inscrit dans le cadre du marché de Noël : à Beaucaire, le périmètre du marché de Noël comprend la place de la mairie et la mairie. Nous nous inscrivons donc dans la jurisprudence, je ne comprends pas pourquoi nous sommes tombés jusqu’à ce point de ridicule », se désole-t-il.

Va-t-il interrompre, cette année, cette installation d’une crèche, tradition qu’il a instaurée en 2014 ? Il n'en a pas l'intention. « Nous installerons à nouveau une crèche, mais comme aucune exposition n’est identique à une autre, celle-ci sera différente. L’année dernière, quatre policiers étaient venus faire des photos et prendre des relevés. C’est original. Nous verrons ce qu’il se passera cette année, tout est possible. On accepte des migrants dans le port de Toulon mais on refuse des santons dans la mairie de Beaucaire ! »

Revendiquant le soutien de ses administrés qui viennent, de toutes confessions, admirer le travail des santonniers, Julien Sanchez envisage, après consultations de ses avocats, de porter l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne : « On va aller jusqu’au bout, dit-il, la CEDH ne pourra que reconnaître plusieurs choses : il y a une atteinte au principe de la liberté d’expression et à celui de liberté artistique, qui est normalement consacrée et reconnue. Je pense que la CEDH sera intéressée, en tout cas l’Italie, la Hongrie, l’Espagne pourront peut-être donner leur avis et nous dire ce qu’ils pensent de l’installation d’une crèche dans un pays européen. » Il conclut en espérant que la CEDH « demandera à l’État français de se justifier et d’expliquer quelle est concrètement la règle ».

Année après année, le même sinistre cirque administratif et judiciaire se répète, la justice étant largement instrumentalisée à des fins idéologiques : le Conseil d’État se prête à l’activisme des libres-penseurs, dans une forme de cancel culture de ce qui fait l’identité de la France. À coups de boutoir répétés, ce qui constitue l’âme et l’identité même des peuples européens doit être méthodiquement déconstruit. Et quoi de plus subversif, aujourd’hui, en France, que la représentation de la Sainte Famille ?

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Tant qu’il y aura des tenus vestimentaires liées à une religion partout sur le territoire et sans P.V., en particulier les voiles islamiques et celles des jeunes musulmanes à l’école, je ne vois pas pourquoi on interdirait les crèches en Mairie, puisque la France a plus de mille ans aux côtés de la Chrétienté. Si la Laïcité était parfaitement respectée par les autres religions, je serais contre les Crèches en Mairie, sauf accord particulier Préfectorale.

  2. Que celles Z et ceux , y compris les Z élites , qui ne supportent pas les fêtes de Noël, s’exilent ou ils veulent en cette fin d’année, mais surtout qu’ils nous foutent la paix et ne nous empêchent pas de maintenir des traditions qui nous sont chères .

  3. C’est nos traditions il faut que ça continu ,Macron a donné des consignes au Conseil d’Etat pour abolire nos traditions .
    Il en vient à être détestable .

  4. Ne surtout pas se laisser impressionner par un Conseil d’état aux bottes d’une macronie à l’agonie.
    Demain, avec un autre pouvoir, cette haute instance administrative en décidera autrement.
    Pour le moment, utilisons les mêmes moyens que cette satanée « Nupes » pour résister à tous ceux qui entendent nous faire renoncer à nos traditions.

  5. Je soutiens à 100% l’idée Darry Coerre d’appeler sournoisement la crèche « exposition de santons Provençaux » ou bien « artisanat local ». on verrait bien jusqu’où les contempteurs serraient prêts à aller. Bien que vous ayez tout notre soutien patriote M. Sanchez, j’ai bien peur que le ramassis de gauchos laïcards de la CEDH ne vous soit entièrement hostiles.

  6. Bravo Monsieur le Maire pour votre opiniâtreté et surtout ne baissé pas les bras. Il ne faut pas lâcher la bride à cette racaille qui ne cherche qu’à détruire nos traditions.

  7. Je note que le RN présente une plus grande représentation de Français que la Nupes, qui est à noter, est en régression dans la représentativité du peuple des territoires Français. Alors une idée comme une autre totalement démocratique, dans ce sujet de mise en place de crèches dans les mairies, maisons du peuple, faisons une votation des habitants de ces communes concernés et si oui, pas besoins de demander à quelque que soit l’administration suspendu à un stylo d’une personne inféodé au ses idées. Alors on verra refleurir, comme du temps où la France représentait quelque chose, les yeux émerveillés des enfants devant ces crèches. Je me souviens encore sur la route reliant Paimpol à Paris, le soir en passant dans de petites villes, des décors de Noël illuminés sur la place publique que des enfants admiraient pleins de joies. Fini, en avant pour une vie terne que l’on doit aux médiats mainstreams et à la Nupes.

  8. Bravo à ce monsieur pour sa ténacité. Et ras le bol de ce pays où les catholiques- et plus largement les gens attachés à leur patrimoine- sont les plus persecutés. Oui pour moi il s’agit bien de persécution. En tant que catholique, Je me sens indésirable dans mon propre pays …..

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